du nouveau sur la vaccination et le tracing


ECOLE ET COVID. Où en est la gestion du Covid à l’école ? Les laboratoires Pfizer BioNtech se sont exprimés sur le vaccin contre le Covid pour les 5-11 ans, et le Conseil scientifique sur la stratégie de dépistage. Récap’.

Sommaire

le sérum a entraîné une réponse immunitaire similaire à celle enregistrée dans l’une de leurs précédentes études chez des jeunes de 16 à 25 ans avec une dose plus forte, selon les laboratoires. Pfizer et BioNTech ont indiqué qu’ils allaient transmettre les résultats ci-dessus aux différentes agences de régulation des médicaments dans le monde. 

du nouveau sur la vaccination et le tracing

A l’heure où les jeunes de moins de 12 ans sont les seuls à ne pas pouvoir être vaccinés en France (sauf cas exceptionnels), l’information est de taille. Que faut-il en penser ? « On doit rester prudent », estimait le 20 septembre sur france info l’infectiologue Odile Launay. « Pour l’instant, nous n’avons pas de données ». 

Dépister plus, isoler seuls les cas positifs  : un avis du Conseil scientifique contredit le protocole sanitaire

Autre info très importante du moment  : d’après un avis du 13 septembre, le Conseil scientifique considère que seuls les enfants testés positifs devraient être renvoyés chez eux en cas de contamination constatée au collège et au lycée. Il préconise en outre des tests systématiques et hebdomadaires à l’école primaire, une mesure qui ne fait pas partie du protocole sanitaire du ministère de l’Education nationale. Pour rappel, actuellement, à l’école primaire, la fermeture d’une classe est actée à partir d’un seul cas de Covid-19. Et en cas de contamination au collège ou au lycée, l’ensemble des élèves de la classe doit s’isoler toute une semaine. 

Selon Le Monde (article abonnés), qui a pu consulter l’avis du Conseil scientifique du 13 septembre (ce dernier n’a pas été rendu public), les experts du Conseil scientifique estiment qu’au sein des collèges et des lycées, ce sont tous les élèves d’un même niveau (et pas uniquement ceux d’une même classe, au vu du large brassage des adolescents) qui devraient être dépistés dès le lendemain de la détection d’un cas avéré de Covid-19. 

Pour le Conseil scientifique, il s’agirait, rapporte Le Monde, d’une stratégie « gagnant-gagnant » (.) censée éviter les fermetures de classes dans le primaire, et le ‘tri’ entre élèves vaccinés et non-vaccinés dans le secondaire » sachant que les élèves non-vaccinés sont souvent issus de milieux plus défavorisés. 

Cet avis s’alarme également des conséquences du variant Delta, plus contagieux et qui « fait redouter une épidémie pédiatrique à la rentrée, dans un contexte de non-vaccination chez les moins de 12 ans et de couverture vaccinale partielle chez les 12-17 ans », selon un autre extrait cité par Le Monde. 

Deux semaines après la rentrée, combien de classes sont vides et fermées pour cause de Covid ? De la maternelle au lycée, de nombreux parents et enseignants s’interrogent chaque semaine sur ce décompte clé. Selon les données du bilan hebdomadaire du ministère de l’Education, arrêtées au jeudi 16 septembre à 13h et publiées ce vendredi 17 septembre, on compte 3 299 classes fermées (pour rappel, dès le 1er cas de Covid dans le 1er degré) sur 527 200, soit 0,63%. Du côté des structures scolaires *, le ministère dénombre 16 fermetures, sur 59 650 établissements scolaires au total, soit une proportion de 0,027%  : 15 écoles (sur 48 950), 1 collège (sur 6 950) et 0 lycées (sur 3 750). 

* publiques et privées sous contrat

Le point de situation hebdomadaire du ministère de l’Education livre aussi  : 

  • le nombre de cas de Covid confirmés chez les élèves  : 9 748 sur les 7 derniers jours, sur 12 223 000 élèves, soit 0,08% (+1 480 en 24h)
  • le nombre de cas de Covid confirmés chez les personnels  : 439 sur les 7 derniers jours, sur 1 201 500 personnels, soit 0,037% (+83 en 24h)

N.B.  : les tests salivaires reprenant progressivement dans les écoles primaires, cette donnée sera indiquée prochainement, précise le ministère de l’Education. 

