Le vrai ou faux junior répond aux questions sur l'intelligence artificielle


Peut-on leur faire confiance ? Sihem Amer-Yahia, directrice de recherche au CNRS et spécialiste des IA répond aux élèves des collèges Emile Combes, en Gironde, André Derain, dans les Yvelines et Jean Perrin dans les Hauts-de-Seine.

Publié le 15/03/2024 17 :47

Le vrai ou faux junior répond aux questions sur l'intelligence artificielle

Temps de lecture : 6 min

(MIKIMAD / E+)

Le vrai ou faux junior s’interroge sur les origines, le fonctionnement de l’IA et sur la façon dont elle pourrait transformer nos vies.

Sihem Amer-Yahia, directrice de recherche au CNRS et du laboratoire d’informatique de Grenoble, répond aux questions des élèves des collèges  Emile Combes, en Gironde, André Derain, dans les Yvelines et Jean Perrin dans les Hauts de Seine.

D’où viennent les ressources de l’IA ?

avec une machine un informaticien anglais pour l’entraîner, comme on dit en informatique, il faut la nourrir avec des données. Sihem Amer-Yahia nous donne un exemple : « Si une IA est entraînée pour prédire l’état de santé d’un patient, ce sont des données de patients, fournies par un hôpital, des données de mesures cliniques, de sorte que cette IA apprenne à prédire l’état de santé ». 

Et enfin de ressources en calcul, c’est-à-dire des ordinateurs qui vont traiter et stocker les données.

Une IA peut-elle avoir tort ?

 » comme ChatGPT ou Mistral, à propos d’un domaine pour lequel elle ne dispose pas de données, elle ne pourra pas répondre. Même chose, si tu lui demandes des informations à propos d’une actualité très récente, comme une catastrophe naturelle. Il faut que le programme soit mis à jour. Depuis sa création en 2022, il y a déjà eu quatre versions de Chat GPT.

Peut-elle usurper une identité ?

avec une photo ou une vidéo, que quelqu’un a faite ou dit quelque chose, alors que ce n’est pas la réalité. C’est ce qu’on appelle un deepfake, un hypertrucage. En février 2024, par exemple, un faux journal d’information de la chaîne France 24 a circulé sur internet. On voyait un présentateur annoncer qu’Emmanuel Macron avait été victime d’une tentative d’assassinat. En fait, une IA a été utilisée pour superposer au visage du journaliste une voix et un message qui n’était pas les siens.

Quelles professions pourraient être remplacées par l’IA ?

« , nous questionne Capucine. Pour la chercheuse Sihem Amer-Yahia, les IA ne peuvent pas se substituer aux professeurs, parce que le rôle de l’enseignant n’est pas simplement de nous transmettre des savoirs. L’échange humain est essentiel à l’apprentissage.

Selon elle, l’IA est un outil permettant d’augmenter les capacités des professeurs et des élèves : »C’est par exemple faciliter certaines tâches comme noter les étudiants ou aider à coordonner une classe ou quand on a besoin, en tant que professeur, de créer des équipes. Une IA peut être utilisée avec les paramètres qu’il faut pour proposer un regroupement des élèves sur la base de leurs compétences complémentaires ». 

comme le tri du courrier par exemple. Des disparitions de métiers pourraient potentiellement intervenir dans le secteur du transport avec le développement des voitures autonomes, ces véhicules qui fonctionnent sans conducteur ou dans les entreprises de la télécommunication.

L’IA peut-elle ressentir des émotions ?

 » répond Sihem Amer Yahia. L’IA, c’est un algorithme qui est capable d’aller très vite, donc sur beaucoup de choses où on a besoin d’une réflexion rapide, c’est possible que la machine, que l’IA, aille plus vite que l’humain. C’est déjà le cas. Surtout lorsqu’on traite de très gros volumes. Sur d’autres aspects où la vitesse ne compte pas autant, la créativité, l’échange entre les individus, là, il y a encore beaucoup de chemin à faire ».

quelles émotions ressentez-vous ?’, Elle pourrait dire ‘Moi je ne ressens rien, je suis une machine. Mais si j’étais un être humain, je pourrais ressentir telle ou telle chose. »

à nous émouvoir. C’est parfois très troublant !