en Allemagne, la polémique ne faiblit pas


“Nous avons fait une erreur, nous l’admettons. Nous nous en excusons.” Le 7 juillet, les représentants de Taring Padi ont répondu aux questions de l’hebdomadaire Die Zeit.

C’est la première fois que le collectif artistique indonésien accordait une interview à la presse allemande depuis que le scandale de la fresque antisémite a éclaté à la “Documenta” de Kassel. L’affaire fait couler énormément d’encre dans la presse outre-Rhin. Le 20 juin, deux jours après l’inauguration de la “Documenta”, la plus grande exposition d’art contemporain au monde, une immense fresque de Taring Padi a été accrochée dans le centre de Kassel, au cœur de l’Allemagne.

en Allemagne, la polémique ne faiblit pas

Datant de 2002 et intitulée People’s Justice (“La Justice du peuple”), elle a été présentée comme un hommage aux victimes indonésiennes de la dictature du général Suharto (1967-1998).

“Honte” et “choc” à la une

Mais très vite, les critiques d’art et le public remarquent dans l’œuvre deux personnages hautement problématiques. L’un est gratifié de papillotes, d’un nez crochu et d’un chapeau juif barré des lettres SS ; l’autre, affublé d’une tête de cochon, porte une étoile de David et un casque barré du nom des services secrets israéliens, le Mossad.

Autant de traits récurrents des caricatures antisémites. D’abord couverte de bâches noires, l’œuvre est décrochée dès le 21 juin. Mais la polémique ne retombe pas, bien au contraire.

La Süddeutsche Zeitung déplore les “heures sombres” que traverse la “Documenta”, tandis que la Frankfurter Allgemeine Zeitung publie sur l’affaire un article intitulé “Honte, trahison, choc”, et que l’hebdomadaire Die Zeit dénonce “un désastre” survenu.