Comment le monde en est arrivĂ© lĂ Â ? Une guerre en Europe qui nâa pas de sens mais qui a aussi beaucoup de sens. On pensait quâil nây aura jamais de guerre en Europe, les guerres ce sont pour les autres, les sous-dĂ©veloppĂ©s, les moins-nantis, bref les pauvres et les plus pauvres. Les Africains et les Arabes en particulier qui se sont libĂ©rĂ©s, il y a moins de 70 ans. Câest trĂšs court, câest trĂšs peu, tout est Ă construire, des jeunes Ătats-nations confrontĂ©s Ă des difficultĂ©s immenses ; ces pays sont sous-dĂ©veloppĂ©s et en malnutrition soit plus euphĂ©mique dit en voie de dĂ©veloppement. Or, ce que lâon constate aujourdâhui, ces sont les pays dĂ©veloppĂ©s qui se font la guerre directement et indirectement. Le théùtre de guerre, câest lâUkraine, et nous avons dâun cĂŽtĂ© la Russie qui a envahi lâUkraine, de lâautre, lâUkraine soutenu par tout lâOccident.
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 Depuis lâannexion de la CrimĂ©e par la Russie, en 2014, suite de la rĂ©volution de MaĂŻdan en Ukraine qui a conduit Ă la destitution du prĂ©sident Viktor Ianoukovitch et son exil en Russie, une guerre sporadique opposait les sĂ©paratistes pro-russes Ă lâarmĂ©e rĂ©guliĂšre dâUkraine. Et ce conflit a durĂ© dans la rĂ©gion du Donbass jusquâau 24 fĂ©vrier 2022 avec lâinvasion de lâUkraine par la Russie.Â
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Pour appeler « opĂ©ration militaire spĂ©ciale » par la Russie, le choix du nom a tout son sens. En effet, lâopĂ©ration de guerre est effectivement spĂ©ciale, elle repose essentiellement sur la terreur quâinspirerait lâemploi dâarmes nuclĂ©aires par la Russie si elle venait Ă les utiliser. Sans les armes nuclĂ©aires, la Russie nâaurait jamais menĂ© une telle opĂ©ration qui aurait Ă©tĂ© certainement suicidaire.
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Comme en 1939, si la Russie nâavait pas dâarmes nuclĂ©aires pour tenir en respect les armĂ©es occidentales, et quâelle avait envahi lâUkraine, ce sont toutes les armĂ©es dâEurope et donc du Royaume-Uni, de France, dâAllemagne, avec le soutien des Ătats-Unis, et bien sĂ»r de lâEurope centrale, orientale et du Nord, qui se seraient liguĂ©es contre la Russie ; elles viendraient Ă entrer en force en Ukraine, repousser la Russie voire mĂȘme lâoccuper. La Russie nâaurait donc jamais envahi lâUkraine, ce serait au-dessus de ses forces ; mais les armes nuclĂ©aires prĂ©sentes dans ses arsenaux terre, air et mer, la Russie nâa pas hĂ©sitĂ©, elle a envahi lâUkraine le 24 fĂ©vrier 2022, comme planifiĂ©.
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Comment alors comprendre lâaction des armes nuclĂ©aires dans lâaction dâhostilitĂ©, de guerre entre les hommes, ou tout court entre les humains ? DĂšs lors que lâĆuvre de destruction qui se trouve dans lâarme nuclĂ©aire nâest pas lâĆuvre des hommes, elle se trouve dans les propriĂ©tĂ©s de certains matĂ©riaux fissiles qui font partie de la CrĂ©ation, et donc de Dieu, on peut comprendre que Dieu a permis aux humains au moyen de la pensĂ©e qui appartient aussi Ă Dieu Ă dĂ©couvrir cette force apocalyptique et de lâutiliser Ă bon escient puisquâelle a Ă©tĂ© permise par Dieu.
