Les entraînements extrêmes dans des salles à gravité accrue, rendus célèbres par Dragon Ball, ont marqué des générations de fans. Mais est-ce que cette méthode pourrait fonctionner dans le monde réel ? La science a décidé de s’attaquer à cette question fascinante, en analysant les effets d’une gravité multipliée sur le corps humain.
Manga le plus connu de tous les temps, 3e le plus vendu au monde, la réputation de Dragon Ball n’est plus à faire.
Depuis sa sortie dans les années 1980, Son Goku et ses amis ont redéfini les codes du manga d’action, notamment à travers ses scènes d’entraînement toujours plus intenses, placées au centre de l’œuvre d’Akira Toriyama, symbole du dépassement de soi, crucial pour se confronter à des ennemis surpuissants, à des épreuves en principe insurmontables. Et parmi toutes les fois où Goku et son rival de toujours Vegeta, ont cherché à gagner en puissance jusqu’à en tomber de fatigue, un entraînement a particulièrement marqué les fans du manga – la salle d’entraînement par gravité augmentée ! Son nom parle d’elle-même – dans cette salle, à mesure que la gravité augmente, les héros doivent redoubler d’efforts, rendant l’entraînement encore plus difficile et spectaculaire. Logiquement, un héros entraîné dans ces conditions extrêmes serait donc plus fort lors d’un combat où la gravité retrouverait la normale.
Simpliste, oui, c’est un manga après tout. Mais au-delà de la fiction, une question demeure et titille notre curiosité : est-il réellement possible pour le corps humain de résister à une gravité multipliée et d’en tirer des bénéfices physiques ? Sachez que des chercheurs en neurosciences et en physique se sont intéressés à cette idée pour déterminer si les concepts présentés dans Dragon Ball pourraient trouver un ancrage scientifique dans la réalité.
Plausible, mais dangereux
Dans la salle d’entraînement en question, Goku et Vegeta s’exercent dans des environnements où la gravité est multipliée par 10, 50 ou même 100, pour renforcer leurs capacités physiques.
Le professeur Yutaka Hirata, neuroscientifique à l’université de Chubu, explique que s’entraîner dans de telles conditions extrêmes ne pourrait pas être supporté par un corps humain. « En gravité 2G, le simple fait de lever le bras devient un défi », explique Hirata, qui a lui-même expérimenté des environnements gravitationnels élevés. Hirata ajoute que supporter 100 fois la gravité terrestre, comme le fait Vegeta dans la série, entraînerait des dégâts irréversibles.
« Vos os se briseraient sous le poids de votre propre corps », prévient-il. Cela dit, l’idée d’utiliser une gravité modérée pour améliorer certaines fonctions du corps n’est pas farfelue pour autant. Hirata a découvert que l’exposition à une gravité accrue optimise la « transmission synaptique », c’est-à-dire la communication entre les neurones et les muscles en stimulant le cervelet, partie du cerveau responsable des compétences motrices.
Cela permet d’améliorer la précision et la rapidité des mouvements, ce qui est un atout essentiel pour les athlètes. Même si cela ne le transforme pas en Super Saiyan, dommage, s’entraîner sous gravité élevée pourrait bien rendre un athlète plus agile et plus rapide.
Lumière + gravité = superpuissance ?
Un autre facteur qui pourrait jouer un rôle important dans l’entraînement extrême, comme celui montré dans Dragon Ball, est la lumière.
Selon Hirata, exposer les sujets à une lumière intense pourrait également stimuler les réseaux neuronaux et accélérer l’apprentissage des compétences motrices. Dans la salle à gravité augmentée, la lumière est intense certes, mais pas au point d’un autre lieu encore plus mythique : la salle de l’esprit et du temps. Dans cet endroit mystérieux situé dans une autre dimension, le temps s’écoule bien plus lentement qu’à l’extérieur, un atout précieux permettant d’optimiser sa progression de façon considérable.
Une minute en dehors de cette salle équivaut à 6 heures dedans, et un jour à une année. Évidemment, une telle salle n’existe pas dans la réalité, néanmoins, elle est entièrement blanche et baignée d’une lumière éclatante. Détail qui a son importance pour les chercheurs.
La lumière rendrait en effet plus fort. Pour l’expliquer, les neuroscientifiques prennent l’exemple d’expériences réelles menées avec des animaux. Les poissons rouges, exposés à une lumière forte, montrent une meilleure acquisition de compétences que ceux dans l’obscurité.
En théorie, en associant une gravité modérée et un environnement lumineux, on pourrait donc créer un cadre optimal pour maximiser les capacités physiques.
La salle de l’esprit et du temps Dragon Ball ZDans le manga, très vite, Goku et compagnie sont amenés à voyager d’une planète à une autre, et donc de s’entraîner sous l’effet d’une gravité souvent plus élevée. D’après Hirata, vivre sur une planète où la gravité est plus forte forcerait les organismes à s’y adapter.
« Les êtres élevés dans un environnement à forte gravité évolueront naturellement pour devenir plus forts que ceux élevés dans des environnements à gravité plus faible », affirme le professeur. Mais l’impact d’une gravité plus élevée pourrait aussi limiter la taille des organismes. Une gravité excessive empêche le développement vertical, mais des espèces comme les reptiles ou les animaux à quatre pattes pourraient prospérer en devenant plus larges et plus musclés horizontalement, plutôt qu’en grandissant en hauteur.
Fort oui, mais tout petit…
L’entraînement à la DBZ : une réalité future ?
Même si nous sommes loin des 100G supportés par Goku, des environnements à gravité modérée pourraient bien devenir, dans le futur, un outil d’entraînement bien réel. Selon Screen Rant, des recherches sont en cours pour tester les effets d’une gravité accrue et d’une lumière intense sur l’apprentissage des compétences motrices. Hirata espère que des expériences similaires pourront un jour être menées en apesanteur, peut-être à bord de la station spatiale qui succédera à l’ISS en démantèlement, pour étudier les effets de la gravité dans des environnements extrêmes.
Bien que la salle de gravité soit encore hors de portée, la science valide l’idée que l’entraînement sous gravité modérée pourrait améliorer les performances physiques, non pas en renforçant directement les muscles, mais en optimisant les réseaux neuronaux du cerveau. Et c’est Toriyama qui aura eu l’idée en premier, chapeau l’artiste.Sources :
Ça peut aussi vous intéresser :Pourquoi la série animée Dragon Ball Z se nomme-t-elle ainsi ?Les mangas, la passion du JaponEst-il vrai que 700 enfants ont été hospitalisés à cause d’un épisode de Pokémon ?Ces 5 Pokémon existent dans la vraie vie !Plus vieux joueur de football et inspiration d’Olive et Tom : qui est cette légende vivante ?