La hausse des prix et de la population démontre que Bruxelles reste attractive. Une nouvelle vision de ville, plus ambitieuse, est toutefois espérée. De manière à ce que l’enjeu de la densification du bâti se mêle à ceux de l’amélioration de la qualité de vie, de la verdurisation de la ville et de la durabilité de l’habitat.
Ils se sont déjà croisés mais n’ont pas vraiment échangé. Sunita Van Heers est fondatrice et CEO de Sureal, un bureau de conseil en durabilité destiné aux promoteurs immobiliers. Antoine de Borman est directeur de perspective.brussels, le centre d’expertise de la Région de Bruxelles-Capitale, chargé notamment de la stratégie de développement territorial. Ils font partie de la nouvelle vague bruxelloise…
Ce sera d’ailleurs inscrit dans le prochain règlement communal d’urbanisme bruxellois Urban Le quartier Tivoli (Laeken) est exemplaire et a obtenu une certification du quartier le plus durable au monde en 2020. Mais les techniques évoluent constamment: s’il était redessiné aujourd’hui, on irait certainement encore plus loin en termes de durabilité.S.V.H. Je pense que Bruxelles n’est toutefois pas suffisamment ambitieuse. Quand on analyse les datas du changement climatique, nous sommes déjà dans les prévisions de 2050. Si tout le monde ne fait pas d’importants efforts, cela deviendra très vite invivable. Que ce soit en termes d’inondations ou de gestion des fortes chaleurs dans les bâtiments, nous ne sommes pas prêts. Même chose pour l’économie circulaire. Par contre, en termes de performances énergétiques, nous sommes bien avancés en comparaison avec d’autres villes mondiales. La rénovation du bâti bruxellois semble être un défi gigantesque. Comment le relever alors que les ménages n’en ont pas les moyens? A.D.B. Le bâti est ancien et non adapté à une série de normes. Nous devrons jongler avec des incitants et des règlements pour être à la hauteur des ambitions. Parvenir à pousser les propriétaires à rénover leur logement est un vrai défi. Est-il normal de mettre sur le marché locatif des logements qui sont des passoires énergétiques? Non. Mais attention : être ambitieux sur le plan environnemental ne doit pas pénaliser l’accessibilité au logement. S.V.H. Il est possible d’effectuer des rénovations d’envergure, soit à l’échelle d’une rue ou d’un quartier. Les banques ont également un rôle à jouer via des réductions de taux pour les rénovations énergétiques. La question de l’adhésion se pose aussi. Les habitants sont bien plus ouverts quand on leur parle d’amélioration de leur confort de vie plutôt que de durabilité ou de performance énergétique.