Comment avez-vous rencontré Jimmy ?
Le Dernier Piano porte cette idée que la musique est un art indomptable, qui résiste à la guerre et au fondamentalisme. C’est une dimension politique qui vous a plu ?
Je ne dirais pas que la musique est politique mais plutôt métaphysique, ou philosophique. Elle élève ceux qui écoutent. Et c’est quelque chose qu’on ne peut enlever ni au virtuose, au pianiste. Ni à son auditoire. Ça échappe à tout contrôle. Et ce qui est terrible dans ce film, c’est cette interdiction qui, d’abord, ne figure dans aucun écrit religieux, nulle part. Et ensuite que certains puissent avoir cette stupidité de penser qu’en interdisant la musique, ils vont interdire aux gens de s’élever. Ce qui m’a touché, aussi, c’est que je suis un autodidacte, plus jeune j’étais pensionnaire chez les Jésuites, à Beyrouth, pendant dix ans, et je volais du temps pour apprendre le piano et déchiffrer les partitions. Je me suis donc senti très proche du héros du film.