ENTRETIEN. "La première chose, c'est améliorer mon Français !" Jerome Kaino, jeune retraité, va intégrer le staff d...


À 38 ans, le Néo-Zélandais a disputé vendredi 25 juin le dernier match de sa carrière. Un baisser de rideau en forme de consécration, sur un titre de champion de France après celui de la Coupe d’Europe. 

Vous terminez votre carrière de joueur sur un titre, vous ne pouviez pas rêver mieux n’est ce pas ?

ENTRETIEN.

Oui, je suis incroyablement heureux même si je ne réalise pas vraiment encore.

Peut-être dans quelques jours quand on aura vu le public à Toulouse, qu’on aura partagé la victoire avec eux. Mais ce groupe et ce club sont incroyables. Je ne vois pas comment le dire différemment.

Faire le doublé cette année, et terminer là-dessus c’était impensable.

Quel a été votre sentiment quand vous êtes entré sur la pelouse, vendredi pour votre dernier match ?

C’était hyper émouvant parce que je savais que toute ma famille était dans les tribunes. J’étais très excité mais c’était aussi un peu troublant car je savais que c’était la dernière fois que j’allais ressentir ça, que j’allais franchir les lignes blanches du terrain en tant que joueur… (Il sourit)

Quand vous avez commencé, vous imaginiez finir de cette façon, en France ?

Il y a des joueurs particuliers, des joueurs en or du top niveau mondial. Pour moi, faire partie de ce groupe c’est un grand honneur.

Quelle image garderez-vous de cette saison ?

(Il réfléchit), C’est la proximité, le lien que nous avons dans ce groupe, dans ce club.

Nous avons un slogan cette année qui est « jamais seul », et en dehors du terrain, nous nous assurons tous qu’aucun d’entre nous n’est seul, on se soucie de tout le monde. Pour moi, cette image est marquante. Ce ne sont pas que des mots.

Vous allez intégrer le staff du Stade Toulousain l’an prochain, quel genre d’entraîneur serez-vous ?

Je vois ça comme un challenge. J’ai vu beaucoup de très bons joueurs qui sont devenus entraîneurs et qui n’ont pas vraiment réussi, qui ont eu du mal à faire la transition. C’est trop facile de croire que si on est un bon joueur, on fera un bon entraîneur.

Moi je veux prendre l’expérience que j’ai en tant que joueur, tout ce que j’ai appris et j’espère que j’arriverai à le transmettre aux jeunes que j’entraînerai. Je pense que la chose la plus importante pendant les vacances ça va être d’améliorer mon français. Je comprends très bien la langue, mais j’ai du mal à répondre, surtout quand ils parlent vite.

Quel est votre mot préféré en français ?

J’adore quand les mecs disent « c’est ouf » (« c’est fou », NDLR). Ma fille qui a 12 ans parle très bien le français, elle apprend même l’espagnol aussi. Donc je me dis qu’en m’y mettant vraiment pendant l’été, si elle y arrive, je peux y arriver aussi.

Qu’est ce qui va le plus vous manquer en tant que joueur ?

C’est une question compliquée. Je pense que c’est la préparation du match, les émotions, la nervosité qu’on peut ressentir avant d’entrer sur le terrain. Je pense que quand on est entraîneur, on garde cette nervosité mais ce sera différent.

Je pense que ce qui va le plus me manquer c’est cette incertitude au moment où on rentre sur le terrain. Même le coach ne peut pas avoir d’emprise sur ce qui va se passer. L’entraîneur prépare son équipe du lundi au vendredi pour que tout se passe au mieux, mais ce sentiment qu’on ressent en sortant du vestiaire, de ne pas savoir ce qui va se passer va me manquer.

Mais le nouveau challenge qui m’attend est très excitant.

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