l’essentiel
Un jeune cycliste de 27 ans a été tué après avoir été écrasé par un automobiliste en plein cœur de Paris mardi 15 octobre. Ce dernier a été interpellé et placé en garde à vue. La Dépêche répond à vos questions.
Un cycliste de 27 ans a été tué mardi 15 octobre après avoir été écrasé par un automobiliste à Paris. Paul Varry est décédé sur la voie publique « après un différend avec le conducteur d’un véhicule ». Une enquête pour meurtre a été ouverte.
Que s’est-il passé ?
Les faits se sont déroulés dans le 8e arrondissement de la capitale en fin d’après-midi mardi. Le conducteur de 52 ans se trouvait à bord de son SUV avec sa fille, née en 2007.
Des témoins rapportent avoir « perçu une attitude volontaire du conducteur lors du mouvement de la voiture vers le cycliste », a fait savoir le parquet de Paris. « Il y a une enquête qui est ouverte pour des faits qui laissent à penser que l’acte aurait pu être volontaire », a déclaré Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, sur BFMTV jeudi. Le conducteur du SUV a été interpellé sur place et placé en garde à vue. Celle-ci a été prolongée mercredi en fin de journée.
Quelle est l’origine du différend ?
Selon les premiers éléments de l’enquête rapportés par BFMTV, l’automobiliste aurait coupé la route du cycliste et l’aurait fait tombé, lui écrasant au passage le pied. Le jeune homme à vélo se serait alors relevé et aurait tapé sur le capot du SUV pour manifester sa colère. C’est là que l’automobiliste l’aurait écrasé. Ce dernier clame son innocence en garde à vue.
Le suspect, auditionné une seule fois, clame son innocence. Devant les enquêteurs il a plaidé l’accident mortel, rapporte BFMTV. « Il se rendait à un rendez-vous médical pour sa fille de 16 ans et, pris dans les embouteillages, il a voulu aller plus vite en empruntant la voie cyclable. Le cycliste a alors tapé sur le capot, puis a hurlé en disant qu’il lui roulait sur le pied. Mon client a tout de suite fait une manœuvre en reculant, assure l’avocat du suspect. Mon client, qui était avec sa fille à bord, est immédiatement sorti de la voiture pour secourir le cycliste quand il a compris ce qui venait de se passer, et il a tenté de le réanimer. Jamais il n’aurait roulé volontairement sur quelqu’un », poursuit celui-ci.
Qui était la victime ?
Paul Varry, 27 ans, était un jeune militant parisien des mobilités douces, « adhérent actif » de l’association Paris en selle. Cette dernière lui a d’ailleurs rendu hommage lors d’un rassemblement dans la capitale mercredi soir. Très émue, la présidente de l’association, Anne Monarché, a salué la mémoire de Paul, qui « se battait pour une ville apaisée, pour qu’on puisse faire du vélo en sécurité ». Selon son profil X, la profession de Paul Varry était développeur Android.
Existe-t-il un phénomène plus large d’agressions de cyclistes ?
Alors que le vélo se démocratise dans nos centres urbains, les tensions s’accentuent sur les routes entre automobilistes, cyclistes et piétons, notamment dans la capitale. En incitant les Parisiens à prendre le vélo pour éviter la promiscuité du métro, la crise sanitaire du Covid-19 a donné un coup d’accélérateur aux mobilités douces, créant des crispations. Des cyclistes sont régulièrement accusés de ne pas toujours respecter le code de la route.
Mi-août, un chauffard roulant à contresens dans le centre de Paris avait percuté deux piétons, un cycliste et une personne à trottinette, après un refus d’obtempérer.
Néanmoins selon Laurent Nuñez, « le nombre d’accidents, le nombre de blessés concernant ce qu’on appelle les usagers vulnérables », dont les cyclistes et les piétons, « baissent depuis le début de l’année de « 4 % à 25 % en fonction de la catégorie d’usagers vulnérables.
En 2023, 226 cyclistes sont morts sur les routes de France, dépassant pour la troisième année consécutive le seuil des 200 morts.