La question psy des parents  : « Mon ado fait un régime, que dois-je faire  ?  »


Vous remarquez que votre adolescent ne mange plus autant qu’avant, laisse de grandes quantités de nourriture sur le bord de son assiette, entreprend un régime très strict sans vous en parler. Chez vous, ça tilte ? Et si c’était dangereux ?   Quel est le bon comportement à adopter ? Faut-il interdire tout régime et imposer des repas en famille avec fermeté ou accompagner l’adolescent à adopter des réflexes alimentaires plus sains, qui ne riment pas avec privation ? Si tous les régimes ne sont pas synonymes de troubles du comportement alimentaire, l’adolescence est une période charnière pendant laquelle les risques de développer des habitudes dangereuses sont élevées. Alors, comment parler à son ado de ses doutes, d’estime de soi, sans le culpabiliser ?  Lire aussi >> L a question psy : « Pourquoi ne parviens-je pas à donner de l’affection à mes enfants ? »

La réponse d’une psy  

il peut en comprendre les enjeux  

La question psy des parents  : « Mon ado fait un régime, que dois-je faire  ?  »

Quels sont les signes ?   

Il faut rester alerte sur l’éviction d’aliments. Par exemple, si l’ado refuse de manger certains aliments, surtout les plus caloriques. Mais également en faisant attention au comptage obsessionnel de la nourriture, au milligramme près, au refus de manger avec les autres et à l’évitement de la table familiale. Des phrases comme « Je fais un repas à part car je fais un régime » peuvent alerter.  

Comment réagir ?  

Il est essentiel de rendre la parole et de proposer une véritable écoute.  On peut demander  : « Que s’est-il passé ? », « Comment ça a commencé ? », et valoriser l’adolescent qui souffre avec son image. On lui rappelle notre soutien, notre présence, sa valeur et sa beauté.  Si l’on évoque le problème, il ne faut surtout pas le mentionner à table car. Le problème, ce n’est pas que l’ado ne mange pas, ou moins, mais la souffrance derrière. Si l’on évoque le sujet pendant les repas, on lui fait comprendre  : « Tu ne me conviens pas, tu es un problème car tu ne manges pas », au lieu de dire  : « J’ai bien compris que tu souffres ». Il vaut mieux parler d’alimentation à distance, à un moment tranquille. Si l’ado veut parler avec quelqu’un de neutre, on peut lui évoquer l’idée du professionnel qui lui donnera sa propre bulle d’expression.  Les troubles de l’alimentation se déclarent parfois dans les familles avec des exigences très élevées, que ce soit envers les enfants ou les parents eux-mêmes. Il faut que les parents montrent à leurs enfants qu’eux-mêmes ne sont pas parfaits et qu’ils leur donnent l’exemple de l’alimentation plaisir. On peut se poser la question  : « Est-ce que dans notre famille, la nourriture est synonyme de plaisir ? » Si ce n’est pas le cas, il faut travailler ce concept. Le compromis est également nécessaire  : on peut changer un peu notre alimentation et manger un peu plus sainement pour l’aider, sans l’encourager à tomber dans des habitudes malsaines.