com/Ali al-SaadiL’Express : Faut-il donner des avions à l’Ukraine pour l’aider à se défendre comme je l’ai dit et contrairement aux blindés sur chenilles
com/Khalil MAZRAAWIA quoi se compare le F-16 ?Il appartient à la même génération que le Mirage-2000 français. Le Mirage 2000 D a été conçu pour l’attaque au sol. Il peut emporter un missile de croisière Scalp ou encore des armements air-sol modulaires, véritables bombes propulsées dont la charge militaire est modulable et qui peuvent être tirées à distance de sécurité avec une grande précision.
Comprenez-vous ceux qui redoutent la réaction russe au cas où l’Occident livrerait des F-16 ?Durant cette guerre au scénario imprévisible, à chaque fois qu’un nouvel équipement important est livré par les Alliés à l’Ukraine, cela passe par une longue séquence de débats entre les Ukrainiens – qui expriment leurs besoins opérationnels – et les pays donateurs. Bien sûr après coup, il est facile d’avancer qu’il aurait fallu se décider plus vite. Ce processus est compréhensible : il est indispensable que toutes les parties concernées – gouvernement ukrainien, pays donateurs, stratèges occidentaux – mesurent toutes les conséquences de leur choix avant de tomber d’accord.
Il est essentiel que tout le monde soit sur la même ligne.Mettons de côté la question des avions et des chars. Comment l’Occident pourrait-il aider l’Ukraine ?Il faut continuer à fournir des munitions.
Et il ne faut pas que cela arrive trop tard. Les stocks ukrainiens diminuent constamment. Or l’artillerie et la défense sol-air sont actuellement la clef du conflit.
La guerre dure depuis un an et, forcément, les deux armées s’épuisent. J’ai lu quelque part que l’Ukraine tirait deux fois plus d’obus que ses alliés ne peuvent lui en fournir.Nous sommes dans une guerre d’attrition à tous les sens du terme : il y a de plus en plus de morts, le nombre de matériels détruits augmente constamment et les munitions sont consommées à un rythme considérable.
L’on ignore comment tourne la production d’armements et de munitions russes. Mais l’industrie de défense américaine s’est remise à tourner à plein régime. C’est une des clefs du conflit.
Dans toutes les guerres, le rôle de l’industrie est capital.Que feriez-vous si vous étiez à la tête du commandement ukrainien ?Certains termes de l’équation m’échappent. Nous ignorons par exemple quel est le véritable état de l’armée ukrainienne.
Seul le général en chef ukrainien, Valeri Zaloujny le sait. Par ailleurs, il semble que la mobilisation russe commence à porter ses fruits : au stade actuel, tous les mobilisés russes qui ont survécu au combat sont devenus des soldats aguerris. Lorsque j’écoute les déclarations du président Volodomyr Zelensky, je sens chez lui une urgence.
Il sait que le temps joue pour la Russie. Il sait qu’il doit conserver le tempo, le momentum. Il sait aussi qu’il doit avancer.
Mais si c’était possible, il l’aurait déjà fait. Sans doute prépare-t-il une contre-offensive, mais en se posant deux questions. Où faut-il attaquer l’ennemi russe ? Et à quel moment faut-il engager les réserves d’hommes non mobilisés ? A travers l’histoire, les grands chefs miliaires sont souvent ceux qui ont su mobiliser leur force de réserve à l’endroit et au moment opportun.