Elyze : l'application qui veut vous aider à trouver pour qui voter sous le feu des critiques 🆕


ils peuvent s’avĂ©rer trĂšs problĂ©matiques dans une application Ă  portĂ©e politique.

Elyze vous invite à donner votre avis sur plusieurs propositions avant de vous montrer les candidats aux idées qui vous ressemblent.

Elyze : l'application qui veut vous aider à trouver pour qui voter sous le feu des critiques 🆕

Créée par des Ă©tudiants, l’application a l’ambition de rĂ©concilier les jeunes avec la politique pour limiter l’abstention. En pratique, Elyze reprend le concept de la « pile de cartes Ă  swiper » popularisĂ©e par Tinder. L’utilisateur doit balayer des cartes prĂ©sentant les propositions de candidats, il peut prononcer « Pour » ou « Contre » en les faisant glisser Ă  droite ou Ă  gauche. Il a Ă©galement la possibilitĂ© de ne pas se prononcer face Ă  une proposition. Au fur et Ă  mesure qu’il rĂ©pond, l’algorithme de l’app va dessiner un profil et afficher les candidats les plus en phase avec ses opinions.

Si l’idĂ©e est bonne, les utilisateurs ont rapidement dĂ©nichĂ© plusieurs bugs favorisant certains candidats. Il y a encore quelques jours, si l’on acceptait toutes les propositions affichĂ©es, l’app mettait obligatoirement Emmanuel Macron premier du podium, suivi d’Anne Hidalgo et de Yannick Jadot. L’origine du problĂšme est simple : chaque candidat dispose en coulisse d’un identifiant allant de 1 Ă  15, et faute de rĂ©sultats, l’algorithme s’en servait pour faire le classement.

Le bug a Ă©tĂ© rĂ©solu et les candidats sont dĂ©sormais classĂ©s par ordre alphabĂ©tique, mais l’histoire a dĂ©crĂ©dibilisĂ© l’application. L’ingĂ©nieur Mathis Hammel a mis les mains dans le cambouis et s’est intĂ©ressĂ© au code d’Elyze. Il a dĂ©couvert d’autres soucis plus inquiĂ©tants : en bidouillant un peu, il a rĂ©ussi Ă  modifier certaines propositions visibles par tous.

« Les permissions Ă©taient mal configurĂ©es. Tout ce qui touchait aux candidats Ă©tait autorisĂ© en lecture et en Ă©criture, notamment la fonction permettant d’ajouter ou de modifier une proposition  » explique-t-il. Une faille qui aurait pu ĂȘtre utilisĂ©e Ă  des fins de manipulation politique, mais qui a rapidement Ă©tĂ© corrigĂ©e une fois dĂ©couverte.

L’ingĂ©nieur estime que les autres parties de la base de donnĂ©es n’ont pas Ă©tĂ© affectĂ©es. Pour lui, le code de l’application devrait ĂȘtre rendu open source pour dĂ©tecter plus facilement les problĂšmes de ce genre. Les deux cofondateurs d’Elyze ont prĂ©cisĂ© au Figaro que « leur Ă©quipe y travaille activement pour le partager le plus rapidement possible ».

il ne s’est mĂȘme pas dĂ©clarĂ©) tandis que certains candidats ont moins de propositions que d’autres Des doublons existaient Ă©galement au lancement, ce qui pouvait perturber les rĂ©sultats.

Le second prĂ©cise qu’Elyze a Ă©tĂ© codĂ© avec l’API Expo, qui enverrait automatiquement des statistiques sur les utilisateurs sans que cela ne soit dĂ©sactivable. En l’état, l’équipe derriĂšre l’application semble donc avoir Ă©tĂ© dĂ©passĂ©e par les Ă©vĂšnements, comme ils en ont convenu Ă  BFM :

Nous avons conçu cette application en imaginant qu’elle serait tĂ©lĂ©chargĂ©e par 20 000 personnes, pas 1,2 million. Nous avons Ă©tĂ© dĂ©passĂ©s. Nous sommes mobilisĂ©s pour corriger tous les problĂšmes et comprenons parfaitement que notre projet puisse faire dĂ©bat.

Le rĂ©gulateur a expliquĂ© vouloir faire « usage de ses pouvoirs rĂ©pressifs » en cas de problĂšme. Les crĂ©ateurs ont annoncĂ© ne pas vouloir vendre les donnĂ©es recueillies par l’application (date de naissance, genre et dĂ©partement), mais plutĂŽt de travailler avec des instituts de sondages ou des think tank.