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Mais quâest-ce quâon entend par « utiliser Ă bon escient lâarme nuclĂ©aire » ? La « Dissuasion nuclĂ©aire », par exemple, est un usage Ă bon escient, puisque la pensĂ©e quâinspirerait une « apocalypse nuclĂ©aire » est suffisante pour dissuader les humains du moins ceux qui dĂ©tiennent ces armes nuclĂ©aires, i.e. les puissances nuclĂ©aires de faire la guerre. Dâautant plus quâune guerre nuclĂ©aire pourrait ĂȘtre lâaffaire de quelques heures ou au maximum quelques jours par des frappes nuclĂ©aires continentales et intercontinentales, et câest fini plus de villes, plus de puissances nuclĂ©aires, sinon le dĂ©sert nuclĂ©aire appelĂ© aussi lâ« hiver nuclĂ©aire ».
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En fait, qui a permis Ă lâhomme de dĂ©tenir lâarme nuclĂ©aire ? Nâest-ce pas sa pensĂ©e qui Ă©tudie la nature et les lois qui rĂ©gissent la nature ! LâĂȘtre humain » est lui-mĂȘme une nature, et il se sait humain, il se sait quâil est le genre humain, lâhumain pensant. Mais il ne pense que par ce quâil lui est octroyĂ©, i.e. la pensĂ©e par laquelle il pense. Et câest prĂ©cisĂ©ment cette pensĂ©e qui lui a fait dĂ©couvrir les forces cataclysmiques qui rĂ©sident dans les matiĂšres fissiles contenues dans certains matĂ©riaux instables comme lâuranium.
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Et qui octroie Ă lâhomme la pensĂ©e ? Nâest-ce pas une entitĂ© absolue qui transcende lâhomme ? Que tous les ĂȘtres humains prĂ©nomment « Dieu », quâils soient croyants ou non-croyants ; ils savent que Dieu est au-dessus de tout. Mais si Dieu a octroyĂ© lâarme nuclĂ©aire, câest pour prĂ©venir que les ĂȘtres humains aillent un « suicide collectif », un « suicide intercontinental ». Lâarme nuclĂ©aire est le moyen le plus rapide, en quelques heures seulement, pour sâautodĂ©truire. Par exemple, une grande ville, une mĂ©gapole de 10 millions dâhabitants, visĂ©e par une bombe thermonuclĂ©aire de 5 ou 10 mĂ©gatonnes dont le start a Ă©tĂ© donnĂ© Ă 5 heures du matin, cette ville, en moins dâune heure cesserait dâexister. Ce qui signifie quâĂ 6 heures du matin, 10 millions dâĂȘtres humains se seraient volatilisĂ©s ou rĂ©duits en cendre ou encore brĂ»lĂ©s Ă mort.
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Donc, dans cette bombe nuclĂ©aire, il y a quelque chose dâinfernal, câest lâenfer qui vient sur terre. Mais qui a permis cette dĂ©couverte infernale que lâon cache dans les silos, que lâon transporte par des forteresses aĂ©riennes ou par mer, par des sous-marins nuclĂ©aires stratĂ©giques ? Nâest-ce pas Dieu ! Les ĂȘtres humains souvent ne savent pas que toute lâĆuvre humaine relĂšve en fait de Dieu qui Lui ne leur accorde que la pensĂ©e et le libre-arbitre « pour ce faire », i.e. suicider si les ĂȘtres humains le voudraient ». Mais, ce que les humains ne doivent pas oublier, câest que toute force dans la nature quelle quâelle soit, dâune brise de vent, dâun rayon du soleil aux propriĂ©tĂ©s de la Terre, Ă la structure des ĂȘtres humains sont essentiellement Ćuvre de Dieu.
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Souvent la pensĂ©e humaine oublie de se le rappeler ou mĂȘme en est ignorante ; parfois elle reste comme voulue dans lâignorance. Est-ce la pensĂ©e qui est ignorante, ou lâĂȘtre humain, par la pensĂ©e, est restĂ© ignorant ? Il est Ă©vident que la pensĂ©e ne peut pas ĂȘtre ignorante puisquâelle ne dĂ©pend pas de lâhomme mais dĂ©pend de Dieu. Quand un ĂȘtre humain meure, il ne pense plus, sa pensĂ©e lâa quittĂ©, les croyants diront que « roh, (souffle) est retournĂ© Ă son CrĂ©ateur, Dieu. » Par consĂ©quent, si lâĂȘtre humain reste ignorant dans certains points de lâexistence, câest quâil devait lâĂȘtre. La pensĂ©e aurait pu lâĂ©clairer mais elle ne le fait pas puisquâelle-mĂȘme ne se commande pas.
