Quelle est, selon vous, l’erreur récurrente des patrons qui se retrouvent en difficulté ?
les banques,
à faire appel à des partenaires d’amorçage
Ce problème de financement est d’autant plus crucial dans le cas d’une reprise que dans celui d’une création d’activité, car il faut alors assumer des charges encore plus vite.
Quel est votre premier conseil en cas de coup dur ?
Il ne faut pas craindre de communiquer sur sa situation. Pour être résilient, il s’agit de dépasser le cap de la honte.
Je cite dans mon livre un exemple concret. De retour au salariat après la cessation d’activité de mon entreprise, le liquidateur m’assigne devant le Tribunal de commerce pour fautes de gestion, ce qui pouvait me condamner à supporter à titre personnel le solde du passif. Je n’ai pas hésité à en parler à mon travail.
Et un collègue m’a adressé à une de ses connaissances, un avocat spécialisé dans les procédures collectives qui m’a sorti d’affaires.
Il faut aussi être le plus transparent possible avec sa famille. Le soutien viendra naturellement s’il n’y a pas de zones d’ombre
avec son conjoint
Sur le plan personnel, quels peuvent être les ressorts du rebond ?
Je recommande de pratiquer une activité sportive pour recharger ses batteries, pour se déconnecter et prendre du recul.
Personnellement, je pratique la
course à pied
trois fois par semaine pendant une heure à une heure et demie. Cela me permet de cultiver l’esprit d’endurance. J’ai aussi toujours gardé une forme d’humilité par rapport à ce qui m’arrivait, en mettant mon ego de côté et en acceptant ce que je n’ai pas réussi.
Enfin, pour regagner de la confiance, il est important de se poser, de dédramatiser, de faire un point sur la situation, de mener une forme d’introspection. L’écriture peut être une thérapie car parfois, les choses ne peuvent pas « se dire ». C’est la raison pour laquelle j’ai partagé mes expériences dans deux livres.
Et, dans mon cas particulier, le traumatisme de la perte de mon jeune frère s’est mué en force. Je pense à lui, il m’anime au quotidien.
Vous avez trouvé dans le soutien à d’autres chefs d’entreprise en difficulté un moteur de votre propre redressement.
Pouvez-vous revenir sur cette ressource ?
Comme j’ai beaucoup été aidé pendant mes difficultés, j’ai décidé à mon tour d’être utile et de redonner aux autres patrons dans la même situation que moi car la PME constitue mon ADN. J’ai adhéré en 2010 à l’association
Second Souffle
Je l’ai soutenu et préparé activement à ses convocations. Aujourd’hui, il a créé une nouvelle activité de restauration avec son épouse.
Second Souffle oeuvre aussi à lever les tabous qui entourent encore en France les faillites. La loi PACTE a fait évoluer les choses au niveau des banques mais il reste encore à atteindre le grand public et à faire évoluer les mentalités. Notre association, comme l’initiative plus récente Re-CREER, répond à ce besoin.