Finale Stade Toulousain-Leinster  : « Peut-être que pour la première fois, le Leinster s’est un petit peu adapté à nous » lance Ugo Mola


l’essentiel
À la veille de la finale de la Champions Cup contre le Leinster, le manager du Stade Toulousain Ugo Mola a évoqué, ce vendredi 24 mai au Tottenham Hotspur Stadium, les choix du staff irlandais et la confiance qui habitait son groupe au moment de tenter de décrocher le sixième sacre continental du club.

Comment sont vos joueurs à la veille de cette finale face à l’ogre Leinster ?

Je ne sais plus trop comment les qualifier tant ils sont à la fois en phase avec les événements qu’ils sont capables de jouer, en phase avec leur génération et puis déconcertants à l’approche d’événements comme ça où parfois, le jeu, la légèreté, l’insouciance, malgré le fait qu’il vieillisse tous un petit peu, prend toujours un peu le dessus. Parce que je pense que nous abordons tout ça comme un jeu et une chance incroyable de se retrouver là.

Sentez-vous votre groupe particulièrement concentré et confiant avec les derniers résultats et l’excitation de cette finale ?

Je crois que les deux équipes sont plutôt dans une dynamique positive. De toute façon, tu n’arrives pas au bout de ce genre de compétition sans que tu enclenches des dynamiques positives. La sensation que j’ai, comme je le disais en préambule, c’est que l’approche et la capacité qu’ils ont malgré leur jeune âge à appréhender des événements comme ça nous permet d’avoir une sorte, je ne sais pas si c’est d’insouciance, mais de capacité à les vivre pleinement. Je leur disais que j’avais une énorme confiance en ce groupe et évidemment dans l’équipe que l’on aligne. Dans cette saison attaquée mi-juillet, avec des joueurs qui se sont préparés pour faire une Coupe du monde, qui sont revenus, repartis, certains ont d’autres objectifs à terme, nous sommes passés par tous les états. Nous avons l’impression d’avoir vécu quatre saisons dans une mais ce qui nous caractérise, c’est cette forme de karma permanent où tout le monde se sent bien, est content et a envie de se revoir. Nous ne nous forçons pas donc j’espère que cela se retranscrira sur les résultats du week-end.

 

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Que vous inspire la composition de votre adversaire avec ce banc en 6-2 ?

Je ne sais pas. Peut-être que pour la première fois, le Leinster s’est un petit peu adapté à nous et nous peut-être un peu moins. Après, ce genre de composition d’équipe, ils l’ont déjà réalisé contre des adversaires réputés forts devant donc très certainement qu’ils nous mettent sur le même plan que des équipes comme La Rochelle. Le rugby aujourd’hui se joue à 23 et évidemment, la constitution du banc pour terminer le match revêt une importance quasi identique à celle de démarrer.

Le choix de laisser Thomas Ramos sur le banc a-t-il été difficile à faire ?

Dans tous les cas, ce n’est jamais agréable de sortir des joueurs qui méritent tout autant de commencer de jouer ce genre d’événement. Après, on raccourcit très vite le choix des hommes aux remplaçants, ou en tout cas à la personne qui commence. Mais c’est plus un équilibre général et Thomas n’était peut-être pas forcément qu’en concurrence avec Blair (Kinghorn). C’est un peu cette émulation-là que nous essayons d’avoir et aussi de disposer d’une équipe très performante en fin de partie. Parce que quand vous vous amusez à regarder les finales depuis quelques années, elles ne se jouent pas avec la ligne droite de Longchamp. Elles se finissent à deux, trois points d’écart donc peut-être que le buteur que représente Thomas, sans être devin, pourra nous servir. Ou en tout cas nous apporter toute son expérience en fin de match.

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Vous restez sur deux échecs en demi-finale face au Leinster. Qu’est-ce qui fait que l’issue peut être différente ?