Des fermetures de classe en augmentation depuis la rentrée

Le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer donnait comme nombre de classes fermées dans Le Parisien le 13 septembre  : « Un peu plus de 3 000, ce qui représente à peine plus de 0,5 % des 540 000 classes du pays ». Le ministre ajoute, regard tourné vers la suite  : « Nous nous attendons à ce que cela augmente ces prochains jours puis se stabilise, avant de redescendre, si cela suit la courbe que nous avons eue à chaque retour de vacances. C’est aussi ce schéma que l’on constate à la Réunion, où la rentrée a eu lieu deux semaines avant la métropole ». Le 7 septembre, en pleine séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, Jean-Michel Blanquer donnait le chiffre de 545 classes fermées en France pour cas de Covid, ce qui représentait alors un peu plus de 0,1% des classes.   

La rentrée scolaire de septembre 2021 en résumé  : 

  • Près de 12,3 millions d’élèves ont fait leur rentrée des classes jeudi 2 septembre
  • Le variant Delta suscite l’inquiétude chez de nombreux parents et enseignants
  • C’est le protocole sanitaire de « niveau 2 » (sur 4) qui a été retenu par le gouvernement pour cette rentrée, dans tout l’Hexagone. Il autorise un accueil en présentiel de 100% des élèves, de la maternelle au lycée. Il leur impose également le masque en intérieur, sauf en maternelle. 
  • Les élèves et professeurs peuvent accéder aux établissements scolaires sans pass sanitaire 
  • Si un cas de Covid-19 est détecté dans une classe en primaire, la fermeture de la classe est immédiate, comme en juin.
  • En cas de contamination au collège ou au lycée, les élèves cas contacts non-vaccinés doivent s’isoler pendant une semaine. 
  • La plus jeune tranche d’âge actuellement autorisée à être vaccinée contre le Covid-19 est celle des 12-17 ans. Dès la rentrée, le gouvernement a donc prévu « l’installation de 6 000 à 7 000 centres de vaccination, à raison d’un par établissement », avait assuré Jean-Michel Blanquer dès le 28 juillet sur franceinfo.

Vaccination, autotests, tests salivaires, pass et protocole sanitaire. Le récap’ des infos clés dans cette page.

Le gouvernement a été clair sur ce point, au global, le pass sanitaire s’applique aux mineurs de 12 à 17 ans dans les mêmes conditions que pour les adultes, mais il n’est pas nécessaire de présenter le document pour se rendre dans un établissement scolaire. La vaccination n’est donc pas obligatoire, mais ne pas être vacciné pourra amener un élève à être soumis à des mesures différentes de celles fixées pour les mineurs avec un schéma vaccinal complet.

Cette stratégie n’entraîne-t-elle pas des inégalités entre les élèves vaccinés et non-vaccinés ? C’est ce que pointent du doigt certains syndicats et des groupes de parents d’élèves. Jean-Michel Blanquer a assumé le fait que cette mesure soit une forme d’incitation à la vaccination, mais selon l’avis de la co-présidente de la FCPE, Najeate Belahcen, plus que de l’incitation, il s’agit d’établir une distinction entre les élèves vaccinés et les autres, et donc à réinstaurer un pass sanitaire déguisé. La représentante du groupe de parents d’élèves estime, quant à cette distinction vacciné/non-vacciné : « On va créer plus d’inégalités ». Des « inégalités en matière d’éducation » selon plusieurs professeurs, qui assurent qu’un écart se creuse entre l’apprentissage en présentiel et celui permis à distance, et des inégalités sociales, puisque selon les données de la campagne vaccinale il y a une corrélation positive entre le niveau social et le taux de vaccination. Les professionnels et les syndicats de l’Education nationale craignent par ailleurs qu’une forme de discrimination apparaisse entre élèves alors que la vaccination d’un mineur ne dépend pas de sa volonté mais d’une décision familiale.

Si l’on fait abstraction des biais sociaux que la distinction peut engendrer, la mise en pratique de la mesure rencontre également plusieurs difficultés. Elle suppose un suivi sanitaire et pédagogique « très individualisé », précise la secrétaire générale du SGEN-CFDT, Catherine Nave-Bekhti. Un suivi pédagogique car il faut assurer le bon apprentissage des élèves à distance en tenant compte du manque de matériel informatique de certains, et sanitaire puisqu’il faut se tenir informé de l’état vaccinal de chaque enfant. Ce deuxième point soulève des problèmes d’éthique, fait remarquer la représentante syndicale  : « Seuls les personnels de santé sont censés avoir accès à des informations comme le statut vaccinal ». Pendant l’été, Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, s’est interrogée sur BFMTV  : « On se demande qui va contrôler l’état vaccinal des élèves ».

