, du Japonais Shin’Ichirô Ueda, où le tournage d’un film de zombies vire au cauchemar mais plus encore à l’hommage inspiré au cinéma.
osant par exemple un film muet, The Artist, après les OSS 117, avant de signer dans la foulée un drame de guerre, The Search, sa filmographie n’en présente pas moins diverses lignes de force. Un penchant évident pour le pastiche notamment, assorti d’un goût à peine moins prononcé pour les films gravitant autour du cinéma : The Artist, encore, et son hommage inspiré à l’âge d’or précédant l’avènement du parlant, ou Le Redoutable, mettant en scène, circa 1967, un Jean-Luc Godard pétri de contradictions. Ces deux tendances, elles sont aujourd’hui réunies dans Coupez !, une comédie de plateau de cinéma, où le tournage d’un film de zombies fauché sous la houlette d’un réalisateur aux tendances vaguement psychopathes (Romain Duris, parfait) a tôt fait de partir en vrille, le cauchemar se muant toutefois, presque imperceptiblement, en hommage vibrant au 7e art et à son artisanat. Un tour de force de comédie ayant eu le don de dérider le festival de Cannes, dont il faisait l’ouverture -l’occasion d’une rencontre détendue avec le cinéaste. “ Je pense être plus intéressé par la façon dont nous racontons les choses que par ce que nous disons exactement, observe ce dernier. Prenons, par exemple, une histoire d’amour : il n’y a rien de bien nouveau au fait qu’une personne en aime une autre, qui ne l’aime pas en retour mais en aime une troisième. Cette histoire, même déclinée avec des hommes ou avec des femmes uniquement, ne présente rien de vraiment nouveau en soi, c’est la façon de la raconter qui fait toute la différence à mes yeux. Et c’est ce que j’appelle le cinéma. Le cinéma, c’est la façon dont vous allez raconter une histoire que tout le monde connaît de manière à rendre votre film unique, spécial et personnel. Voilà pourquoi j’aime mettre la lumière sur le dispositif cinématographique et sur la façon de raconter les histoires.”
Les coulisses d’un film-catastrophe
Pas seulement en raison de son budget mais aussi par sa qualité faisons le proprement forcémenth2>Faux nanar et vraie virtuosité
“même si il y a certains éléments que je reconnais: le fait de toujours courir lui, devrait continuer à surprendre, puisque son prochain long métrage le verra se tourner vers l’animation pour La Plus Précieuse des marchandises, un film sur l’Holocauste inspiré d’un conte de Jean-Claude Grumberg, un projet qu’il caresse depuis quelque temps déjà. “ J’aime explorer et essayer de nouvelles choses, je ne calcule pas. Je n’ai pas envie de faire toujours le même film. Après Le Prince oublié , j’ai commencé à travailler sur ce film d’animation au départ de cette histoire superbe, un conte classique se situant durant la Shoah. L’histoire est magnifique, mais le sujet assez lourd, et le projet a été interrompu par la pandémie. Il fallait trouver un complément de budget à l’étranger, les producteurs voulaient arrêter la production six mois avant de le terminer. Je leur ai dit qu’on attendrait neuf mois, et j’ai tourné Coupez ! dans l’intervalle. J’ai été très heureux de pouvoir me plonger dans une comédie : nous étions tous comme des gosses à la fin de l’année scolaire, tout excités à la perspective des vacances. Comme la structure du film est intelligente, nous avons pu nous permettre des blagues régressives, idiotes et stupides, sans que ça pose problème : il y a un équilibre. Le film peut être subtil et touchant à certains moments, hyper-stupide à d’autres. Cette expérience a constitué une libération.”
de toute évidence les cadrages S’appuyant sur un scénario finaud et une mise en scène l’air de rien virtuose -le plan-séquence d’ouverture est un pur régal- Avec Romain Duris, Bérénice Bejo, Finnegan Oldfield. 1 h 50. Sortie : 29/06. 8
ne va nous suspecter Décliner leur requête aurait été faire preuve d’indifférence, et je ne voulais pas rester indifférent.”