Au Texas, la question migratoire illustre l’affrontement entre les démocrates et les républicains : rts.ch


La tension politique sur la question migratoire se poursuit aux Etats-Unis. A Eagle Pass, la frontière entre les États-Unis et le Mexique est devenue l’épicentre de ces tensions. Le gouverneur républicain du Texas a érigé un mur de bouées et de barbelés tranchants, mais des voix s’élèvent contre cette mesure. »Ces bouées et ces barbelés inhumains, c’est un gaspillage de nos impôts. Cela n’a servi à rien, ils n’ont pas réduit l’immigration », déclare Juanita Martinez, présidente du Parti démocrate du comté de Maverick, mercredi dans le 19h30 de la RTS.Au-delà des combats politiques qui se jouent à la frontière, elle évoque un drame humain. Sur son portable, elle nous montre une famille de migrants et ses deux frères jumeaux de sept ans: « Ils ne sont plus vraiment identiques. L’un d’eux a maintenant ce que j’appelle les cicatrices du gouverneur. Il s’est coupé avec les barbelés ». Selon elle, les gardes texans ne leur sont pas venus en aide.Un peu plus loin, des migrants, qui fuient les dictatures d’Amérique latine et les cartels, ont réussi à traverser la frontière. Les douaniers viennent de les relâcher. « Je suis entré cette nuit. Mais cela faisait pratiquement un an que j’attendais au Mexique », témoigne l’un d’eux.

Le président américain accusé d’inaction

Depuis l’arrivée au pouvoir de Joe Biden en 2021, 7,2 millions de migrants ont tenté de franchir la frontière mexicaine, selon les chiffres officiels des douanes compilés par la RTS. Une situation inacceptable, estime le gouverneur du Texas, le républicain Greg Abbott. Il accuse l’administration Biden d’inaction et bloque la frontière en déployant la garde nationale du Texas.D’autres gouverneurs républicains ont envoyé des troupes pour l’assister, notamment celui de Floride, Ron DeSantis. Les agents fédéraux, normalement en charge de la frontière, ne peuvent plus accéder à Shelby Park, un parc public d’Eagle Pass désormais occupé par les militaires. Le Texas ignore par la même occasion une décision de la Cour suprême donnant raison au gouvernement Biden.Eagle Pass est désormais l’épicentre d’un combat politique. Devant les caméras de la RTS, Juanita Martinez se retrouve face-à-face avec un républicain. Les tensions entre les deux camps sont palpables. Car la question migratoire divise profondément et les conséquences des décisions du gouverneur auront un impact durable sur la région, mais aussi au-delà.

Au Texas, la question migratoire illustre l’affrontement entre les démocrates et les républicains : rts.ch

Dialogue entre un républicain et une démocrate

« C’est mon pays ici. Le Texas et les Etats-Unis. C’est le seul pays que j’ai », explique Dan Chandler, militant républicain. « Ils ne vont pas vous le prendre. Ce qu’ils veulent, c’est une vie meilleure », lui répond Juanita Martinez. « Dans n’importe quel autre pays du monde, on leur tirerait dessus », enchaîne Dan Chandler. « Vous voulez tirer sur les migrants? », s’étonne la présidente du Parti démocrate du comté de Maverick. « Oui, je veux protéger ce pays. Je suis raciste, parce que je ne leur dois rien, je ne veux pas payer pour ces migrants », avoue Dan Chandler.Si les esprits s’échauffent vite à Eagle Pass, à quelques kilomètres de là, la frontière est toujours grande ouverte. Anson Bills, propriétaire de ranch, aide les habitants à protéger leur propriété le long du Rio Grande. Selon lui, le gouvernement fédéral néglige les personnes qui habitent à la frontière. « De nombreuses personnes ici vivent dans la peur, sans savoir ce que l’avenir leur réserve », explique-t-il.Plus loin, le gouverneur du Texas a repris la construction du mur souhaité par Donald Trump. Ce mur ne couvre qu’à peine 38% de la frontière mexicaine, qui s’étend sur plus de 3000 kilomètres. Contenu externe Ce contenu externe ne peut pas être affiché car il est susceptible de collecter des données personnelles. Pour voir ce contenu vous devez autoriser la catégorie Infographies. Accepter Plus d’info Sujet TV: Gaspard KuhnAdaptation web: Miroslav Mares