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Pour comprendre, prenons la nuclĂ©arisation des Villes japonaises, Hiroshima et Nagasaki, le 6 et 9 aoĂ»t 1945. Comment le bombardement de ces villes sâest-il opĂ©ré ? A peine la premiĂšre bombe atomique, appelĂ© « Gadget », a Ă©tĂ© testĂ©e le 16 juillet 1945 dans le dĂ©sert prĂšs de Alamogordo (Nouveau-Mexique), aux Ătats-Unis que moins de 20 jours plus tard, la premiĂšre bombe atomique Ă lâuranium, appelĂ©e « Trinity », fut larguĂ©e sur Hiroshima. La ville a pratiquement Ă©tĂ© rasĂ©e. AprĂšs trois jours, le 9 aoĂ»t 1945, câest le tour de Nagasaki dâĂȘtre frappĂ©e par une bombe au plutonium, appelĂ©e « Fat man », signifiant « homme obĂšse ». DrĂŽle de nom pour des bombes apocalyptiques ? DrĂŽle de nom, faut-il dire, ce que la pensĂ©e a soufflĂ© dans les consciences des dĂ©cideurs amĂ©ricains qui savaient pertinemment lâenfer quâils allaient dĂ©verser sur les villes japonaises. Mais la pensĂ©e a « ri » dans les consciences du genre humain, parce que ce sont des hommes US qui allaient dĂ©verser le feu de lâenfer sur le Japon. Certainement, la pensĂ©e ne les aurait pas fait rire, si câĂ©tait le contraire.
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Poursuivons. Pourquoi en 25 jours, le destin de lâhumanitĂ© a Ă©tĂ© changĂ© par trois bombes atomiques ? Pourquoi le Japon a Ă©tĂ© frappĂ© par deux bombes atomiques ? Pourquoi ce sont les Ătats-Unis qui ont Ă©tĂ© les maĂźtres de lâĆuvre dans la rĂ©alisation de ces bombes, et il faut le dire dans sa phase finale ? Alors que la dĂ©couverte de la bombe a commencĂ© avec les savants Avogadro, Dalton, Lavoisier, Proust dans les annĂ©es 1700 et dâautres savants plusieurs siĂšcles avant juillet-aoĂ»t 1945.
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Il est Ă©vident que la dĂ©couverte de la bombe atomique est survenue selon un processus historique prĂ©cis. Elle devait survenir et mettre fin Ă la guerre entre les Ătats-Unis et le Japon. Sans cette bombe atomique et compte tenu de lâĂ©loignement, la guerre nippo-amĂ©ricaine aurait continuĂ© indĂ©finiment. Le peuple japonais nâaurait jamais capitulĂ© et la guerre se serait transformĂ©e en guĂ©rilla jusquâĂ Ă©puisement des forces US.
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Dâautre part, le plus important, le monde humain devait connaĂźtre la nouvelle, et donc lâavĂšnement de lâarme atomique devait sâavĂ©rer, devait ĂȘtre une ligne rouge Ă ne pas franchir, et pas simplement une arme de dissuasion, une arme radicale pour interdire les guerres entre les puissances nuclĂ©aires. Et pourquoi lâarme nuclĂ©aire ? Elle est venue aprĂšs deux Guerres mondiales. Pourquoi aprĂšs Deux Guerres mondiales ? Elle aurait pu survenir aprĂšs trois Guerres mondiales ou encore aprĂšs quatre guerres mondiales ; non elle est survenue juste Ă la fin de la DeuxiĂšme Guerre mondiale. Et pourquoi Ă la fin de la DeuxiĂšme Guerre mondiale ? Et pas au milieu, en 1942 ou 1943, par exemple ?
