En déroute, Zemmour promet de s'inscrire dans la durée


Il en rêvait pourtant il fait un meilleur score que la candidate LR, Valérie Pécresse (4,8%). Lors de son discours, Eric Zemmour prévient  : « Je continuerai de défendre la France et nos idées. Tout le monde comprendra que nos idées comptent beaucoup plus que nos scores ». Avant de donner sa consigne de vote pour le second tour de l’élection présidentielle  : « J’ai bien des désaccords avec Marine le Pen. Je ne tromperai pas d’adversaire, c’est la raison pour laquelle j’appelle mes électeurs à voter pour Marine Le Pen. »Invariablement, Eric Zemmour et son entourage devront répondre à une question cruciale  : comment, selon eux, ont-ils perdu ? Dans la défaite, la recherche de responsabilité est inévitable. Comment un candidat peut-il passer de 16% d’intentions de vote à 7,2% ? Quand est-ce que la campagne a déraillé ? Brutalité. Certainement le jour de l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine, le 24 février. Cet événement a bousculé la campagne, et plus encore celle d’Eric Zemmour. L’homme n’avait jamais – comme beaucoup – imaginé que le président russe qu’il admire puisse faire cela. La guerre a effacé la thématique que le candidat de Reconquête ! voulait mettre au cœur de la campagne  : la fin de la France, la menace de l’islam, le grand remplacement. A la place, la menace nucléaire russe, les images de la guerre ont dominé. La guerre en Ukraine aura aussi révélé un candidat jugé brutal par les Français, alors qu’Eric Zemmour se voulait ferme. Sa position sur les réfugiés ukrainiens, qu’il ne voulait pas accueillir, a sérieusement affaibli sa candidature. Ses propos ont rappelé les polémiques qu’il a provoquées sur l’inclusion des enfants handicapés, le doigt d’honneur à Marseille, l’accusation devant le Bataclan de la responsabilité de François Hollande dans les attentats. Eric Zemmour était un candidat d’extrême droite monothématique. Le candidat de Reconquête ! n’a jamais voulu parler que de l’immigration et de l’insécurité. L’idée d’un ministère de la Remigration en est le parfait exemple. Le pouvoir d’achat n’aura été qu’un sujet secondaire pour lui.

Ce ne fut La question des élections législatives, dont la réussite dépendait en partie du score du premier tour, va très vite être abordée. Et toutes celles qui vont avec  : faudra-t-il chercher un accord avec le RN ? Avec LR ? L’enjeu est important. Il s’agit de montrer que cette nouvelle famille politique peut s’inscrire dans la durée.