Trouver le business modèle PARFAIT.


Malgré cinq ans d’école d’ingénieur, 8 années passées à travailler dans des grands groupes, -entre acheteur et responsable d’agence- jamais je n’avais eu l’idée de remettre en question le business modèle classique qu’on déroule dans un business plan :

  • J’ai une ressource (du temps, de l’argent, de la matière premiere)
  • Je la transforme (en conseil, en placement, en un produit fini)
  • J’ajoute une marge et je trouve des clients

Ce modèle existe depuis la nuit des temps et fonctionne à la perfection : j’ai du blé, je le transforme en farine, je te la vends. J’ai de la farine je la transforme en pain, je te le vends. Il a été adapté, transformé, tordu, souvent avec une efficacité redoutable.C’est d’ailleurs ce modèle que j’apprends à mes élèves de l’ESSEC et de l’EDHEC, bien qu’à travers le prisme du « Lean Startup » dont je parlais dans cet article.(Cette photo est ironique, et les billets sont faux, au cas où la personne qui lit au dessus de votre épaule vous pose la question)Lorsque j’ai créé MoiChef il y a 7 ans, nous avions innové sur le concept (imaginez à l’époque une sorte de Deliveroo mais avec les produits et la recette d’un très grand chef, pour cuisiner chez vous) mais à aucun moment je n’avais remis en question ce business modèle. J’achète les produits aux chefs, j’ajoute une marge, je vends.MoiChef a beaucoup évolué en 7 ans, mais une chose n’avait jamais bougé jusqu’à très récemment : son modèle économique.

Qu’est ce qu’un business modèle parfait ?

Avant d’aller plus loin, mettons-nous d’accord sur la définition de « parfait ». Dans cet article, ce sera donc :

« Correspond exactement à ce que Tristan cherche à faire de sa vie et in extenso de MoiChef »

un bijou.Si vous avez déjà lu mes précédents articles, qu’ils parlent de régime où je ne mange que du gras (Keto) ou encore de la période de ma vie où j’étais au RSA, vous aurez remarqué un fil rouge. Mon objectif est aussi simple à exprimer que compliqué à mettre en oeuvre :

Être heureux, chaque jour.

Le business modèle parfait devra :

Rapporter de l’argent, quand même 💵

Pierre angulaire de toute entreprise, voire même du monde dans lequel nous vivons : il faut de l’argent. Pour dormir, manger, et se faire plaisir. Comme je le disais ci-dessus, il y a quelques années je suis passé par la case RSA où je commençais à me demander si j’aurai assez d’argent pour manger.Ça peut fonctionner quelque temps, dans certaines conditions, mais ce n’est pas pérenne. Quand on sait qu’il n’y aura pas forcément de CDI à la clé, et que notre retraite dépendra surtout de nous, il est fondamental d’avoir un business modèle qui permet de gagner suffisamment d’argent pour être serein et surtout garder la motivation tous les matins.

Être lisible 🔎

J’ai longtemps hésité sur le titre de ce 2ème paragraphe. Lisible ? Simple ? Transparent ? Peu importe. Je sais surtout ce que j’abhorre : un business modèle opaque. Celui qui, du point de vue d’un client ou d’un partenaire semble “trop beau pour être vrai”.Personnellement, dès que je me pose la question “Mais comment ils gagnent de l’argent ?” une alerte se déclenche. Un iPhone à 1€, sérieusement ?

“Je crois que la question elle est vite répondue” -JP Fanguin

Il y a vraiment un avant et un après. A tel point que personne n’a jamais mis en question le prix de la cotisation, pourtant pas anecdotique (à ce jour 79€/mois, bientôt plus).En fait, les seules remarques concernant le prix vont dans l’autre sens : “Vous devriez augmenter” 🤗

/h3>
À ce stade, rien d’incroyable. Vous avez probablement des dizaines d’entreprises en tête qui collent à ces 2 premiers critères. Comme me le faisait remarquer Christian Came, ce modèle existe même depuis très longtemps :Mais il manque un élément essentiel pour moi : le cercle vertueux.Dans le cas des photocopieurs dont parle Christian, le business modèle de l’entreprise est construit de telle sorte que l’entreprise gagnera plus d’argent si leur matériel. tombe en panne.Ça ne veut pas dire que chaque salarié de cette entreprise souhaitait que leurs produits soient défectueux, loin de là. Néanmoins, par design, leur business modèle pousse dans ce sens, peu importe ce qu’en pensent les dirigeants.Par design, Carrefour va tout faire pour vous inciter à acheter plus que ce dont vous avez besoin. SFR sera content si vous dépassez votre forfait en rappelant ce numéro étranger qui n’arrête pas de laisser des appels en absence. Total espère que vous allez faire un (grand) détour et repasser à la pompe. Danone a toujours intérêt à vous faire boire de l’eau en bouteille qui a parcouru des centaines de kilomètres avant d’arriver chez vous.Dans ces conditions, il devient quasiment impossible d’avoir une confiance absolue dans une marque ou une entreprise. C’est eux VS moi.A contrario, lorsque votre business modèle est vertueux, vous créez une relation de confiance avec vos clients et ça, à mon sens, ça n’a pas de prix. Aujourd’hui, je suis parfaitement serein lorsque je réalise une vidéo de présentation de boeuf Wagyu en affirmant que c’est probablement le meilleur que je n’ai jamais mangé.Je n’ai rien à gagner si les membres du Club MoiChef achètent cette viande (au final c’est même un peu plus de travail pour nous) nos membres le savent et ont confiance en nous. Je ne vous parle même pas du SAV : si un colis arrive cassé, nos membres s’excusent presque car ils savent que ça va générer plus de travail pour nous de gérer les allers/retours avec le producteur.Cette confiance a été créée par design, grâce à un modèle qui est :

