Guerre en Ukraine  : la Russie "a de quoi répondre" aux pays qui la menacent, affirme Poutine


Vladimir Poutine a juré, ce jeudi 2 février, avoir de quoi « répondre » aux Occidentaux livrant des armes à l’Ukraine, une menace qui intervient en pleines conjectures sur une nouvelle escalade militaire russe. S’exprimant pendant les cérémonies pour le 80e anniversaire de la victoire soviétique à Stalingrad, le président russe a établi un nouveau parallèle entre l’offensive de la Russie contre son voisin et la Deuxième Guerre mondiale.Pour Vladimir Poutine, le conflit en Ukraine s’inscrit dans l’héritage du triomphe de l’URSS face à Hitler. Il a accusé les responsables ukrainiens d’être des « néonazis » orchestrant le « génocide » des populations russophones. Il a ainsi estimé que l’histoire se répétait, avec la fourniture de chars allemands à l’Ukraine pour combattre la Russie. « C’est incroyable, mais des chars allemands Leopard nous menacent à nouveau », a martelé Vladimir Poutine, qui s’exprimait de Volgograd (ex-Stalingrad, sud-ouest), avant d’ajouter  : « nous avons de quoi répondre et ça ne se limitera pas à des blindés ».Les forces russes ont récemment connu leur premier succès depuis de longs mois en prenant Soledar, une bourgade de l’est ukrainien. Et de nombreux observateurs jugent que Moscou prépare une nouvelle offensive majeure aux alentours du 24 février.

Un nouveau train de sanctions contre la Russie

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a assuré à l’Ukraine de tout le soutien de l’Union européenne, en arrivant jeudi à Kiev accompagnée de ses commissaires pour une réunion à la veille d’un sommet UE-Ukraine.

Guerre en Ukraine  : la Russie

Good to be back in Kyiv, my 4th time since Russia‘s invasion. This time, with my team of Commissioners. We are here together to show that the EU stands by Ukraine as firmly as ever. And to deepen further our support and cooperation.

exactement un an après le début de l’invasion, nous visons à mettre en place le dixième paquet de sanctions », a-t-elle annoncé lors d’une conférence de presse conjointe avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Les sanctions existantes « érodent l’économie » russe, a affirmé Ursula von der Leyen, estimant que le plafonnement du prix du pétrole russe coûtait à Moscou « environ 160 millions d’euros par jour ». »Je suis rassurée de voir les organismes anti-corruption en alerte et détectant rapidement les cas de corruption », a-t-elle également ajouté aux côtés du président ukrainien Volodymyr Zelensky, dont elle a salué la réaction « rapide au niveau politique » pour que cette lutte ait des « résultats tangibles ». »On voit aujourd’hui que le rythme des sanctions en Europe a un peu ralenti », a dit, de son côté, le président Zelensky. « Plus cette tâche sera faite vite et qualitativement, plus nous serons proches de la défaite de l’agression russe », a-t-il déclaré.De son côté, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov a accusé, jeudi, les Occidentaux de soutenir l’Ukraine pour mettre fin à « la question russe », accusant nommément la cheffe de la Commission européenne. Ursula von der Leyen « a déclaré que le résultat de la guerre doit être la défaite de la Russie, et une défaite telle qu’elle ne se relève pas pendant des décennies », a dit dans une interview télévisée Sergueï Lavrov.

Au moins trois morts dans une frappe à Kramatorsk

Au moins trois personnes ont été tuées et une vingtaine blessée dans ce tir de missile russe a-t-elle précisé. »Des personnes pacifiques sont mortes et se trouvent sous les décombres », a écrit le président ukrainien Volodymyr Zelensky après le tir de roquette. « C’est la réalité quotidienne de la vie dans notre pays. Un pays frisant le mal absolu », a-t-il souligné. La ville de Kramatorsk est située dans la région orientale de Donetsk.

