C’est une rencontre entre deux univers très différents qu’a organisée Vincent Gesbert, responsable de la méthodologie du centre de formation du FC Lorient, en invitant le Lorientais de naissance, Alasdair McKenzie, plus jeune alpiniste à avoir gravi le sommet himalayen du Lhotse?, l’un des quatorze « 8 000 » de la planète, à échanger avec une partie des jeunes du club.Arnaud Le Lan (entraîneur de l’équipe réserve, au premier plan) et Vincent Gesbert (au deuxième plan) ont aussi participé à l’échange. (Le Télégramme/R.G.)« Lorsqu’il dirigeait le centre de formation (avant d’être nommé à la tête de l’équipe première l’été dernier, NDLR), Régis Le Bris avait la volonté que les garçons, au-delà de la formation au jeu, aient connaissance du territoire dans lequel ils vivent, a-t-il expliqué?. Il voulait éveiller leur sensibilité à des choses extérieures au foot. Alors quand j’ai vu un reportage sur Alasdair, cet été, et découvert qu’il avait un ancrage local, j’ai pensé qu’il pouvait être une source d’inspiration pour eux ».La peur, les regrets, la préparation des échéances sont autant de thèmes communs au football et à l’alpinisme sur lesquels les apprentis footballeurs ont interrogé leur interlocuteur. (Le Télégramme/R.G.)
Objectif : grimper au sommet des douze autres « 8 000 »
Face à un public ayant peu ou prou le même âge que lui, le grimpeur, qui a réussi sa prouesse en mai 2022, à 17 ans et 11 mois, a pu répondre aux questions… et en retourner certaines. « Est-ce que tu as peur ? », lui a demandé l’un des joueurs de l’équipe réserve. « On a toujours peur, mais il y a la bonne et la mauvaise peur. Moi, j’essaie de l’utiliser comme un moyen d’aller plus vite dans la montagne », a-t-il répondu, lui qui ambitionne désormais d’accrocher à son tableau les douze autres (1) plus hauts sommets du monde entre mars et novembre prochains.
« Et vous, comment vous gérez le stress ? »
« Comment tu te prépares ? », a interrogé un autre. « Physiquement, avec du renforcement et beaucoup de « cardio » ; mentalement, avec de la méditation, des exercices de respiration pour arriver à se détendre et rester le plus lucide possible dans les situations de stress », a détaillé celui qui vit aujourd’hui à Tignes (Savoie), avant de relancer : « Et vous, comment vous gérez le stress, avant ou pendant un match ? ». « Moi, je suis croyant, donc c’est avec la prière », a révélé l’un des footballeurs. « Chacun a son petit truc. Avant le match, certains écoutent de la musique. Pendant, on essaye de se parler les uns les autres, de se calmer », a confié un autre.« Ma première motivation est la passion. Ce que je fais, je le fais d’abord pour moi », a affirmé le jeune alpiniste. (Le Télégramme/R.G.)
L’importance du collectif
Au-delà de la tranche d’âge et de l’envie de vivre d’une passion, c’est autour de la notion de collectif que McKenzie et les protégés d’Arnaud Le Lan ont trouvé un autre point commun. « Dans les moments où tu es moins bien, les autres t’aident. Avec ton sherpa et les gens de l’expédition, tu es une équipe avant tout », a insisté l’ancien skieur. Des mots qui, bien que prononcés loin de la montagne, auront forcément eu un écho.(1) : Le 24 mai, neuf jours après l’ascension du Lhotse (8 516 m), il avait accompli celle du Makalu (8 485 m).Contact : [email protected]ès plusieurs interventions auprès des jeunes Lorientais depuis le début de la semaine, le Tignard est reparti avec un maillot du FCL floqué à son prénom. (Le Télégramme/R.G.)