Alors que les tests deviennent payants pour tous les Français mi-octobre, ils restent gratuits en milieu scolaire pour les enfants et les adultes, a confirmé le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer le 13 septembre dans Le Parisien. A la clé : deux autotests gratuits par semaine, souligne-t-il. 

Depuis le 10 mai, l’organisation du dépistage par autotests dans les collèges et les lycées est décidée à l’échelle de chaque établissement. Un lieu dédié est choisi à l’intérieur du bâtiment puis, classe par classe, les élèves viennent pratiquer leur autotest, sur le temps scolaire, sous la supervision d’un personnel médical, de médiateurs ou de volontaires. Plus d’un millier de médiateurs a par ailleurs été recruté pour aider au dépistage.

Des tests salivaires ont également été mis en place dans les écoles élémentaires au printemps dernier. L’objectif du gouverment à la rentrée était de 600 000 tests salivaires, comme précisé par Jean-Michel Blanquer sur RTL le 27 août. Objectif affiché par le gouvernement  : « avoir la vie la plus normale pour les enfants ». 

  • Quel impact peuvent avoir les autotests sur l’épidémie ?

D’après des données citées par le Conseil scientifique Covid-19 dans un avis du 19 avril intitulé « Les autotests  : une opportunité de santé publique », un dépistage hebdomadaire chez 75 % des élèves est susceptible d’entraîner une réduction de 50 % des contaminations. Sur ce point, le ministre de l’Education a confié au Journal du Dimanche dès le 2 mai  : « C’est l’objectif fixé. Bien sûr, il faut l’accord de la famille. Mais je pense qu’elles vont jouer le jeu. Elles l’ont fait pour les tests salivaires  : on a aujourd’hui 75 % d’approbation. ». 

  • Des autotests seront-ils bientôt proposés aux écoliers ?

La Haute autorité de santé (HAS) autorise désormais les autotests pour les moins de 15 ans. Les collèges sont également concernés, et les élèves ont pu y pratiquer des autotests dès le 10 mai. A la question « Allez-vous les proposer aux écoliers ? », le ministre de l’Education a répondu dans le JDD, toujours le 2 mai  : « Pour l’école primaire, notre stratégie repose sur les tests salivaires. (.) Le fait de tester dès maintenant tous les professeurs deux fois par semaine dans les écoles, collèges et lycées doit déjà permettre d’identifier les cas positifs et ainsi couper la chaîne de contamination au plus tôt ».

  • Qu’en pense le Conseil scientifique ?

 

tous les élèves auront eu une proposition via leur établissement, et l’on espère dépasser les trois-quarts de vaccinés très vite ».

Le 26 août, déjà, le ministre précisait par ailleurs qu’ « environ 90 % des professeurs » étaient sur le point, à l’approche de la rentrée de septembre, d’avoir un schéma vaccinal complet. La vaccination est ouverte à l’ensemble des adolescents de plus de 12 ans depuis le 15 juin. Pour la Haute autorité de santé (HAS), cela relève d’un intérêt aussi bien collectif qu’individuel.

Le professeur Robert Cohen, pédiatre infectiologue à l’hôpital intercommunal de Créteil et président du Conseil national professionnel de pédiatrie, a réagi à la question de la vaccination des adolescents auprès de franceinfo, le 2 juin  : 

  • Quel est l’intérêt de vacciner aussi les adolescents ? 

Pour le Professeur Robert Cohen, « Pour eux, ce serait probablement une clef pour un retour à une vie normale. Ça veut dire, par exemple, une école avec une fréquentation normale, après les demi-jauges qu’on a connues, mais aussi une meilleure vie sociale ». Le spécialiste relativise pour autant  : « Toutefois, on ne va pas vacciner les adolescents à la place des adultes. Vacciner les adultes est plus efficace car ils ont plus de risques de faire des formes graves (.) ». 

  • Si un ado veut se faire vacciner et que ses parents ne sont pas d’accord, peut-il quand même recevoir l’injection ? 

Selon le Pr Robert Cohen, « La vaccination des adolescents suppose leur accord et celui de leurs parents. C’est le cas pour tous les vaccins ». L’expert précise espérer que les familles se mettent d’accord en faveur du vaccin. 

  • La vaccination des adolescents français est-elle réellement prioritaire, par rapport à celle des adultes des pays défavorisés en pénurie de vaccins ? 

