Déjà, des camions sont partis pour la Pologne.
« Nous ne pouvions pas rester les bras ballants »
La déclaration de la guerre fut un choc pour la jeune femme qui a « d’abord pensé aux gens. Avec mon mari, on s’est identifié à eux. On a voulu immédiatement faire quelque chose, s’investir. J’ai cherché à mon échelle. J’ai pris des contacts et je me suis aperçu que beaucoup de choses se font pour l’humanitaire et cela fonctionne. Je me sentais moins utile de ce côté. Alors, je suis revenu à ce que je sais le mieux faire. Mon métier ! ».Passionnée depuis sa plus jeune enfance par les animaux, Élise, qui est aussi présidente de l’association des Poulettes Rolivaloise (des poulaillers partagés), a décrypté via les vidéos et l’actualité les besoins des chiens, chats et autres compagnons de malheur des Ukrainiens : « J’ai découvert qu’une clinique d’Odessa s’investit. Ils veulent rester pour protéger les animaux et venir en aide aux propriétaires. J’ai vu aussi que des éleveurs se mobilisent sur place, car ils ne peuvent pas bouger leurs animaux. Nous avons bien entendu était stupéfait de ces gens en fuite face aux bombes avec leurs compagnons. Nous ne pouvions pas rester les bras ballants. J’ai contacté une association en Roumanie. Ils m’ont dit que c’était une catastrophe ! Tous les jours, des centaines de réfugiés arrivent avec leurs animaux. Les Ukrainiens y sont très attachés. C’est un pays proche de nous. Ce sont nos voisins ! ».Alors, d’abord avec son époux, rejointe très vite par des bénévoles, Élise a lancé une collecte. L’Euroise n’a rien lâché. Elle a lancé des appels dans tous les sens chez les professionnels et les particuliers. Et les réponses ne se sont pas fait attendre : « il y a urgence. Les chiens et les chats sont victimes de petits bobos. Ils vomissent, ils ont des diarrhées et sont stressés. Ils vivent la même chose que leurs maîtres. Ce sont des éponges émotionnelles. Eux en plus, ne comprennent pas ce qui se passe ! Alors, il fallait des médicaments, des pansements, des fils de sutures, des antiparasites et bien entendu de la nourriture ».Rapidement, les colis sont arrivés. Chaque jour, Élise a rempli son utilitaire « grâce à des gens émus par notre action et aussi grâce à des cliniques vétérinaires de la région que je remercie de tout mon cœur, nous avons pu remplir un camion en deux semaines ».Pas transporteur, le couple a aussi cherché des sponsors pour affréter un camion à destination de la Roumanie : « c’est la mairie de Val-de-Reuil qui m’a répondu. Elle m’a proposé de profiter de leur logistique et de leur convoi humanitaire qui partait le 18 mars pour la Pologne. Elle m’a aussi prêté un lieu de stockage. C’est fantastique ! ».Seulement, la jeune femme a dû changer ses plans vis-à-vis de l’association roumaine. Ses collectes sont parties pour un refuge polonais, « mais j’ai lancé une collecte de dons financiers en ligne via l’association Cœur d’Asha pour nos amis roumains. Je ne les oublie pas ». Effectivement, Élise pense que la guerre va durer. Elle envisage d’organiser une nouvelle opération et n’exclut pas de se rendre sur place « s’il le faut ».