La Pologne prête à envoyer des avions de combat

La Pologne serait disposée à envoyer des avions de combat F-16 à l’Ukraine en cas de consensus au sein de l’Otan, a indiqué mercredi le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki. « S’il y avait une décision de l’ensemble (des Etats membres) de l’Otan, je serais favorable à l’envoi de ces avions de chasse », a déclaré Mateusz Morawiecki dans une interview accordée au quotidien allemand Bild. »Mon évaluation dépend de ce que les pays membres de l’OTAN décident ensemble », a-t-il ajouté, soulignant la nécessité d’une « réflexion stratégique de l’ensemble de l’OTAN » pour une telle décision.La semaine dernière, les Occidentaux ont franchi un palier dans l’aide militaire apportée à l’Ukraine quand l’Allemagne et les Etats-Unis ont finalement annoncé l’envoi de chars lourds. Mais Volodymyr Zelensky réclame une assistance encore plus poussée, passant par la livraison de missiles à longue portée et d’avions de combat.Jeudi, le ministre britannique de la Défense Ben Wallace n’a pas exclu de fournir à l’Ukraine des avions de chasse, tout en avertissant qu’il ne s’agissait pas d’une « baguette magique » étant donné le temps de formation nécessaire. Les appareils Typhoon et F-35 sont « extrêmement sophistiqués et il faut des mois pour apprendre à les faire voler », « nous pensons qu’il n’est pas pratique d’envoyer ces avions en Ukraine », avait déclaré mardi le porte-parole du Premier ministre Rishi Sunak. Le Royaume-Uni a déclaré le mois dernier qu’il prévoyait d’envoyer des chars en Ukraine fin mars, après être devenu le premier pays à promettre des blindés lourds, en l’occurrence 14 chars Challenger 2.

Vingt pays appellent à exclure la Russie d’une réunion de l’OSCE

Les témoignages de tortures et de viols commis par les Russes en Ukraine se multiplient

Au début du mois de février de l’année dernière Il dit avoir tenté de fuir dès qu’il a compris qu’il serait envoyé combattre en Ukraine. Mais il aurait été menacé de 10 ans de prison pour désertion par ses supérieurs et a finalement décidé de retourner dans son unité. « C’était une erreur, j’aurais dû faire plus d’efforts pour partir », a-t-il confié au Guardian.

La mise en garde de la Russie à Israël

La Russie a mis en garde Israël mercredi contre d’éventuelles livraisons d’armes à l’Ukraine, après que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a indiqué « examiner la question ». « S’agissant des livraisons d’armes (à l’Ukraine), on ne classe pas les pays selon la géographie. Nous disons que tous les pays qui livrent des armes doivent comprendre que nous considérerons (ces armes) comme des cibles légitimes pour les forces armées russes », a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, au sujet de la possibilité d’approvisionnements israéliens.Depuis le début de l’offensive russe en Ukraine en février dernier, Israël a cherché à rester neutre dans ce conflit, ne fournissant par exemple pas d’armes à Kiev malgré les demandes répétées de Volodymyr Zelensky. Israël a par ailleurs fait valoir des liens privilégiés avec Moscou, l’Etat hébreu comptant plus d’un million de citoyens originaires de l’ex-Union soviétique et la Russie disposant de troupes en Syrie, pays voisin d’Israël. Mercredi, Benjamin Netanyahou a cependant déclaré que son pays envisageait une aide militaire pour l’Ukraine, tout en se proposant comme médiateur dans le conflit ukrainien.

Deux drones de pointe proposés pour un dollar symbolique

Une société de défense américaine a annoncé mercredi qu’elle souhaitait fournir deux drones de combat sophistiqués à l’Ukraine pour seulement un dollar symbolique et a appelé le gouvernement américain à approuver la transaction.General Atomic Aeronautical Systems, filiale de General Atomics, a indiqué qu’elle exhortait depuis des mois Washington à livrer à l’Ukraine ses puissants drones Grey Eagle et Reaper (aussi appelé « drone tueur »), utilisés par les forces armées américaines lors d’opérations de surveillance et d’attaques ciblées en Afghanistan, Syrie, Irak et d’autres zones de conflits. Ces drones, qui peuvent parcourir de longues distances à moyenne altitude, font partie des technologies qui permettraient de renforcer les capacités de défense de l’Ukraine dans la guerre qui l’oppose à la Russie, selon le constructeur.Les Etats-Unis ont fourni à l’Ukraine plusieurs petits drones de combat et de surveillance, mais aucun ne possède les technologies avancées et les capacités de longue portée des appareils de General Atomics.