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Non, elle est survenue Ă la fin de la guerre, en 1945, et ne restait que la guerre dans le Pacifique. Et tous sâest passĂ© trĂšs vite, les essais testĂ©s concluants et moins dâun mois son usage sur deux villes du Japon. Les Ătats-Unis ont trouvĂ© leur dĂ©couverte normale, ils ont mĂȘme Ă©tĂ© heureux dâavoir vaincu le Japon Ă moindre frais, deux bombes nuclĂ©aires ont suffi pour que le Japon capitule sans conditions. Puis est survenu lâoccupation et le tournant radical pour le Japon occupĂ© qui est devenu, aprĂšs la guerre de CorĂ©e (1950-1953), le premier alliĂ© des Ătats-Unis. Et ce malgrĂ© deux villes rasĂ©es. Ironie de lâhistoire ou ironie de la pensĂ©e divine qui se joue des hommes.
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Ce juste questionnement nous fait dire que lâhumanitĂ©, Ă la fin de la DeuxiĂšme Guerre mondiale, Ă©tait sommĂ©e dâarrĂȘter la guerre mondiale. Il lui est interdit des guerres mondiales et ce qui est arrivĂ© Ă Hiroshima et Nagasaki est le prix qui lui coĂ»terait. En clair, le genre humain est prĂ©venu et il revient Ă son libre-arbitre de choisir. Et mĂȘme ce libre-arbitre est Ă mettre au conditionnel car en fait le genre humain nâest pas libre totalement.
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Enfin, comme on lâa Ă©noncĂ© supra, ce ne sont pas les Ătats-Unis ni lâespĂšce humaine qui a conçu la bombe absolue, mais Dieu qui a Ă©clairĂ© les humains dans leurs pensĂ©es en leur communiquant le processus rĂ©actif nuclĂ©aire, comme aussi lâavĂšnement des deux Guerres mondiales, pourquoi ? Parce que cela relĂšve de la marche absolue de lâhumanitĂ©, et cette marche de lâhumanitĂ© relĂšve aussi de Dieu, le CrĂ©ateur des mondes. Et pour lâhumanitĂ©, lâarme atomique est encore montĂ© dâun cran, au dĂ©but des annĂ©es 1950, elle est devenu mille fois plus puissante avec la dĂ©couverte de lâarme thermonuclĂ©aire (Ă hydrogĂšne H). Elle a dĂ©passĂ© la fission nuclĂ©aire, qui se compte dĂ©sormais en mĂ©gatonnes de TNT (trinitrotoluĂšne) et non en kilotonnes comme la prĂ©cĂ©dente. Le monde ainsi est « verrouillé » atomiquement.
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Et le plus naturel qui devait sâopĂ©rer Ă tout prix, lâarme nuclĂ©aire nâest pas restĂ©e pour les seuls Ătats-Unis Ă la possĂ©der, ce qui nâaurait pas de sens, une seule puissance humaine au monde Ă la possĂ©der, mais elle fut vite distribuĂ©e aux autres puissances avant mĂȘme que lâarme soit devenue thermonuclĂ©aire. En 1949, lâURSS qui a fait son premier essai nuclĂ©aire sâest placĂ©e Ă paritĂ© avec les Ătats-Unis ; entre 1952 et 1953, ces deux puissances sont arrivĂ©es presque en mĂȘme temps Ă paritĂ© sur le plan des armes thermonuclĂ©aires (1er novembre 1952 pour les Ătats-Unis, 12 aoĂ»t 1953 pour lâUnion soviĂ©tique). Ensuite vient la Chine en 1967, la France en 1968âŠ
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Câest dire que lâordre de lâhumanitĂ© est bien agencĂ© par Celui qui lâa créé, quâIl suit pas Ă pas cette humanitĂ© qui ne cesse dâĂȘtre frondeuse, dâĂȘtre belliqueuse. Mais il demeure quâIl lâa assagi par ce mystĂšre quâest la bombe qui ne sâemploie encore que sur Son Ordre. Impossible aux humains bien quâils soient concepteurs Ă©clairĂ©s de cette arme nuclĂ©aire dâen faire appel sauf sâil nây a un motif impĂ©rieux pour lâemployer, encore faut-il un feu vert qui transcende les hommes.
