Il tacle la Fédération française de gymnastique. Samir Aït Saïd, arrivé quatrième aux anneaux aux JO de Paris dimanche 4 août, pointe du doigt le bilan en demi-teinte des Français. « Pas de finale pour les filles, pas de médaille pour les garçons.
C’est triste. Je pense qu’il va falloir vraiment se remettre en question, et très très vite », a-t-il dit au micro de RMC.« Je vais parler du secteur masculin.
On est restés dans un système qui ne bougeait pas. Tous les autres étrangers partent en stage, nous, on est restés chez nous, on a fait très peu de stages à l’étranger et, pour moi, c’est une faute », a-t-il poursuivi. Après avoir échoué au pied du podium, comme à Tokyo, le gymnaste veut désormais réaliser un stage à l’étranger.
« C’est la première chose qu’on s’est dite avec mon équipe. Il va falloir aller s’entraîner ailleurs », assure-t-il.Et d’insister : « On reproduit les choses qui n’ont pas fonctionné.
[…] Je me souviens qu’à une époque le secteur masculin roulait très bien et qu’on partait souvent en stage ; aujourd’hui, ça fait deux cycles olympiques où on part très peu en stage. »
« J’espère qu’ils vont m’écouter »
Samir Aït Saïd dit ainsi vouloir s’« entretenir avec la fédération ». « Je repars sur un cycle olympique, il y a des choses que je vais devoir mettre en place, en tout cas pour moi, et j’espère qu’ils vont m’écouter », dévoile-t-il.
Et de conclure : « J’espère que je vais être écouté sur le prochain cycle parce qu’il ne faut surtout pas reproduire les erreurs qu’on a faites. »Ce lundi 5 août, face à la presse au Club France, Samir Aït Saïd a rappelé qu’il avait été mis « dans les meilleures conditions possibles, à la fois au Creps d’Antibes et à l’Insep. « Je ne me suis jamais senti aussi bien, je me suis qualifié en finale, j’ai gommé mes petites erreurs.
Et la note n’est pas sortie. C’est comme ça, j’ai échoué. Je ne peux pas me réjouir de cette quatrième place, mais je ne lâcherai pas.
»L’athlète a ensuite maintenu ses propos tenus sur RMC : « Ce que j’ai dit hier, je le pense toujours. Il faut comprendre ce qui n’a pas permis de nous qualifier en équipe. Ce qui s’est passé, plus jamais ! Il faut se remettre en question.
J’attends la fin de la compétition et j’aurais une discussion avec mon directeur technique national. » Lequel se trouve juste à côté de lui, et lui répond directement au micro, dans une ambiance quelque peu froide : « On n’a pas de problème avec Samir, insiste le DTN, Kevinn Rabaud. On se parle tous les jours.
Samir a remercié Antibes, l’Insep, il peut aussi remercier la Fédération. La parole de Samir au sein de la Fédération est importante. » À LIRE AUSSI JO 2024 : l’Algérienne Kaylia Nemour, ex-grand espoir de la gymnastique française, en orForfait pour ses premiers Jeux en 2012, Samir Aït Saïd s’est blessé violemment durant ceux de Rio en 2016, avant d’arriver deux fois à la quatrième place à Tokyo et à Paris.
Il espère renouer avec la victoire d’ici quatre ans, pour les Jeux de Los Angeles.