Équipe de France féminine. Diacre zappe Henry et Le Sommer


Mis en ligne le 10/09/2021 à 00 :08

Corinne Diacre a assumé vendredi la non-sélection en septembre d’Amandine Henry et d’Eugénie Le Sommer, figures historiques des Bleues, sans s’attarder sur les raisons de cette décision ni éclaircir les contours de son groupe, à dix mois du Championnat d’Europe.

Équipe de France féminine. Diacre zappe Henry et Le Sommer

La sélectionneure Corinne Diacre a choisi de ne pas convoquer Amandine Henry (31 ans), son ancienne capitaine, ni Eugénie Le Sommer (32 ans), la meilleure buteuse de l’histoire de l’équipe de France, pour le début des éliminatoires de la Coupe du monde 2023 en Australie et Nouvelle-Zélande.

Mais cette dernière n’y a pas fait référence, préférant mettre en avant les dernières prestations de son groupe sans la Lyonnaise. « C’est une décision à un instant T, a-t-elle justifié. Aujourd’hui, j’ai une certaine stabilité, on a fait de grosses performances sur les derniers rassemblements, mis à part contre les États-Unis (défaite 0-2). Les victoires face à l’Angleterre et l’Allemagne restent probantes et on a vu des choses très intéressantes avec ce mélange de jeunesse et de joueuses très expérimentées. »

Malgré cela, la saga Henry s’est poursuivie vendredi lors d’une conférence de presse où les questions ont davantage tourné autour de la milieu aux 93 capes, porteuse du brassard durant le Mondial-2019 dans l’Hexagone, que des déplacements en Grèce et Slovénie, les 17 et 21 septembre, en ouverture des qualifications pour l’édition 2023.

86 buts en 175 sélections

C’est un monument du football français qui vacille, une joueuse au palmarès riche de sept titres en Ligue des champions, ayant disputé trois Championnats d’Europe (2009, 2013, 2017), deux Jeux Olympiques (2012, 2016) et autant de Coupes du monde (2015, 2019). Blessée au mois de février, testée positive au Covid-19 en avril, Henry n’avait pas été retenue en juin par Diacre au regard de ses « dernières performances » en club. Sa précédente sélection remonte à novembre, dans un rassemblement tendu après les critiques publiques qu’elle avait formulées à l’encontre de la coach.

Titulaire en avril devant les Américaines, blessée en juin, Le Sommer n’est pas non plus appelée pour la rentrée, sans grande explication de texte. « Le fait qu’elle soit aux États-Unis n’a pas du tout influencé mon choix du moment, mon choix du jour », a simplement répondu Diacre à propos de l’attaquante de Lyon, prêtée à OL Reign jusqu’à fin décembre. En quelques mots, l’entraîneure déboulonne pourtant une internationale aux 175 sélections (5e Française la plus capée) et 86 buts (un record), meilleure réalisatrice de l’histoire de son club rhodanien, avec lequel elle a gagné sept fois la Ligue des champions et dix fois le Championnat de France.

La question du capitanat

Les secousses de ces deux séismes provoqueront des répliques autour de la question du capitanat, sur laquelle Diacre a maintenu un certain flou. En l’absence de Henry et Le Sommer, soit son ex-capitaine et une de ses vice-capitaines, elle n’a pas voulu dire clairement à qui reviendrait le rôle, à Patras puis à Murska Sobota. La milieu bordelaise Charlotte Bilbault et la défenseure montpelliéraine Marion Torrent, qui l’ont endossé ces derniers mois, « sont des cadres de l’équipe, elles peuvent porter le brassard de capitaine vendredi prochain, ça dépendra si elles sont titulaires ou pas », a-t-elle indiqué. « Tout dépendra de qui démarrera dans le onze », a répété celle qui dirige désormais les Bleues sans adjoint n° 1 après le départ d’Éric Blahic cet été.

Chez les Grecques, un adversaire largement à leur portée, les Françaises vont donc lancer leur campagne qualificative pour le Mondial océanien. Mais les rencontres à venir serviront également à peaufiner les automatismes en vue de l’Euro-2022, organisé du 6 au 31 juillet sur le sol anglais. Même si l’équipe a le tournoi continental « dans un coin de la tête », a prévenu Diacre, « il ne faut pas se tromper d’objectif. La priorité sera de prendre les matches les uns après les autres, de les gagner et d’assurer cette première place le plus vite possible ».

LES 25 BLEUES

Gardiennes (3)

  : Mylène Chavas (Bordeaux), Solène Durand (Dijon), Pauline Peyraud-Magnin (Juventus Turin). Défenseures (7)  : Elisa de Almeida (Paris SG), Sakina Karchaoui (Paris SG), Perle Morroni (Lyon), Ève Périsset (Bordeaux), Wendie Renard (Lyon), Marion Torrent (Montpellier), Aïssatou Tounkara (Atlético Madrid). Milieux (6)

  : Charlotte Bilbault (Bordeaux), Kenza Dali (Everton Liverpool/Ang), Grace Geyoro (Paris SG), Léa Khélifi (Paris SG), Ella Palis (Bordeaux), Sandie Toletti (Levante Valence/Esp). Attaquantes (9)

  : Viviane Asseyi (Bayern Munich/All), Sandy Baltimore (Paris SG), Kessya Bussy (Reims), Delphine Cascarino (Lyon), Kadidiatou Diani (Paris SG), Valérie Gauvin (Everton), Marie-Antoinette Katoto (Paris SG), Melvine Malard (Lyon), Amel Majri (Lyon).

La réaction de Le Sommer

« Je viens d’apprendre avec beaucoup de déception ma non-sélection pour le prochain rassemblement de l’équipe de France », a réagi Eugénie Le Sommer sur son compte Twitter. « Je continuerai, comme je l’ai toujours fait pendant ma carrière, de travailler dur et de tout donner avec mon club pour y retourner », a ajouté la Bretonne, accompagnant son message de trois drapeaux tricolores.