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Il ne faut pas croire parce que Dieu a octroyĂ© le libre-arbitre aux humains que ces humains peuvent faire ce quâils voudront. En rĂ©alitĂ©, tant dans les questions les plus petites que les questions les plus grandes, Dieu laisse faire mais oriente toujours et « corrige » en permanence les « erreurs ». Le Bien et le Mal est consacrĂ© dans la CrĂ©ation de lâunivers et donc lâĂȘtre humain est confrontĂ© Ă ce monde dual qui entre dans la nature humaine. Quâil soit frondeur, belliqueux ou Ă©pris de paix, câest ainsi quâil peut voguer entre les deux extrĂȘmes. Mais ces extrĂȘmes sont aussi rĂ©gis par Dieu et bien quâIl laisse lâhumain libre, lâhumain nâest libre que parce que câest consenti par Dieu pour que lâhumain se sente libre, se sente maĂźtre de son destin.
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Dans lâabsolu, il ne lâest pas si ce nâest sa conscience sur laquelle il ne sait rien qui lui dicte ce dont il a besoin pour exister. Et cela se situe dans son « esprit » humain dont lâhumain nâen sait rien sinon que oui, il doit y avoir quelque force en lui sinon sans elle, il ne pourrait exister. Sinon quel est lâĂȘtre humain qui se targue de dire que jâexiste par moi-mĂȘme. Descartes, devant lâobstacle insurmontable de dĂ©finir son existence, sa pensĂ©e lui a assuré : « tu penses donc tu es. » DĂšs lors, Descartes sâĂ©crie : « je pense donc je suis » ou en latin « cogito ergo sum. »
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En rĂ©alitĂ©, Descartes nâa rien dĂ©couvert, câest sa pensĂ©e qui lui a fait dĂ©couvrir quâil est un ĂȘtre pensant, et que le fait de faire avec la pensĂ©e ce que lâon veut et mĂȘme Ă douter dâexister est dĂ©jà « penser ». Tout lâĂȘtre humain, toute son existence repose sur sa pensĂ©e. Quoi quâil fasse, il passe par la pensĂ©e ou encore plus simplement la pensĂ©e pense en lui, et seulement pour ce quâil est. La pensĂ©e est autre pour un autre sujet pensant, ils peuvent ĂȘtre proches les sujets pensants comme ils peuvent ĂȘtre antagonistes. Et pourquoi les autres philosophes qui ont suivi tels Kant, Spinoza, ou encore Sartre et Husserl, ne remettront jamais en question cet « acquis philosophique », ce « cogito ergo sum », parce quâen fait il nâest pas un acquit philosophique, « il est beaucoup plus. »
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Et pourquoi beaucoup plus ? Pour la simple raison quâils ne le peuvent pas, non pas que leurs pensĂ©es leur interdisent de penser autrement mais parce que sur ce sujet, la raison est entendue, elle est la base fondatrice de lâessence humaine.
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Comme aujourdâhui ce qui se passe dans la guerre en Ukraine. Et on le constate, les humains font la guerre et croient chacun dans son camp quâils sont dans leur droit dâenvahir ou dans leur droit de repousser celui qui veut lâenvahir. Si la Russie a optĂ© pour envahir lâUkraine, et lancĂ© son « opĂ©ration militaire spĂ©ciale », câest aussi parce quâil y a des causes dâabord « humaines ». LâOTAN, le pacte Atlantique, a voulu sâĂ©tendre jusquâaux frontiĂšres de la Russie, et il sâest Ă©tendu de facto Ă la plupart des pays de lâex-aire dâinfluence de lâURSS devenue la FĂ©dĂ©ration de Russie.
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Fortement convaincu dans son droit, et surtout que la plupart des pays de lâex-aire soviĂ©tique sont entrĂ©s dans lâUnion europĂ©enne et dans lâOTAN, et la Russie globalement nâa trouvĂ© rien Ă redire sinon de lointaines promesses Ă qui on lui a fait durant la pĂ©riode difficile qui a suivi lâĂ©clatement de lâUnion soviĂ©tique. Donc les Ătats-Unis et lâEurope, engaillardis par ces succĂšs successifs en Europe centrale et orientale, ont continuĂ© et nâont pas pris au sĂ©rieux les avertissements russes.
