Décryptage


Rituel de fin de bal jusqu’aux nineties, le slow canalise des émotions physiques et psychiques très fortes, en plus de symboliser le passage de l’enfance vers l’âge mûr. Il est aujourd’hui théorisé par Christophe Apprill dans un livre valsant de son apogée. à son déclin.

Rituel pour réclamer une dette

« Le slow, ce sont les enjeux de la rencontre. C’est le désir de s’enlacer, de se toucher. C’est surtout à un moment éprouver l’expérience d’un plaisir au résultat incertain. C’est l’érotisation des corps », nous explique Christophe Apprill. Effectivement, le slow reste, pour ceux qui s’en souviennent – spéciale dédicace aux quadras et plus – un moment d’ivresse, de grenadine autant que d’endorphines, de poésie de corps plus que de mots, de désir en tout sens et de sentiments d’extrême. Entre les années 60 et 90, c’était surtout la rencontre des corps en mutation. Le sien et celui de l’autre. Une rencontre rythmée par trois piliers: physicalité, apparence vestimentaire et sensualité…

Décryptage

entame l’explication : « Les jeunes que j’ai rencontrés pour ce projet m’ont dit que les pratiques d’aujourd’hui notamment parce qu’il est en total contraste avec l’époque de vitesse que nous vivons. L’époque de dématérialisation, mais aussi le règne des réseaux sociaux ». Elle est d’ailleurs peut-être là, la vraie raison du déclin du slow. Les choses vont vite, mais on en oublie parfois l’essentiel : se toucher, même maladroitement, ne fût-ce que pour un moment. « En v’là du slow, en v’là. Et ça commence toujours comme ça. On s’tient à deux tellement serrés, où on pourrait plus s’arrêter là », chantait Michel Jonasz en concluant ainsi : « Alors ça continue, des fois. »