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« Cette intuition unique que c’est le moment de faire »
Doit-on légaliser ou non l’euthanasie ? Cette question sera bientôt posée aux citoyens français. Elle dénoterait d’une aspiration collective résultant de la « tendance de nos sociétés à considérer la vieillesse comme une maladie dont on peut se soustraire par seulement deux traitements : la DHEA (déhydroépiandrostérone, réputée pour ses effets ralentissant le vieillissement) pour commencer, l’euthanasie pour en finir »,selon le philosophe Luc Ferry. Si le séjour en soins palliatifs est la dernière étape dans la vie de ces patients, la fin de vie constitue une période de grande souffrance dont le cadre législatif demeure encore flou. Pour rouvrir ce débat, Emmanuel Macron veut lancer une convention citoyenne afin de soumettre ce choix aux populations et rassembler les acteurs engagés autour des questions de légalisation de l’euthanasie.
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est de soulager les douleurs physiques et les autres symptômes Alors que la promesse électorale commence à prendre forme, l’Elysée devrait bientôt annoncer la méthode et le calendrier du projet, selon la chaîne du service public.
Un projet applaudi par Jean-Luc Romero, ancien président de l’association ADMD (l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité) : « Nous avons été très heureux d’entendre le président Emmanuel Macron s’engager clairement à mettre en œuvre une loi sur le droit de mourir dans la dignité. Fort de cette annonce, j’ai été soulagé que le Président me la confirme pour 2023 ».
« Si on appliquait la loi avant de chercher à la modifier ? »
Cette problématique a toutefois été une promesse du candidat Emmanuel Macron s’engageant à « soumettre la fin de vie à une convention citoyenne/blockquote>
Dans une tribune au journal Le Monde, le juriste Laurent Frémont, fondateur du collectif Tenir la main, qui milite notamment pour le droit de visite aux patients, est revenu sur le cadre juridique de la réforme, critiquant notamment « la pertinence d’un tel calendrier ».
Il précise : « Au cours des dernières décennies, le cadre juridique de la fin de vie a fait l’objet de nombreuses évolutions législatives, bien davantage que dans d’autres domaines moins sensibles du droit médico-social. La perspective de nouveaux changements législatifs laisse pour le moins dubitatif. ». Finalement, Laurent Frémont appelle à « appliquer la loi avant de chercher à la modifier ».
Pour l’heure, on ne peut pas prédire l’ouverture de nouveaux droits, même si le président du comité d’éthique, le professeur Jean-François Delfraissy, ambitionne de donner plus de droits aux malades en fin de vie, rapportent nos confrères de Libération. A savoir, une éventuelle autorisation de l’euthanasie médicalisée, sous conditions.
Dans quelques jours, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) va rendre son avis sur la fin de vie et l’évolution de la loi Claeys-Leonetti. Affaire à suivre…
Pour aller plus loin
Mourir dans la dignité, C. Legay (Ed. Robert Laffont)
« Aidez-moi, personne ne le saura. » Parce qu’elle écoute des patients à bout de souffrance, la responsable de l’association Droit de mourir dans la dignité a voulu leur donner la parole. Avec le témoignage d’un médecin qui a accédé, à quarante reprises, à la demande de ses patients et des commentaires d’ André Comte-Sponville. Un plaidoyer courageux.