Le « député de la santé », Jean-François Rousset, se livre sur l’année à venir quant au projet d’hôpital médian et la situation des deux structures, à Millau et Saint-Affrique.
À ce jour, quels sont vos champs d’action sur le dossier de l’hôpital ?
Il y a deux niveaux. Le premier est le contact avec les politiques, Emmanuelle Gazel et Sébastien David. Ce sont eux qui ont choisi le lieu d’implantation. Ensuite, pour tout ce qui est construction du projet sur le plan des murs et de la capacité de l’hôpital, il faut voir avec l’ARS. On a eu plusieurs rendez-vous positifs. Puis, à l’étage du dessus, c’est le ministère auprès duquel je peux intervenir. C’est comme cela que nous avons eu la visite d’Agnès Firmin-Le Bodo pour marquer le début du futur hôpital. Pour la construction du projet médical, je compte m’appuyer sur la direction actuelle, les médecins et les personnels. C’est pour ça que j’envisage de rencontrer tout le monde au cours du premier trimestre.
Allez-vous rencontrer les représentants du personnel ?
Oui, je les ai déjà rencontrés en septembre, à ma permanence. On a beaucoup parlé du projet, du devenir des hôpitaux, du système de santé, des difficultés du personnel. C’était une discussion à bâtons rompus dans un très bon climat.
Ils sont très inquiets quant à la question de la dette…
Sur ce point, la ministre a répondu quand elle est venue. Donc l’Etat, mais pas que pour l’hôpital de Millau, a décidé de faire sa part pour la reprise de la dette et le financement de l’hôpital est indépendant de la reprise de la dette. Il y a 90 millions d’euros au total, entre le financement de l’Etat et de la Région, consacrés à ce futur hôpital.
Il est nécessaire de faire fonctionner les deux hôpitaux
Quels vont être les moments importants en 2023 dans l’avancement du projet ?
Les études et les bureaux d’études se sont engagés à donner leurs conclusions et à préciser la faisabilité, les surfaces, etc. pendant l’année 2023. Les premiers temps consistent à mener à bien ces études avec les experts sous l’égide d’un comité de pilotage. On se tiendra au courant et on veillera à ce que ça avance vite et bien.
D’ici sa mise en fonction, il faut que les deux hôpitaux fonctionnent, comment abordez-vous cette période de transition ?
Avec l’ARS et le ministère, il est nécessaire de faire fonctionner les deux hôpitaux, de continuer de soigner les habitants du Sud-Aveyron, de mettre en œuvre les moyens qui sont nécessaires pour assurer leur activité jusqu’à l’ouverture du prochain hôpital. On compte sur la coopération des deux structures actuelles pour éviter les doublons et faire au mieux. Il n’est pas question de s’arrêter de soigner, nous serons vigilants et à l’écoute du personnel. S’il y a besoin d’appuyer où il faut, on le fera.
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Il y a de gros problèmes de recrutement en Sud-Aveyron…
Le problème du recrutement est réel parce que les hôpitaux sont en souffrance, il manque de médecins, du personnel, il y a un sentiment général de déclassement, de non-considération… Le message que j’aimerais faire passer c’est que l’opportunité d’un hôpital neuf dans les cinq, six ans à venir qui correspondra aux normes de soins les plus actuelles et modernes, qui rentrera dans un projet de gestion écologique européen, sera un élément moteur pour l’attractivité des futures équipes et le maintien des actuelles. Il faut positiver cette décision acquise pour en faire le meilleur projet possible, au service des Aveyronnais et du personnel. Il faut arrêter d’être très négatif et de trouver les moyens de construire ensemble ce projet. Il n’y a pas de raison d’être toujours dans le déni d’une certaine réalité qui est positive. Beaucoup de départements nous envient parce qu’on a ce projet.