Le FMI épingle le Liban pour sa lenteur dans la mise en oeuvre de réformes


Des manifestations ayant fait plusieurs morts ont éclaté en Iran après que les autorités ont annoncé le 16 septembre la mort de Mahsa Amini, 22 ans et originaire de la région du Kurdistan (nord-ouest), après son arrestation pour « port de vêtements inappropriés » par la police des moeurs, chargée de faire respecter le code vestimentaire strict dans la République islamique.

Des militants ont déclaré que la jeune femme avait reçu un coup mortel à la tête, une affirmation démentie par des responsables qui ont annoncé une enquête.

Le FMI épingle le Liban pour sa lenteur dans la mise en oeuvre de réformes

48 ans, enseignante en France. « C’est une fille qui n’était même pas activiste, juste une fille aussi normale que moi. c’est la différence cette fois-ci, cela touche et choque tous les gens ».

Selon Azadeh Kian, professeur de sociologie à l’université Paris Cité et spécialiste de l’Iran, « ce qui est inédit dans ces manifestations c’est qu’on retrouve les femmes au devant de la scène ».

rappelle-t-elle, mais elle souligne que depuis 2017 « les mouvements de protestation avaient pour revendications principales la crise économique, le chômage, le verrouillage politique etc. Mais cette fois ci, on entend des protestations pas seulement contre la situation générale du pays mais aussi pour les droits des femmes: c’est un changement important ».

Dans nombre de vidéos publiées sur les réseaux sociaux, on peut voir de nombreuses femmes présentes dans les rassemblements, qui ôtent leurs voiles, laissent voir leurs cheveux et brandissent leurs voiles en l’air avec colère, scandant des slogans comme « Femme, vie, liberté ».

Des femmes, notamment au Kurdistan iranien, ont aussi « brûlé leurs voiles pour brûler les fondements idéologiques du régime islamique », relève Mme Kian.

Quelques femmes se sont aussi coupé les cheveux en signe de protestation, publiant les vidéos sur internet.

37 ans, artiste iranienne vivant à Strasbourg (nord-est de la France).

« De nombreuses filles » ont brûlé leurs voiles à l’université de Téhéran mercredi, rapporte-t-elle.

Avec fébrilité, Sara raconte avoir eu « très peur » quand elle avait elle-même été interpellée par la police des moeurs lorsqu’elle avait une trentaine d’années durant des vacances en Iran. Elle raconte avoir été placée en détention dans le même centre à Téhéran où Mahsa Amini était détenue quand elle est tombée dans le coma.

«Cocotte minute»

Sara s’était vue reprocher « de ne pas porter de chaussettes » et d’avoir un pantalon « trop court ».

En Iran, les femmes doivent se couvrir les cheveux et la police des moeurs leur interdit également de porter des manteaux courts au-dessus du genou, des pantalons serrés, des jeans troués ou encore des tenues de couleurs vives.

Emmenée dans un minibus dans le centre de détention à Téhéran, Sara avait été dirigée vers un sous-sol où avait lieu les gardes à vue des femmes. « J’étais terrifiée, car j’avais entendu des rumeurs de violence; je me suis agrippée en pleurs à un poteau de l’escalier en criant ».

Sa mère pourra finalement venir la chercher vers minuit ce jour-là et devra laisser sa carte d’identité, qu’elle récupèrera après que Sara eut suivi un cours de « correction comportementale » de plusieurs heures.

« Depuis 43 ans (et la Révolution islamique de 1979), il y a une accumulation de répression, c’est comme une cocotte minute et là cela a explosé et j’espère que cela va continuer », lance Sara.

Les femmes présentes ces jours-ci dans les manifestations sont selon elle plutôt des « jeunes d’une vingtaine d’années, qui n’ont pas peur et ont tellement d’espoir. ». « Le voile c’est l’arme, la définition de ce régime; les femmes sont en train de dire qu’elle n’en veulent plus ».

forçant la voix pour couvrir le brouhaha.

Des femmes en Iran « ont mis le feu à leurs voiles face à la police, ce qui est tellement fort quand vous avez à faire à des meurtriers. vous risquez votre vie; cela veut dire qu’elles n’en peuvent plus de ce régime de fous », lance-t-elle.

Azadeh*, 63 ans, a quant à elle manifesté mardi à Genève devant le siège de l’ONU.

« On a une colère qu’on n’arrive pas vraiment à contrôler. », réagit-elle, très émue, en pensant « à sa famille restée » en Iran.

« Le voile ne doit pas être obligatoire, on doit être libres ! « , s’insurge-t-elle. « Les Iraniens sont très fâchés, ils ont osé dire qu’ils en ont marre », des actions de la police des moeurs et de la répression.