  1. Rentable car il rapporte de l’argent à travers ses cotisations
  2. Transparent : cette cotisation est notre seule source de rénumération
  3. Vertueux : si tu gagnes, je gagne

En bonus, avec MoiChef, je peux affirmer fièrement que la totalité de l’argent généré par une vente privée est reversée aux producteurs. Nous venons de passer le cap des 43 000€ de CA HT sur une vente, en quelques jours. En cette période plus que compliquée pour les producteurs, ce n’est pas anecdotique.Un exemple de message reçu récemment (meilleure récompense EVER 🤩) :

Les risques de ce modèle

”. Je ne saurais trop vous conseiller de relire mon article sur “Tout ce que j’aurais voulu savoir avant de monter ma boite” dans lequel je m’efforce de démonter cette croyance. En résumé : si quelqu’un peut vous voler votre idée géniale en quelques jours, il y a probablement un problème avec votre idée.D’ailleurs, vous aurez remarqué que je ne suis pas trop inquiet à l’idée de vous donner tous nos chiffres.

D’autre exemples

En parlant de cet article autour de moi, certaines personnes m’ont fait remarquer qu’il existe un exemple que tout le monde connaît : Netflix ! En effet, le service de streaming (et bien d’autres) est rentable grâce aux paiements mensuels de ses abonnés, transparent : un prix, le même pour tout le monde. (hormis sur leurs revenus provenants des placements produits, sujet sur lequel Netflix est très opaque) et enfin vertueux : “Je vais tout faire pour te trouver le meilleur contenu afin que tu restes abonné(e) le plus longtemps possible”Bon, il reste une question : est ce que tout faire pour que les gens restent collés à leur canapé est vraiment vertueux ? C’est un autre débat.Mais une fois de plus, Netflix est une entreprise digitale. On pourrait en fait citer toutes les formations en ligne qui poussent comme des champignons mais aucune d’entre elles n’a une dimension e-commerce avec la vente de produits physiques.Au final, le seul grand nom qui me vienne à l’esprit est celui qui m’a initialement inspiré pour créer ce modèle : Costco. Très peu connu du public en France, Costco est un exemple incroyable d’entreprise qui arrive à faire face au géant Amazon aux USA. Leur modèle : vous payez un abonnement à l’année pour avoir le droit d’acheter dans leurs (immenses) entrepôts.En tant que CEO de MoiChef, je ne suis pas vraiment fan de Costco et de leurs paquets de donuts vendus par palettes, mais force est d’admirer leur résilience et l’originalité de leur modèle économique. Si j’ai suffisamment piqué votre curiosité, je vous invite vivement à regarder cette présentation ou cette vidéo qui m’ont convaincu qu’il est possible de répondre au premier objectif de mon « business modèle parfait » : gagner de l’argent.

À vous de jouer

/li>

  • Lancez-vous ! Il n’y a jamais eu de meilleure période qu’aujourd’hui pour créer son entreprise. Jamais. Bonne nouvelle, vous avez en plus une idée de modèle économique qui vous rapportera de l’argent, sera lisible et vertueux. À vous de l’appliquer à un marché en déclin ou qui n’a pas bougé depuis des décennies. Pour ma part, j’ai choisi celui des « Member’s Club » dont le modèle n’avait pas bougé depuis. des siècles
  • Quand j’ai eu la chance de dîner avec Ash Maurya, un ponte du Lean Startup et que je lui ai demandé pourquoi il faisait tout ça (traverser le monde pour animer des conférences et démocratiser cette méthodologie de création de startup) il m’a répondu qu’il voulait « make a better world and help entrepreneurs achieve their dreams  »À ma petite échelle, si je peux vous aider à créer une entreprise qui rendra tout le monde heureux, je le ferai avec grand plaisir donc n’hésitez pas à prendre contact avec moi sur LinkedIn.Tristan Laffontas