La dernière saison de « Game of Thrones », diffusée fin 2019, s’inscrit-elle au panthéon des dénouements les plus attendus de l’univers des séries télés? Poser la question, quelque part, c’est y répondre un peu. Alors qu’une série préquelle – « House of the Dragon » – est arrivée récemment et s’apprête à nous offrir prochainement une deuxième saison (voir encadré), il est intéressant de se pencher sur une question ouverte: « GOT » est-elle la meilleure saga de l’histoire du monde des séries? N’ayons pas peur d’assumer notre position, c’est une réponse positive de notre côté. 19 mai 2019, la série débutée en avril 2011 diffuse son épisode final, le 73e et vient conclure une huitième saison aussi redoutée que dense. Conclusion d’une folie planétaire, la dernière saison a été suivie avec passion, rage, engouement, déception par les millions de fans à travers le monde. Le troisième épisode – « La longue nuit » – restera pendant très longtemps l’un des épisodes majeurs de « GOT », au même titre que « Les noces pourpres » et « La bataille des bâtards ».
Phénomène planétaire
La saga est de celle qui se permet de classer des épisodes par ordre d’importance. Par impact sur notre existence. Sur notre position de fan. On sait tous comment on a réagi lors du dénouement sanglant, inattendu et perfide des « Noces pourpres ». « GOT » est comme ça, c’est une saga qui vous prend à la gorge, vous choque, vous déstabilise, vous passionne, fait parler et brise des amitiés (surtout toi, le spoiler sans pitié). Il semble assez difficile de passer à côté du phénomène GOT quand on s’intéresse aux séries. Tout est parti de romans de fantasy de George R. R. Martin dont le premier volume est paru en 1996. Et puis un jour HBO a mis le nez dans cet univers et a voulu en faire une série sans savoir que le phénomène deviendra planétaire (des jeux vidéo, des livres de recettes de cuisine, entre autres, sont apparus par la suite). Le succès est tel que les saisons se tournent plus vite que Martin n’écrit ses bouquins, alors à partir de la sixième saison, HBO passe devant et commence à prendre des libertés, jusqu’au bouquet final. Il en va de même pour « House of the Dragon ». Martin est dans le coin, il y est associé, mais il ne peut plus suivre la cadence, comme si son bébé lui avait échappé des mains.
Tolkien et Star Wars
« GOT », c’est avant tout un univers particulier, un subtil mix entre le monde Tolkien du « Seigneur des Anneaux » et la vision politique de « Star Wars » mais également de « House of Cards ».
Pour tenter de poser le décor, l’histoire se déroule sur les continents fictifs de Westeros et Essos. Là, trois intrigues principales vont s’entrechoquer: l’histoire de Jon Snow qui, l’hiver approchant, doit gérer l’arrivée des « Marcheurs » venues du Nord du Mur de Westeros, celle de Daenerys au sud d’Essos, dernière représentante en exil de la dynastie Targaryen dont l’objectif est de reprendre le Trône de Fer (dynastie sur laquelle « House of the Dragon » s’attarde, NDLA), et enfin, l’histoire des membres de plusieurs familles nobles au cœur d’une guerre civile pour conquérir ce fameux Trône. Pour mettre en lumière cette épopée, une myriade de personnages, tous aussi importants les uns que les autres et notamment la famille centrale de l’œuvre de Martin: les Stark. Dans « GOT », les personnages féminins ne sont pas loin également d’être les mieux travaillés, réussis, importants, prépondérants. De Catelyn Stark à Margaery Tyrell sans oublier Mélisandre en passant par le binôme qui porte la série sur ses épaules, les deux sœurs Stark: Sansa et Arya. Dans la nouvelle venue, c’est la princesse Rahenyra Targaryen et Lady Alicent Hightower qui ont repris le flambeau, avec brio. Car tout est une histoire de famille, d’alliance, de trahison, de rabibochage, de guet-apens, de sexe, de sang, de bouffe et de verre de pinard devant un feu de cheminée. Il y a aussi, forcément, des dragons. Petits. Puis grands. Cruels. Mortels. Vitaux. Ils ne sont pas des pièces rapportées, ils sont des enjeux de pouvoir. Du générique aux personnages, en passant par les costumes, on a rarement vu une série avec autant de détails même si, comme dans toute œuvre populaire, l’épisode final aura fait des mécontents. Il n’est jamais facile de clôturer une série mythique. Personne n’a jamais su le faire à l’unanimité. Mais avant d’en arriver là, il y a huit saisons époustouflantes à dévorer. Et si vous doutez du pouvoir de cette saga, laissez-vous porter par « House of the Dragon » qui s’appuie, avec succès, sur les mêmes ressorts que sa grande sœur. Meilleure saga? Évidemment.
Nikolaj Coster-Waldau incarne Jaime Lannister. Photo DR.
Une deuxième saison de « House of the Dragon » très attendue
Avec l’arrivée en fanfare de la plateforme Max et des séries HBO, les amateurs de « Game of Thrones » vont être servis puisque la deuxième saison de « House of the Dragon » arrive ce dimanche via le Pass Warner sur Prime Video mais aussi sur Max à partir du lundi 17 juin. Cette série préquelle se déroule 200 ans avant les évènements racontés dans « GOT » et s’intéresse principalement à la Maison Targaryen.
Après une première saison réussie, nous voici à Westeros, à l’aube d’une guerre civile entre deux camps rivaux qui se disputent la légitimité de leurs souverains respectifs sur le trône de fer, le Roi Aegon et la Reine Rhaenyra. On va continuer de s’attacher aux personnages de la première saison campés par Matt Smith et Emma D’Arcy mais également aux seconds rôles tenus par Olivia Cooke, Eve Best, Steve Toussaint, Fabien Frankel, Rhys Ifans, etc. Les fans de « GOT » vont en avoir pour leur argent.