L’Inter est-elle favorite pour le titre ?
On aurait tendance à répondre oui. Pourquoi ? Tout d’abord la stabilité, puisque le champion d’Italie en titre n’a pas changé d’entraîneur, contrairement à ses principaux concurrents (Juve-Motta, Milan-Fonseca, Napoli-Conte…), qui auront sans doute besoin de temps avant que tout fonctionne. Menés par Simone Inzaghi, les Nerazzurri n’ont perdu aucun gros poisson cet été sur le mercato.
Ils ont même renforcé leur effectif avec deux joueurs en fin de contrat, et pas des moindres : le milieu de terrain Piotr Zielinski et l’attaquant Mehdi Taremi. Deux profils d’expérience qui pourraient apporter leur pierre à l’édifice bleu et noir dès cette saison. Le gardien Josep Martinez, titulaire au Genoa lors du précédent exercice, a également posé ses valises en Lombardie, devenant ainsi la doublure de Yann Sommer.
Si les médias italiens mettent tous l’Inter en pole position sur la ligne de départ, rien ne s’annonce facile : lors des cinq dernières saisons, la Serie A a connu quatre champions différents (Juve, Inter, Milan, Napoli, Inter). Et aucun n’est parvenu à conserver son trône. C’est dire la complexité de la tâche.
Arriver au sommet est une chose, parvenir à y rester une autre. L’Inter en a toutefois les moyens.
Et Paulo Fonseca à Milan, c’est comment ?
Pour l’instant, pas mal du tout.
L’ancien technicien du LOSC, qui a repoussé les avances de l’OM cet été pour rejoindre la Lombardie, a remporté presque tous ses matches amicaux cet été. Et notamment ceux contre le Real Madrid, Manchester City et le FC Barcelone (aux tirs au but, ndlr). Tout comme Thiago Motta à la Juve, il réclame du temps pour mettre ses principes de jeu en place.
« Cela fait seulement cinq semaines que je suis là », a-t-il martelé mardi soir après la victoire face à Monza (3-1) lors du Trophée Silvio Berlusconi.Voulu et soutenu par ses dirigeants, dont un certain Zlatan Ibrahimovic, en première file cet été, apprécié par son groupe, qui avait besoin de renouveau après la fin du cycle mené par Stefano Pioli, l’entraîneur portugais a réussi ses premiers pas. Si les tifosi, eux, restent prudents, puisqu’ils rêvaient d’un profil plus huppé (Antonio Conte, notamment, parti au Napoli), Fonseca est persuadé de pouvoir réussir à Milan, là où il espère « remporter des trophées » dès sa première saison.
Au rayon des arrivées, on notera celles d’Alvaro Morata, Strahinja Pavlović et Emerson Royal. Dans l’espoir de boucler celle de Youssouf Fofana, la priorité pour renforcer le milieu de terrain depuis des mois. « C’est l’ultime recrue qui me manque », a reconnu Fonseca à propos du joueur de l’AS Monaco.
Motta à la Juve, on y croit ?
C’est l’une des grandes curiosités de cette saison 2024-2025. Massimiliano Allegri parti dans la tourmente et les critiques, la Juventus a décidé de miser sur Thiago Motta pour prendre la relève. Un changement drastique, tant dans le projet technique que les idées de jeu.
Passé par les bancs du PSG U19, Genoa et Spezia, l’ancien milieu de terrain a réalisé un boulot exceptionnel en presque deux saisons à Bologne. Progression de ses joueurs, harmonie de son équipe, collectif huilé, principes de jeu modernes, football proactif : tout le monde est tombé sous le charme du ‘’Mottaball’’ la saison dernière. Au point qu’il a décroché, à la surprise générale mais avec grand mérite, une qualification historique en Ligue des champions après une attente longue de 59 ans.
Thiago MottaCrédit: Getty ImagesMotta va désormais connaître sa première expérience sur le banc d’un grand club européen. Saura-t-il supporter la pression du quotidien et des résultats ? Parviendra-t-il à imposer son style et apprivoiser un vestiaire plein d’égos ? Il lui faudra du temps, c’est certain. Et la présaison, pas toujours réussie, a confirmé cette tendance.
De la bouche des joueurs, tout le monde semble adhérer à ses idées et son travail de fond. Les tifosi, eux, semblent prêts à faire preuve de patience. Sur le mercato, il y a eu du mouvement : Michele Di Gregorio dans le but, Juan Cabal en défense, Douglas Luiz et Khéphren Thuram au milieu… Le tout en attendant la possible arrivée de Teun Koopmeiners devant pour un peu plus de 50 millions d’euros.