C’est une finale, déjà. Nous ne sommes plus sur le terrain des demies. Nous ne sommes pas au Leinster. Nous sommes sur un terrain neutre. C’est ce qui pourrait nous amener à être plutôt optimistes. Au-delà de l’adversaire, qui est plus que respectable. C’est une équipe incroyable. C’est l’équipe d’Irlande à 90 % de son effectif. Nous ne les présentons plus. Ils ont cette capacité à jouer ensemble, avec une compétition qui est un peu formatée pour leur rythme à eux. Nous, nous nous concentrons sur nous et ce qui est sûr, c’est qu’on a fait évoluer notre approche de manière à ne pas penser qu’avec les mêmes ingrédients, nous allions avoir un résultat différent. Nous avons fait évoluer certaines choses. Notamment le choix de la composition d’équipe. Cette capacité aussi peut-être à être plus constants tout le long du match. Nous nous sommes rapprochés aussi du monde arbitral avec la venue de Mathieu Raynal dans la semaine pour nous donner la possibilité de ne pas perdre le match sur de l’indiscipline ou des choses qui pourraient nous échapper. Nous avons essayé de maîtriser le plus grand nombre de paramètres. Nous savons que nous ne pouvons compter que sur nous, sur ce qui caractérise ces joueurs. Cette capacité à prendre du plaisir à jouer ensemble. Ce match, nous avons envie de le jouer. Nous avons vraiment envie de le jouer.

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Votre homologue Leo Cullen disait que les deux clubs avaient beaucoup de points communs. Est-ce aussi votre avis ?

À l’image de la composition d’équipe aussi, ils se sont adaptés aux circonstances et à l’équipe qu’ils vont rencontrer. Le club rayonne sur l’Irlande depuis quelque temps. Je ne sais pas si nous on peut considérer qu’on rayonne, mais en tous les cas nous sommes présents depuis quelque temps maintenant sur le très haut niveau français et européen. Il y a beaucoup de similitudes. Nous allons nous partager une dixième étoile. Reste à savoir de quel côté elle tombera. Évidemment, ce sont des clubs qui ont des similitudes dans la formation, dans la capacité à faire jouer beaucoup de joueurs. Je crois que nous sommes les deux clubs qui faisons jouer le plus de joueurs dans une saison de manière assez régulière. Nous en sommes à 57 de notre côté, je crois qu’ils sont tout autant dans la double compétition qu’ils jouent. Oui il y a beaucoup de similitudes. Une stabilité aussi en termes de staff, même s’il y a un nouvel entraîneur en chef (Nienaber, NDLR). L’environnement reste quand même assez stable. Il y a évidemment beaucoup de choses qui nous rapprochent. Mais il y en a aussi quelques-unes qui nous différencient et j’espère qu’on aura l’occasion de les montrer demain après-midi.

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Le Stade Toulousain a gagné ses huit dernières finales toutes compétitions confondues. Comment expliquer cette réussite ? Y a-t-il une recette particulière, est-ce une question d’état d’esprit ou y a-t-il autre chose ?

Il faut poser la question au Real Madrid. Je ne sais pas. Nous allons dire que nous avons eu cette chance sur les quatre dernières, avec des profils et des contextes totalement différents. De là à penser que nous sommes plus éligibles que les autres au fait de gagner, je ne suis pas sûr. Ce qui est certain, c’est que ce groupe-là a cette capacité à répondre présent sur ces finales. Ils ont tous gagné en maturité, en expérience. Romain et « Toto » ont joué leur première à l’âge de 19 et 21 ou 22 ans, « Cyssou » a attendu un petit peu plus mails il n’empêche que c’est une jeune génération qui s’est éprouvée au cours des quatre dernières finales. C’est 11 demi-finales d’affilée puisque la prochaine, nous sommes quasi sûrs de la jouer donc c’est plutôt une bonne chose. J’aime bien prendre, puisque je le vois dans la salle, ce que nous dit souvent notre président, à savoir que nous ne sommes assurés de rien à haut niveau. Ceux qui pensent ou prétendent pouvoir gagner, c’est un leurre. Ce qui est sûr, c’est que d’occuper les premières places et les premiers rôles, il y a un moment où cela te sourit et tu peux faire partie des heureux élus. 11 demi-finales, il ne faut pas le banaliser parce que c’est beaucoup, beaucoup, beaucoup de boulot de la part de ce groupe qui ne lâche pas. Et au-delà de ce côté un peu insouciant, karma enjoué, reste toujours compétiteur et compétitif quand ça compte.