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De mĂȘme, le peuple ukrainien globalement a optĂ© pour lâOccident, ce qui Ă©tait dans son droit de peuple libre, que dâailleurs lâOccident a mis en avant. Mais, dans la gĂ©opolitique complexe du monde aujourdâhui, il nây a pas que le droit dâun peuple libre ou de peuples libres ; bien quâil y ait des droits de peuples libres, il existe aussi des contingences dans le choix des peuples libres. En effet, un peuple libre peut lutter pour son choix vers le rĂ©gime qui lâattire mais il faut encore quâil sache que ce choix nâaffecte pas lâautre peuple libre qui lui aussi a fait son choix. Le peuple russe comme le peuple ukrainien est un peuple libre et peu importe le rĂ©gime politique qui lâadministre ; câest le choix de tout peuple libre.
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Un occidental peut dire, par exemple, que le rĂ©gime russe nâest pas dĂ©mocratique et dĂ©duire que le peuple russe nâest pas libre, et rĂ©ciproquement, le russe peut dire que le rĂ©gime occidental est certes dĂ©mocratique mais capitaliste et quâĂ travers le capital, il exploite les masses travailleuses. Et quâau fond, la dĂ©mocratie nâest quâune façade et câest le capital qui rĂ©git la sociĂ©tĂ©, et donc pas de vĂ©ritable liberté ; le pauvre restant toujours pauvre et le riche restant toujours plus riche.
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De plus, en Ukraine, il y a des communautĂ©s russophones importantes, Ă lâEst de lâUkraine, et qui ont aussi voix au chapitre des changements voulus par le peuple du centre et de lâouest de lâUkraine, et bien quâil est majoritaire et le gouvernement de Kiev lâappuie, lâobstacle nâest pas levĂ© pour autant. En effet, lâOccident se retrouve face Ă trois obstacles, dâabord les mises en garde de la Russie sur lâextension occidentale sur lâUkraine, les populations russophones au Donbass, en CrimĂ©e et dâautres rĂ©gions de lâEst de lâUkraine qui rejettent la politique du rĂ©gime de Kiev, et enfin les populations russophones ont des frontiĂšres directes avec la Russie, et donc comptent sur la Russie-mĂšre pour les protĂ©ger.
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La guerre dĂšs lors est inĂ©vitable dans cette dissonance entre peuples libres et non-libres selon comment chaque camp voit lâautre camp que sâest opĂ©rĂ© ce conflit russo-ukrainien devenue guerre dâinvasion. Puis est survenue lâopposition entre deux camps prenant alors les autres rĂ©gions du globe. On a le pĂŽle de lâOuest uni avec certains pĂŽles du reste du monde qui soutiennent oĂč bien sĂ»r nâest pas Ă©tranger lâintĂ©rĂȘt et le pĂŽle de la Russie et donc de lâEst auquel se joigne principalement la Chine tout en menant une politique de prudence et les autres pĂŽles en Asie, en Afrique et en AmĂ©rique du Sud tiraillĂ©s entre les deux camps.
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On comprend quâen fait il y a un processus historique naturel qui rĂ©git la marche de lâhumanitĂ©. Dans le sens que chaque camp est devenu ce quâil est par les forces, par les guerres mĂȘme qui ont façonnĂ© son histoire, et lâhistoire du monde. Quâaujourdâhui, la Russie envahisse lâUkraine est une donnĂ©e qui entre dans la marche de lâhistoire de lâhumanitĂ©. Lâinvasion de lâUkraine a Ă©tĂ© un concours de circonstances qui ont fait quâelle le soit. Ne prenant que lâarme nuclĂ©aire dĂ©couverte en 1945, le dĂ©dale dâĂ©vĂ©nements qui a suivi montre que lâinvasion de lâUkraine en 2022 Ă©tait potentielle dans le sens quâelle devait survenir, et « elle est survenue ».
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Dire que câest le prĂ©sident Vladimir Poutine qui a dĂ©clenchĂ© lâinvasion de lâUkraine, câest mĂ©connaĂźtre les forces de lâhistoire. V. Poutine nâest quâun homme, il ne peut dĂ©clencher lâinvasion de lâUkraine que si tous les Ă©lĂ©ments du puzzle historique sont dĂ©jĂ en place et nâattendent que leur rĂ©alisation. Ne serait-ce que lâarme nuclĂ©aire, si elle Ă©tait absente et nâavait pas existĂ©, il nây aurait pas eu dâinvasion ; de mĂȘme si lâOTAN ne sâest pas intĂ©ressĂ© Ă lâUkraine, un pays de lâEst sans impact gĂ©ostratĂ©gique, et lâOrganisation repliĂ©e sur elle-mĂȘme pour une dĂ©fense collective rĂ©elle des pays de lâOuest, il nây aurait eu ni opĂ©ration militaire spĂ©ciale, ni rĂ©volution MaĂŻdan, ni Donbass. Une Ukraine unifiĂ©e tout simplement.
