H2O RADIO : ANNECY


vice-président du SCoT du bassin annécien

Ancien étudiant de Sciences Po Grenoble, l’interview est également l’occasion pour Antoine Grange de revenir sur la polémique qui avait touché l’Institut d’études politiques en mars 2021.

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« On construit un environnement fantasmé de Sciences Po Grenoble  » (Antoine Grange)

Klaus Kinzler et Vincent T

A savoir  : le « wokisme » est un terme originellement anglo-américain utilisé péjorativement pour qualifier les idées progressistes défendant les minorités. En décembre 2021, Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, avait annoncé suspendre « tout financement et toute coopération » avec Sciences Po Grenoble, à la suite de la mise à pied du professeur d’allemand pour ces « propos diffamatoires ».

 »  Face à la décision de Laurent Wauquiez, Antoine Grange répond  : « Je me désole que des politiques prennent des positions dogmatiques et s’immiscent dans la recherche qui doit être indépendante. En coupant les suspensions, qui sont ceux que l’on pénalise au final ? Ce sont les étudiants.

»

Antoine Grange affirme  : « La communauté étudiante là-dessus est unanime  :  on est en train de construire un environnement fantasmé de Sciences Po Grenoble qui n’a rien à voir avec la réalité. »

Des questions sans réponses après la décision du Conseil d’Etat ?

Antoine Grange se dit soulagé  : « On va enfin pouvoir avancer ».

qui arrive un an et demi après le début de la procédure, fait du mal à la démocratie ?  Beaucoup de questions n’ont pas vraiment été jugées, faut de procédure ou quoi. Je souhaite qu’on éclaircisse certains points. Est-ce que Frédérique Lardé a usé de ses moyens de députée pour faire campagne ? Aujourd’hui, dans le jugement du Conseil d’Etat, il y a des questions qui restent en suspens.

On a l’impression d’avoir une justice qui ne s’est pas prononcée. »

Si le Conseil d’Etat n’a pas répondu à cette question, c’est qu’il n’a pas été saisi de cette interrogation. Mais pour la Commission Nationale des comptes de campagne la réponse est non.

Le projet du parc paysager du haras « trop luxueux »

nous étions les seuls à dire que les impôts risquaient d’être augmentés. Je ne vois que deux possibilités  : soit il y’a une méconnaissance des dossiers, ils ne l’envisageaient pas et ils sont aujourd’hui au pied du mur, soit c’est de la malhonnêteté.

 » 

 » Le patrimoine de la ville d’Annecy est beaucoup trop vétuste à ses yeux  : « On a des écoles qui sont depuis une dizaine d’année dans un état critique. »

beaucoup de monde a souffert, on traverse une crise économique, et les plus précaires se retrouvent davantage précarisés.

Aujourd’hui, je regrette vraiment qu’on ne parle pas du contexte. »

Pour autant l’utilisation de cet argent publique dans le PPI mérite d’être questionné pour Antoine Grange  : « On est obligé de mettre en face les moyens pour utiliser cet argent pour pouvoir investir dans les choses du quotidien des Annéciens et pas dans des projets luxueux comme celui du haras. »

Le projet du parc paysager du haras jugé « trop luxueux », il s’explique  : « Est-ce qu’on peut justifier de dépenser 8 millions d’euros dans un parc de centre-ville qui, du point de vue de beaucoup d’annéciens, ne demanderait qu’à être ouvert.

 »

  Aux annéciens du centre-ville, et plutôt aisés. Est-ce que ce sont vraiment ces publiques-là, qui ont besoin qu’on leur propose un espace comme celui-ci ? »  Pour Antoine Grange, il aurait fallu se questionner de la légitimité du projet  : « On aurait très bien pu faire plein de choses pour revoir ce projet, on aurait pu revoir son coût à la baisse et ne pas augmenter les impôts.

 » Il affirme  : « Il n’y aurait pas eu une hausse d’impôt si le prix du projet avait été revu à la baisse. »

« Jean Luc Rigaut a voulu la fusion pour se faire mousser  » (Antoine Grange)

  Pour Antoine Grange si la fusion ne remplit pas ses objectifs c’est en raison de « services pas encore assez structurés, toujours en mutation. »

 »

Mais ce sont des problématiques à voir dans leur ensemble.

Aujourd’hui ce sont des échelons de coopération qu’il faut savoir mettre en musique du mieux possible. Il ne faut pas les prendre pour des ambitions personnelles ou des « égo trips » pour se projeter politiquement dans d’autres instances qui n’ont rien avoir avec le quotidien des habitants et qui sont éloignées des besoins qu’ils expriment. »

 »

Le retrait de Jean Luc Rigaut permettrait selon Antoine Grange de retrouver « un débat sain »  :«  il faut qu’il s’efface et qu’il laisse place à cette nouvelle génération d’élus pour que l’on puisse faire espérer le citoyen dans nos instances démocratiques locales. »

 »

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L’agglomération du Grand Annecy

Mais pour l’élu et son groupe politique c’est bien le BHNS qui représente le meilleur moyen d’aménagement du territoire.

Mais la complexité du débat, et ce nouveau vote reporte encore à une date ultérieur le lancement des travaux  : « La question c’est qu’est-ce que l’on fait dans une temporalité proche pour améliorer la mobilité. » Antoine Grange défend le parti pris de son groupe  : « Notre position a toujours été de privilégier la ligne qui partira de la rive oust et qui arrivera à Glaisins.

Il faut se positionner pour commencer avant la fin du mandat sinon on ne va rien faire. On a besoin d’aller vite, c’est urgent. Les Annéciens veulent un moyen de transport.

Ça fait des dizaines d’année qu’on attend un moyen de transport. »

le débat est entaché par les clivages des groupes politiques de la ville d’Annecy  : « C’est une manière de porter des totems pour Réveillon Annecy au sein de l’agglomération. C’est terrible pour la ville d’Annecy à quel point elle s’affaiblit auprès de ses partenaires et des autres maires.

C’est évident que la crédibilité de la ville est entachée. »