« C’est une vraie question (.) » répond le Pr Cohen. « Je ne suis pas sûr que les adolescents soient le problème essentiel aujourd’hui. On peut imaginer que des variants vont survenir dans d’autres pays. Nous l’avons bien vu avec les variants brésilien, sud-africain ou encore indien, par exemple. On ne peut pas fermer nos frontières tout le temps. Je pense que ce problème se posera encore plus quand la question sera (.) de vacciner les enfants. Là, le poids de ce qui se passe dans les autres pays sera assez considérable ».

Géodes, l’observatoire cartographique de Santé publique France, publie des données hebdomadaires sur le taux d’incidence (pour 100 000 hab.) du Covid-19 chez les différentes classes d’âge. Pour rappel, le taux d’incidence est le nombre de nouveaux malades sur une période donnée (appelé l’incidence), que l’on rapporte à une population donnée (c’est ce qui en fait un taux). Les taux d’incidence estimés pour le Covid-19 s’expriment non pas en pourcentage mais en « 100 000 ». Mais pour quoi faire ? Le taux d’incidence permet de mesurer la dynamique de l’épidémie : si le taux augmente, c’est qu’elle progresse. Le seuil d’alerte fixé par département en France l’a été à 50 / 100 000 par le gouvernement (pour la population générale), avec un seuil d’alerte maximal à 250 / 100 000.  

« 30% de risques en plus » de contracter le Covid-19 au contact d’enfants scolarisés

D’après un récent rapport cité par franceinfo, l’école est un lieu où le virus se propage fortement. Ledit rapport émane du groupe de réflexion Terranova, proche du centre-gauche. Il estime qu’il y aurait « 30 % de risques de plus de contracter le virus » lorsqu’on est au contact d’enfants scolarisés. Un risque qui monterait même à « 40 % » si les enfants sont en crèche. Pour Terranova, les protocoles mis en place dans les établissements scolaires ne sont donc pas suffisants.  

Dans un récent avis, le conseil scientifique Covid-19 assurait toutefois pour sa part que « les écoles ne semblent pas constituer des amplificateurs de transmission  : la circulation du virus en milieu scolaire reflète plutôt celle qui est observée au sein de la collectivité », comme montré par une étude publiée fin février dans le British Medical Journal. Cela ne veut pas pour autant dire que les établissements scolaires ne jouent pas de rôle dans la propagation du virus. A la mi-mars, le conseil scientifique rappellait ainsi que le risque majeur est celui de la transmission du Covid-19 par les élèves à leurs parents ou grands-parents. Cette transmission est, selon l’étude ComCor menée par l’Institut Pasteur, plutôt « le fait des collégiens ou lycéens » que des écoliers de primaire. Le protocole sanitaire conserve donc toute son importance jusqu’à la fermeture des écoles, en particulier au moment des repas.

Capteurs de CO2

S’exprimant dans Le Parisien le 13 septembre, le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer a répondu à la question suivante  : « Vous aviez annoncé des moyens pour équiper les écoles de capteurs de CO2. Quelle est l’enveloppe ? ». Il répond que la généralisation de ces outils est « souhaitable » mais qu’ « elle ne doit pas faire oublier le geste de base, l’ouverture des fenêtres ». Alors que les collectivités, précise le membre du gouvernement, « sont en train de les déployer », les préfets ont eux pour consigne de venir en aide à celles « qui ont des difficultés ». Le ministre qui présente désormais la plus grande longévité rue de Grenelle (plus de 4 ans, 3 mois et 27 jours) tient également à rappeler dans cette même interview qu’un capteur de CO2 coûte plusieurs dizaines d’euros. « Quand je vois la mairie de Paris dire qu’elle a besoin de l’État pour quelque chose qui lui coûterait plusieurs dizaines de milliers d’euros, alors qu’elle a un budget de plus de 9 milliards d’euros, c’est une plaisanterie  ! »

A la rentrée de septembre  : il est prévu que les établissements d’enseignement supérieur rouvrent dans des conditions normales. Le 10 mars dernier, la ministre de l’enseignement supérieure Frédérique Vidal avait par ailleurs informé d’un gel des droits d’inscription à l’université à la rentrée 2021, pour la deuxième année consécutive, ainsi qu’un gel des loyers des résidences Crous (les résidences universitaires) « parce qu’on n’est pas encore sûrs que cet été va être tout à fait normal pour les emplois étudiants ».