Laboratoire fabricant de médicaments génériques, Biogaran a distribué plus de 300 millions de ses produits en 2023, soit une boîte sur 8 vendues en France. Sur un marché où l’approvisionnement de certains médicaments reste difficile, l’entreprise met aussi en avant le taux de disponibilité de ses génériques (93%). Biogaran demeure néanmoins une petite structure avec 250 collaborateurs au siège et 150 salariés sur le terrain auprès des pharmacies. Le laboratoire compte également une direction chargée des systèmes d’information, du digital et de la Data. Elle est dirigée par Frédéric Riou.
Du low code au catalogue de services de la DSI
Le DSI s’est tourné quelques mois auparavant vers les technologies low code, jugées indispensables pour prévenir le shadow IT. “Je suis partisan d’un modèle DSI-as-a-service reposant sur une offre de services”, ajoute-t-il. En collaboration avec le responsable de la Digital Factory de Biogaran, a donc été créée une offre low code permettant de répondre à des cas d’usage métiers. Pour Frédéric Riou, le low code est appréhendé “comme la réponse à tous les sujets d’innovation” et avec pour cible le passage à l’échelle. A cette fin, la DSI de Biogaran s’est donc dotée d’une plateforme capable de répondre à cet enjeu du passage à l’échelle. La laboratoire français a ainsi opté pour la solution d’Outsystems.
« Très vite s’amuser, c’est-à-dire de rapidement tester, de se tromper vite »
“Son intérêt est de permettre de très vite s’amuser, c’est-à-dire de rapidement tester, de se tromper vite, et ensuite si le produit est intéressant de le passer à l’échelle.” Avant d’initier de premières expérimentations, l’entreprise a d’abord procédé à l’intégration de la plateforme au sein de son SI : “interconnexion avec la couche sécurité, la couche SSO, et la plateforme Data, de façon à ce que assez rapidement la solution Outsystems soit en capacité de traiter des cas d’usage”, détaille le DSI.
Une réponse technologique pour la politique tarifaire
Restait ensuite à collecter les besoins auprès des métiers. Pour cela, les équipes de la DSI ont sondé les différentes fonctions de l’entreprise et ainsi identifié différents cas d’usage réalisables en mode low code. Parmi ceux-ci, un besoin exprimé par un directeur régional de Biogaran concernant la politique tarifaire de l’entreprise et son manque de lisibilité par les clients – en particulier vis-à-vis d’un concurrent des médicaments génériques. Ce projet a donc fait office de test pour la plateforme low code. Sa réalisation a été confiée à la Digital Factory et à l’intégrateur Outsystems, Rokodo. Le but était de développer, dans des délais réduits, un comparateur de politiques commerciales ou “battlecard”.
Un PoC de trois jours
“L’atout de la plateforme est de permettre de passer assez vite d’une application de type web à une application mobile déployable sur les iPad de nos délégués”, c’est-à-dire les salariés en charge de la vente auprès des officines. Pour faire aboutir cette première application low code, le DSI estime la durée du PoC à trois jours. La phase de MVP a quant à elle nécessité environ huit semaines. L’ensemble des directeurs régionaux sont aujourd’hui équipés de l’application.
Premier déploiement en juin et backlog constitué
La prochaine étape consistera en juin au déploiement du comparateur auprès des 150 délégués de Biogaran. En amont, l’entreprise dispense des sessions de formation à ses collaborateurs pour préparer l’adoption et la prise en main de l’outil. “Le projet a d’ores et déjà été remboursé” se félicite le DSI. “Deux pharmacies ont basculé grâce au produit. Et une pharmacie qui bascule, cela représente environ 100.000 euros de chiffre d’affaires”, explique-t-il. Sur la base de cette première réalisation en low code, Biogaran prévoit de développer d’autres cas d’usage. “Notre backlog est important”, déclare Frédéric Riou. Parmi les applications en développement figure notamment une combinaison du low code et de l’intelligence artificielle générative.
“Pour de l’IA, il faut projeter des API. Le low code est un outil parfaitement adapté”
Un prototype de questionnaire conçu en low code doit ainsi permettre de collecter des données du terrain auprès des délégués. La collecte hebdomadaire d’information existe déjà. L’ambition est de faciliter et d’enrichir ce processus en équipant les délégués d’un outil de prise de notes. “Nous voudrions y connecter un modèle d’IA de manière à générer des synthèses commerciales. Nous disposons déjà du tuyau de la Data et nous avons mené des tests de moteurs LLM. Grâce à du fine-tuning, nous pouvons détecter des tendances et signaux-faibles commerciaux offrant du potentiel”, envisage le DSI. Et pour explorer ces usages dans le domaine de l’intelligence artificielle, Frédéric Riou considère Outsystems et le low code comme le “bras armé” de ces ambitions. “Pour de l’IA, il faut de la donnée, et souvent projeter des API, des moyens d’aller chercher les utilisateurs. Or le low code est un outil parfaitement adapté pour cela”, conclut-il.