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Et si lâinvasion a eu lieu, câest aussi quâelle est inscrite dans lâOrdre de la CrĂ©ation, quâelle a valeur dans la marche du monde. Et si le PrĂ©sident Vladimir Poutine, le ministre des affaires Ă©trangĂšres SergueĂŻ Lavrov ou le prĂ©sident biĂ©lorusse Alexandre Loukachenko parlent de TroisiĂšme Guerre mondiale, ça nâentre que dans la guerre psychologique entre les grandes puissances.
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Il ne peut y avoir de TroisiĂšme Guerre mondiale pour lâhumanitĂ©. Pourquoi ? Pour la simple raison que si Dieu a permis Ă lâhumain de dĂ©couvrir la puissance de la fission et la fusion thermonuclĂ©aire, ce nâest pas pour dĂ©truire lâhumanitĂ© mais plutĂŽt interdire encore une guerre mondiale, et donc la dissuader dâaller au-delĂ de ce qui lui est permis. Si vraiment Dieu avait voulu dĂ©truire lâhumanitĂ©, il nâavait pas besoin de guerre mondiale ; il nâavait pas besoin que les ĂȘtres humains provoquent une guerre mondiale. Une simple collision de la Terre avec un astĂ©roĂŻde gĂ©ant aurait fait pĂ©rir toute lâhumanitĂ© comme le furent les dinosaures, il y a 65 millions dâannĂ©es. Et plus simplement, rapprocher la Terre au soleil, la tempĂ©rature sâĂ©levant Ă 60-70°, dĂšs lors plus de vie sur terre. Dâautre part, si Dieu avait voulu mettre fin Ă lâhumanitĂ©, pourquoi permettre Ă lâhomme de dĂ©couvrir le principe de la fission nuclĂ©aire ou de la fusion nuclĂ©aire ? Seule rĂ©ponse, pour protĂ©ger les puissances de sâautodĂ©truire. Plus de 75 annĂ©es sans guerre entre les grandes puissances.
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Donc lâinvasion de lâUkraine par la Russie a un grand sens historique. Au-delĂ de la rĂ©sistance du peuple ukrainien, du soutien multiforme en armements, finances et autres de lâOccident Ă lâUkraine et de la poussĂ©e russe quâelle dure, quâelle sâĂ©puise Ă la longue, comme la guerre dâinvasion sâest entiĂšrement reposĂ©e sur les armes nuclĂ©aires que dĂ©tient la Russie au plan mondial, elle a par cette passe historique imposĂ© une rĂ©ponse prudente de lâOccident. Aider lâUkraine oui, mais Ă©viter un suicide planĂ©taire a fortiori pour un seul pays lâUkraine serait un impĂ©ratif pour les Ătats-Unis ; mĂȘme si lâEurope Ă©tait elle-mĂȘme menacĂ©e de guerre nuclĂ©aire, les grandes puissances resteront toujours sur leurs gardes pour ne pas transporter une guerre nuclĂ©aire sur leurs sols.
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Ceci Ă©tant, si lâOccident ne change pas sa politique comme il lâa toujours menĂ©e lorsque, au nom de la dĂ©mocratie, il a causĂ© tant de malheurs au Vietnam, en CorĂ©e, en Irak, en Afghanistan, la liste est longue, et vis-Ă -vis de la marche absolue de lâhumanitĂ©, ces guerres nâont Ă©tĂ© « permises » parce quâelles entraient aussi dans la destinĂ©e humaine, et seul Dieu en est le garant, la guerre en Ukraine aujourdâhui constitue cependant un tournant pour lâOccident et pour lâhumanitĂ© entiĂšre.