En résumé, la mayonnaise peut prendre entre la Juve et Motta. L’ancien Parisien en a les épaules et les qualités. Le maître-mot : patience
Mais où va-t-on regarder la Serie A en France ?
Ah, la voilà LA grande question ! Au moment où nous écrivons ces lignes, il n’y a toujours pas de diffuseur officiel pour le championnat italien cette saison en France, puisque beIN Sports n’a pas renouvelé son bail.
Selon nos informations, le groupe qatari négocie toujours cette possibilité, mais avec l’espoir de faire baisser un peu la note finale. En face, DAZN, nouveau diffuseur de la Ligue 1 en France, se serait également positionné. La plateforme de streaming retransmet déjà l’intégralité des rencontres de Serie A en Italie, dont trois sont en co-diffusion avec Sky. »
On parle avec plusieurs interlocuteurs, mais ça risque d’être juste pour la première journée ce week-end », nous indiquait une source de la Lega Serie A mercredi, dans l’espoir que la situation « se décante au plus vite ». Pour l’heure, c’est toujours l’écran noir. Reste à savoir jusqu’à quand.
Peut-on parler de révolution sur les bancs ?
On l’a brièvement évoqué un peu plus haut, mais oui. Au total, treize clubs sur vingt (!) ont décidé de miser sur un nouvel entraîneur cette saison. Du jamais-vu depuis 2011-2012.
Voici le détail :Ils n’ont pas changé d’entraîneur :Inter Milan: Simone InzaghiAtalanta Bergame: Gian Piero GasperiniAS Rome: Daniele De RossiParme (promu): Fabio PecchiaCôme (promu): Cesc Fabregas Ils ont changé d’entraîneur : AC Milan: Stefano Pioli remercié, Paulo Fonseca pour le remplacerJuventus Turin: Massimiliano Allegri licencié et remplacé par Thiago MottaBologne: Thiago Motta, en fin de contrat, remplacé par Vincenzo ItalianoLazio: Igor Tudor a résilié son contrat, remplacé par Marco BaroniFiorentina: Vincenzo Italiano, en fin de contrat, remplacé par Raffaele PalladinoNaples: Francesco Calzona a assuré un intérim jusqu’à la fin de saison, Antonio Conte lui a succédéMonza: Raffaele Palladino, parti à la Fiorentina et remplacé par Alessandro NestaVerone: Marco Baroni parti à la Lazio, Paolo Zanetti pressenti pour le remplacerCagliari: Claudio Ranieri parti à la retraite, son remplaçant est Davide NicolaUdinese: Fabio Cannavaro, arrivé en cours de saison, n’a pas obtenu de prolongation de contrat malgré le maintien. Il a été remplacé par l’Allemand Kosta Runjaic, en provenance du Legia VarsovieTorino: Ivan Juric remplacé par Paolo Vanoli Venise (promu): Paolo Vanoli parti au Torino, remplacé par Eusebio Di FrancescoEmpoli : Davide Nicola parti, remplacé par Roberto d’Aversa
Le projet de Côme va-t-il fonctionner ?
Deuxième de Serie B la saison dernière, le « Como 1907 » retrouve l’élite pour la première fois depuis 21 ans. Pas vraiment le fruit du hasard.
Propriétaire du géant de tabac indonésien Djarum, la famille Hartono a décidé de racheter le club en 2019, en faisant l’équipe italienne la plus fortunée (Robert Budi et son frère Michael sont 71e et 76e fortunes mondiales selon Forbes, avec un patrimoine de 23,2 milliards d’euros). Depuis, la remontée est fulgurante. Jusqu’à la Serie A, donc.
Si Thierry Henry est actionnaire minoritaire, Cesc Fabregas, lui, sera l’entraîneur à temps plein cette saison après avoir obtenu le diplôme requis.Côté mercato, les dirigeants ont vu les choses en grand cet été. Raphaël Varane, libre depuis son contrat de Manchester United, s’est laissé convaincre par ce projet et un cadre de vie grandiose.
Andrea Belotti, Pepe Reina, Alberto Moreno… Ils sont nombreux dans le cas du défenseur français. Pour rester en Serie A, Côme a décidé de miser sur l’expérience tout en y mettant les moyens. A l’image de Monza, que Silvio Berlusconi avait récupéré en troisième division en 2018 et devenu désormais une belle réalité du championnat italien, le club lombard peut espérer s’installer dans l’élite.