Grand format. Pierre Cabanes  : « il y a Max Cabanes, j'ai envie qu'il y ait Pierre Cabanes aussi »


Publié le 24 Déc 22 à 7 :30 

mon sujet, mon point de vue. »

Grand format. Pierre Cabanes  : « il y a Max Cabanes, j'ai envie qu'il y ait Pierre Cabanes aussi »

sans présence humaine

parce que ce ne sont pas des mots c’est se mettre en avant sans présence humaine. 

Pierre Cabanes

d’un point de vue artistique, ou même personnel, ou professionnel, ce n’est pas sur l’instant que ça s’est joué, mais bien, bien avant », juge-t-il.  

En voyage sans trop être attentif au cadre Je n’avais jamais fait d’argentique On fait la mise au point avec les réglages que je ne comprenais pas Je me suis acheté le même appareil. J’ai téléchargé le manuel. Je l’ai lu pour comprendre la vitesse d’obturation, l’ouverture et les ISO. Et j’ai passé l’été à ne faire que ça ». 

je ne me disais pas  : ça y est Il y a toujours un peu ce syndrome de l’imposteur et de se dire  :: ça me plaît et ça plaît la Ville rénovait une résidence au Faubourg Saint-Léger Il y a eu une sélection faite par un jury et la mienne a été retenue à l’unanimité. J’ai été agréablement surpris et fier. Là, il y a déjà eu un premier déclic. Ce que j’ai fait a été approuvé par des gens qui ne me connaissaient pas et qui faisaient partie des institutions. »  

qui m’a envoyé un message par Instagram pour savoir si je voulais exposer durant le festival Là, je me suis dit que je n’allais pas dire non tout de suite, mais que j’allais réfléchir, en lui précisant que j’avais des difficultés financières, même si j’avais un peu de temps devant moi pour mettre de l’argent de côté. Un mois après, je lui ai dit  : je le fais ».  

Je reste avec une activité principale qui est la musique où là je reste au service de l’autre. Et j’arrive à trouver un équilibre avec ça. »  

j’ai un peu cette occasion-là de m’exercer sont de la présence humaine sans présence humaine, sans voix. « Je ne sais pas ce qui m’attire dans l’absence, commente-t-il. Je ne sais pas, c’est un truc à travailler, il faut que je me penche là-dessus » (rire). 

« Oui, je le rejoins sur l’aspect graphique, le sens du cadre. Je pense que ça fait partie des choses qu’il a pu me transmettre de façon inconsciente. Il m’encourage vivement à persévérer dans cette voie, avec la musique ».  

ça me plaît

Après, je me serais juste dit  : bon, eh bien, je ne lui montre plus ce que je fais. Sauf s’il me le demande. » Preuve qu’il n’a pas un pouvoir de vie ou de mort sur l’artiste qu’il est, estime-t-on. « Non, non, heureusement  ! Il faut quand même assumer que j’ai une existence artistique propre en dehors de celle de mon père. » Pierre Cabanes a deux sœurs, dont une jumelle, qui ne sont « pas du tout » dans le domaine artistique. Il est le seul à avoir voulu emprunter ce chemin-là, « oui, et depuis tout petit, confirme-t-il. J’ai toujours voulu faire un métier artistique. Mes sœurs, non. Elles ont une fibre artistique, mais elles n’ont pas eu cette ambition-là, en tout cas, d’en faire quelque chose d’un point de vue professionnel. » Comment explique-t-il son choix ? « Œdipe ? Je ne sais pas (rire). Pour faire de la psychologie de comptoir. »

 « Il me semble que c’est ça, mais dans l’Œdipe, en partant du principe que ce qu’on choisit de faire, ce n’est jamais tout à fait par hasard, forcément, comme j’ai une admiration presque sans limite pour mon père et son parcours artistique, eh bien, j’ai eu très tôt cette ambition ou cette idée en tout cas de me dire  : il y a Max Cabanes, j’ai envie qu’il y ait Pierre Cabanes aussi, d’un point de vue artistique. Je pense que ça, ça a dû jouer. La filiation père-fils, je ne sais pas, il faudrait que j’en parle à un psy de ça (rire). Oui, je ne sais pas. Lorsqu’on parle du complexe d’Œdipe, parce que c’est vraiment depuis tout petit que j’ai voulu faire un métier artistique. Je voulais ressembler à mon père. Il y a déjà ça. Ressembler à mon père pourquoi ? Je pourrais dire aussi pour plaire à ma mère. Là, on est complètement dans l’Œdipe. Je pense que ce n’est pas forcément négligeable. Après, c’est aussi parce que dans le domaine artistique, c’est une volonté d’exister à travers un média artistique. Moi qui ai mis du temps avant de commencer à parler. Pour l’anecdote, j’ai commencé à parler à trois ans. Lorsqu’il a fallu que je sorte du cocon familial et que j’aille en maternelle, là, je n’avais pas d’autres choix que de parler. Comme j’ai un tempérament très réservé, on rejoint ce qu’on se dit depuis le début, je suis à côté. Je suis souvent en retrait, en observation. La question qui se pose inconsciemment et de façon continue, c’est comment exister lorsque paradoxalement on fait tout pour s’effacer ? » C’est comme ça qu’on se retrouve sur une scène, lui rétorque-t-on. « Voilà, c’est ça » (rire).          

J’ai la sensation, non pas d’être à ma place, mais de prendre ma place.

Pierre Cabanes

ça me plaît. D’autant plus que les retours sont globalement positifs. Forcément, ça flatte l’ego. Ça donne envie. » De continuer. 

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