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On peut mĂȘme dire que les puissances ne craignent plus une guerre nuclĂ©aire ; ils sont mĂȘme trĂšs confiants dans ce qui sây trouve dans leurs arsenaux, et par consĂ©quent, les mises en garde rĂ©pĂ©tĂ©es de la Russie sur un recours Ă lâarme nuclĂ©aire ne crĂ©ent pas ce qui doit ĂȘtre créé, par exemple la peur dâune guerre nuclĂ©aire, mais plus dâavertissements russes pour faire peur, mais lâOccident ne mord pas Ă lâhameçon, et continue sur sa lancĂ©e. Maintenir et augmenter les sanctions, armer lâUkraine, maintenir ses forces stratĂ©giques prĂȘtes Ă rĂ©pondre aux menaces nuclĂ©aires russes.
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De son cĂŽtĂ©, le prĂ©sident de la Russie ordonne une mobilisation militaire partielle, il continue sur ses menaces de recourir Ă lâarme nuclĂ©aire, et surtout, dans son discours, il dit que « ce nâest pas du bluff. » Et pas dâĂ©cho du cĂŽtĂ© occidental si ce nâest que la confrontation Occident-OTAN continue avec la Russie sur le théùtre ukrainien.Â
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Aussi, on est en droit de se poser la question : « Quâest-ce qui va advenir de ce conflit, demain ? A lâhorizon 2023. Il se passera 10 mois et 5 jours de guerre, le 31 dĂ©cembre 2022, tout dĂ©pend certes de la Russie pour la fin de la guerre mais aussi et surtout de lâOccident. Et comme on voit que les mises en garde nuclĂ©aires russes ne portent pas, il se peut que le traitĂ© de dissuasion nuclĂ©aire lui aussi ne porte pas puisque les ĂȘtres humains, aprĂšs plus de 75 ans de paix entre les grandes puissances, se sont habituĂ©s quâil ne peut survenir de guerre nuclĂ©aire Ă moins de sâautodĂ©truire, et donc impossible quâune puissance nuclĂ©aire va jusquâĂ menacer les autres de frappes nuclĂ©aires uniquement pour retourner Ă son avantage la guerre.
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Cependant, combien mĂȘme un blocage de solution est de mise dans la guerre en Ukraine, et lâhumanitĂ© arrivĂ©e Ă un point de non-retour, assimilant lâarme nuclĂ©aire comme faisant partie des panoplies dâarmements de guerre mais impossible Ă lâutiliser, comme dâailleurs les dĂ©cideurs du monde qui ont un bouton rouge pour provoquer une guerre mondiale mais ne peuvent le « pousser », câest que prĂ©cisĂ©ment tout est possible dans cette guerre qui se joue en Ukraine. LâhumanitĂ© a besoin de se rĂ©veiller, de ne pas se croire en sĂ©curitĂ©, et que mĂȘme les grandes puissances sâils ne prennent pas garde, risquent de se retrouver dans une guerre nuclĂ©aire.
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Aussi pose-t-on la question : « Faut-il quâune guerre nuclĂ©aire arrive pour que les grandes puissances prennent conscience ? » Une guerre nuclĂ©aire qui Ă©clate mĂȘme avec des armes Ă faible puissance peut avec des ripostes adverses entrer dans une spirale de guerre nuclĂ©aire. Est-ce seulement avec les premiĂšres destructions et la spirale qui va suivre, et donc dâautres destructions qui peuvent ĂȘtre plus cataclysmiques pour que les puissances vont enfin prendre conscience et mettre fin Ă la guerre avant quâil soit trop tard ?
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Mais comme toute pensĂ©e humaine appartient Ă Dieu, et que les hommes pensent et dĂ©cident de la guerre par leurs pensĂ©es que leur octroie Dieu, force de dire que si une guerre nuclĂ©aire Ă©clate, il faut dâabord quâelle ait le feu vert du CrĂ©ateur. Et tout semble concorder que lâhumanitĂ© va Ă cette catastrophe tant les positions des uns et des autres dans le conflit ukrainien sont Ă©loignĂ©es. Et la guerre continue toujours parce que les Ătats-Unis et lâEurope ne peuvent se permettre de laisser la Russie gagner. Mais toute guerre doit se terminer un jour, comme toute guerre. Mais avec quelles consĂ©quences ? Un bouleversement total de lâordre de puissance mondial.
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Medjdoub HamedAuteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale,Relations internationales et Prospective