Marc Anguill (basse) et Arnaud Nicolau (batterie). Nous avons aussi une choriste régulière désormais, Mathilde Collet.
Pouvez-vous nous présenter l’album Watching Worlds Collide et son univers ?Le 2ème album d’Esthesis paraîtra sur ma maison de production Misty Tones fin août. Depuis le début, je l’avais mentionné dans beaucoup d’interviews, je tenais à proposer quelque chose de très différent du premier album. On a beaucoup comparé Esthesis à Pink Floyd, Airbag, Porcupine Tree… mais depuis le début j’avais dit qu’on ne pouvait pas comprendre là où je voulais en venir avant d’avoir les 3 premiers albums au moins en main. Ce 2ème album est bien plus frontal, groovy que le précédent, bien moins planant aussi. Il est aussi encore plus cinématographique selon moi, mais pas forcément avec les mêmes influences. Ennio Morricone bien sûr m’influence toujours autant, mais cette fois j’ai voulu rendre hommage à un compositeur comme John Barry (compositeur des premières musiques de James Bond par exemple), et en cinéma à des réalisateurs liés au film noir et au thriller des années 40/50. C’est un univers que je suis très fier d’avoir enfin pu explorer musicalement et qui donne une toute autre couleur à la musique d’Esthesis. Enfin, il y a quelques aspects electro qui sont développés dans cet album, sur plusieurs titres, ce qui me tenait à coeur aussi car là aussi, j’ai toujours dit que le prochain album explorera cette facette bien plus en détail. Ca me permet donc de commencer doucement à faire la transition vers la suite !
puis seulement je me sers parfois de ma formation théorique pour modifier des choses et affiner. Mais la base arrive toujours d’un coup, sans penser à une quelconque technique, c’est l’ambiance et les émotions qui priment pour moi. La technique arrive uniquement dans un second temps éventuellement. Au-delà de ça, je dirais que baser un projet sur des aspects plus minimalistes est précisément une forme de technique. Mais je ne suis pas un virtuose et ne le serai jamais. J’entends simplement tous les instruments dans ma tête, et j’essaye de suivre le fil de mon inspiration pour matérialiser ce que j’entends.Concernant mes inspirations, le spectre est extrêmement large dans Esthesis. Tout peut m’inspirer, de la musique pop rock à l’ambient, en passant par le jazz, la musique classique, le metal et l’electro. Le vocabulaire musical d’Esthesis est très varié mais reste volontairement assez accessible. Je n’aime pas composer des choses qui partent trop dans tous les sens.
Souhaitez-vous nous parler de la partie instrumentale ?Esthesis se situe quelque part entre le projet solo et le groupe. La partie instrumentale et la finalisation des arrangements sont partagées à 4. Nous travaillons beaucoup à distance, ce qui nous convient pour pouvoir affiner l’album comme nous le souhaitons. Baptiste, Marc, Arnaud me font des propositions sur ce que je leur envoie comme maquette initiale, et nous en rediscutons. Souvent, la base des lignes de guitare, de basse et de batterie est déjà crée par moi-même, mais comme je ne suis pas aussi calé qu’eux en technique sur leurs instruments respectifs, et que je n’ai pas leur vocabulaire musical, les arrangements qu’ils proposent sont toujours intéressants pour améliorer encore le titre et le faire passer à un niveau encore supérieur au final.
Que peut-on savoir des enregistrements en studio ?L’album a été enregistré dans plusieurs studios différents, notamment l’un très réputé situé à Toulouse (Studio Elixir). Un excellent ingé-son, Boris Béziat, en a assuré le mixage et le mastering. Je tenais à ce qu’avec ce 2ème album, la barre soit encore plus haute que pour The Awakening.
Parce que produire des vinyles, c’est devenu un produit de luxe aujourd’hui ! Le budget de cet album a déjà été très conséquent, et je ne peux pas prendre le risque supplémentaire de produire sur nos propres fonds des vinyles, sans connaître exactement la demande. D’un autre côté, on nous avait beaucoup demandé de produire des vinyles, donc je me suis dit que ça pouvait valoir le coup de lancer ce projet-là. En espérant que les gens se mobiliseront pour en faire un succès !
je me suis dit qu’il serait intéressant de proposer un très bel objet soigné : ce sera donc une édition numérotée et limitée, avec la possibilité pour les contributeurs d’avoir leur nom gravé dedans, ainsi que d’autres avantages. A n’en point douter, ce sera une pièce de collection avec un beau son.
Qu’est ce qui vous a intéressé de proposer une version vinyles avec 4 faces ?Nous n’avons pas eu le choix sur ce point : l’album est trop long pour figurer sur un vinyle 2 faces et il était hors de question de retirer un titre pour faire un compromis. A la place, au contraire, nous avons décidé d’aller au bout des 4 faces et d’ajouter, comme pour l’édition CD limitée et numérotée que nous proposons actuellement en précommande sur Bandcamp, un 8ème titre bonus qui est une version solo alternative de Skimming Stones. Vous ne la regretterez pas !
avec la silhouette Tout l’artwork est basé sur l’univers film noir / noir et blanc que je voulais insuffler à l’album.
Que souhaitez-vous apporter au public avec l’album Watching Worlds Collide ?Des émotions avant tout ! J’aimerais montrer à nouveau avec ce nouvel album que l’on peut créer une musique élaborée, qui fusionne de nombreux genres, mais qui sait rester accessible. Chaque morceau est de nouveau conçu comme un véritable film à part entière, avec des rebondissements, un fil rouge et une ambiance qui lui est propre. C’est un album exigeant, qui fourmille de détails (bien plus que The Awakening) et qui demandera plusieurs écoutes à mon avis.
D’autres dates seront prévues en 2023, et pas des moindres, mais je ne peux pas en dire plus pour le moment. J’ai personnellement très hâte de remonter sur scène et je pense que ce nouvel album sera très complémentaire au précédent, ce qui créera une très belle dynamique sur scène, entre les nouveaux morceaux plus énergiques et les anciens plus planants.
encore une foisMerci à toutes et à tous !
Merci à Esthesis d’avoir répondu à notre interview !