Euro féminin 2022 : Equipe de France : Selma Bacha, la latérale qui monte


Après un début d’Euro comme dans un rêve, avec ce succès large et probant face à l’Italie (5-1), l’ambiance s’est légèrement refroidie depuis quelques jours du côté de l’équipe de France. En plus de l’annonce du décès de la compagne de la gardienne Pauline Peyraud-Magnin, sur le terrain, celle du forfait de Marie-Antoinette Katoto, sortie sur blessure lors de la victoire face à la Belgique (2-1), jeudi, a fait planer quelques nuages sur la suite de la compétition des joueuses de Corinne Diacre. Qui devraient tout de même se reposer sur la fraîcheur et la gouaille de Selma Bacha, la latérale gauche de l’Olympique Lyonnais.Pas besoin de la connaître depuis longtemps pour avoir vu son grand sourire, sur la pelouse ou en dehors. « Ouais, elle adore rigoler », glissait, là encore un large sourire sur le visage, l’attaquante Melvine Malard, quand on l’interrogeait sur sa compatriote avant le début de l’Euro. « Elle aime bien plaisanter, taquiner, c’est une bonne vivante », ajoute Eve Perisset, qui évolue de l’autre côté de la défense tricolore. « Elle me fait rire, parce qu’elle dit qu’elle est timide, mais ce n’est pas du tout ça ! », appuie Camile Abily, ancienne joueuse de l’OL et désormais adjointe de Sonia Bompastor, qui a vu l’éclosion de Bacha de près. Euro 2022Diacre, le dernier carré et on oublie tout ?08/07/2022 À 22 :06

Bacha, pied gauche caviar

« Dès qu’elle connaît, elle a plutôt une grande gueule, elle aime bien chambrer et mettre de la bonne ambiance et la bonne humeur ». Une vertu que la joueuse de bientôt 22 ans (elle les aura le 9 novembre prochain) pourra donc mettre à profit dans les jours à venir. Sans oublier, non plus, de faire parler d’elle sur le terrain. Grâce aux deux victoires inaugurales, où Bacha est entrée en jeu et a disputé 19 puis 35 minutes, Corinne Diacre pourrait se permettre de faire tourner face à l’Islande ce lundi (21h), la première place du groupe D étant déjà validée. Histoire d’offrir une 4e titularisation en Bleu en carrière à la latérale gauche.Renard : « Il faut qu’on rectifie certaines choses, on a trop tendance à reculer »Même si la sélectionneuse choisissait de faire enchaîner une nouvelle rencontre à Sakina Karchaoui, titulaire du poste et excellente depuis le début de l’Euro, Bacha pourrait malgré tout avoir sa chance puisqu’elle est aussi habituée, à Lyon, à arpenter tout le couloir gauche. « On la faisait plus jouer ailière, au milieu c’était plus par défaut, même si elle a bien répondu, raconte Camille Abily à propos de la saison passée. A un moment on était en pénurie de milieu de terrain, avec son énergie, son volume, elle nous a bien rendu service. Elle a été très performante en début de saison et, comme on avait Perle Morroni, qui a elle aussi répondu présente, ça nous a permis d’associer les deux dans le couloir et c’était très intéressant. Notamment parce que Selma est capable de marquer des buts, on l’a vu, elle a une très bonne frappe de balle qui peut lui permettre d’être décisive, sans oublier sa qualité de centre. Donc elle est capable de jouer plus haut ».Une caractéristique qui n’a évidemment pas échappé à Corinne Diacre, qui l’a faite entrée à la place de Diani lors du dernier match. Celle qui, comme elle l’a dit à Canal Plus, n’est « pas encore installée » dans le groupe France espère marquer les esprits pour se faire sa place. Ce qu’elle a réussi à faire au sein d’un effectif 5 étoiles à Lyon, où elle s’apprête, déjà, à attaquer sa sixième saison avec les pros du club aux 8 Ligues des Champions.

Euro féminin 2022 : Equipe de France : Selma Bacha, la latérale qui monte

J’ai rarement vu une joueuse aussi forte

Selma Bacha partage un point commun avec Kylian Mbappé : ne lui parlez pas d’âge dit Melvine Malard, avec qui elles ont fait leur classe en équipe de France des U16 jusqu’en U23, ainsi qu’à l’Olympique Lyonnais et donc, désormais, avec les grandes. « Sur le terrain, je suis un chat enragé qui va chercher, qui fait les efforts, qui ne lâche jamais rien en fait », résume Bacha, dont les messages sur les réseaux sociaux sont souvent accompagnés du hastag Wildcat.

Une « pile » à canaliser

sélectionneur des équipes de France jeune, qui a notamment dirigé la joueuse lors de la Coupe du monde U20 organisée en Bretagne à l’été 2018. « Après, ça se joue dans la discipline. Pas dans les efforts, parce qu’elle en fait beaucoup mais c’est justement ça : réussir à maîtriser sa générosité », tempère l’ancien joueur des Girondins de Bordeaux, qui compare Bacha à « une pile » en raison de son énergie déployée également hors des rectangles verts.Malard, l’avenir de l’attaque bleue aux nattes rouges »Elle a la gnaque, elle est un peu folle. Parfois, sa folie l’empêche d’être concentrée à 100%, je dirais que c’est encore son petit défaut. Mais c’est aussi sa personnalité », dit Laure Boulleau. C’est ce qui peut expliquer, en plus de la concurrence, le temps mis par Diacre pour faire découvrir la sélection A à Bacha, dont le premier appel a eu lieu seulement en novembre 2021. « Je pense qu’elle a énormément évolué, la défend Abily. Selma, je la connais depuis très longtemps. Elle est arrivée très vite au très haut niveau. Elle a eu l’opportunité de jouer très très jeune avec l’équipe première de Lyon. Il y a eu cette opportunité qu’elle a su saisir à l’époque, c’est une joueuse qui ne se pose pas de question, qui a la fougue. Elle a beaucoup d’énergie mais elle se canalise d’années en années, et ça c’est vraiment un point positif ». Bacha, elle, s’est dit pleinement concentrée à faire de son mois de juillet un été historique pour le foot féminin français : « On est en mission, on a des objectifs : gagner l’Euro, rentrer encore plus dans le cœur des Français ». Et pour Camille Abily, cela passera par de bonnes performances de la numéro 13 : « Je pense qu’elle a un coup à jouer dans cette équipe de France », affirme-t-elle, convaincue qu’une association entre Bacha et Karchaoui côté gauche pourrait fonctionner. Nul ne sait encore si Corinne Diacre optera pour ce choix face à l’Islande. Mais toujours est-il que, du banc de touche ou sur la pelouse, on devrait apercevoir sans trop se forcer son large sourire ou, à défaut, celle des partenaires qu’elle rendra hilares. Avec Cyril MORINEuro 2022Promis, cet Euro sera complètement « crazy »06/07/2022 À 04 :31Matches amicauxBilbault, milieue sans peur, mais pas sans reproches01/07/2022 À 06 :16