H2O RADIO – ANNECY | Rodéo sauvage : police et parquet se mettent d’accord pour une plus grande fermeté


Annecy

ANNECY | Rodéo sauvage : police et parquet se mettent d’accord pour une plus grande fermeté

PUBLIE LE 02/05/2022 par Mathieu Hutin | Rédacteur en Chef – 140 vues

Les événements de la nuit de vendredi à samedi n’auront pas laissé des traces que sur le bitume de l’avenue de Genève. Au commissariat de police d’Annecy, on hausse le ton et visiblement, des décisions ont été prises.

Ce lundi 2 mai 2022, nous sollicitons le commissariat de police pour recueillir les informations des forces de l’ordre à opposer aux témoignages des riverains qui ont utilisé des mots parfois très fort, parlant de « désertions » de la part des policiers. Si nous devions nous entretenir avec le nouveau directeur départemental de la sécurité publique Alexandre Petit, c’est le commandant Delphine Bultez, Adjoint au Chef d’Etat-Major qui nous réponds car le directeur est parti sur une urgence. Delphine Bultez commence par revenir sur les faits :

« Vendredi 29 avril 2022 à partir de 23h20, nous avons été requis au 17 pour une concentration importante de véhicules qui se situait au niveau de l’avenue de Genève et plus particulièrement du centre commercial Carrefour. L’ensemble des policiers du commissariat d’Annecy appuyés par des renforts venus d’Annemasse se sont dépêchés sur place. Il y avait environ 250 véhicules immatriculés en France et en Suisse mais effectivement en majorité venant de Suisse.

Le rodéo était caractérisé avec des vrombissements assez bruyants, avec des accélérations inadaptées, dangereuses. Des conduites pas du tout cohérentes avec la voie. En plus des 250 véhicules, on estime que plus de 500 personnes étaient réunies pour assister au rodéo. Les contrôles policiers étaient compliqués car les participants étaient en sur numéraire. Nous sommes quand même intervenus et nous avons réussi à relever 60 immatriculations de véhicules. Nous n’avons pas pu les intercepter car cela était trop compliqué et trop dangereux pour nos effectifs d’intervenir. Parmi ces 60 immatriculations, ce sont encore majoritairement des véhicules immatriculés en Suisse. Ils seront verbalisés au regard de l’article R413-17 du code de la route : Vitesse excessive au regard des circonstances (les fonctionnaires sont aptes à juger des circonstances et le contrôle radar n’est pas nécessaire.) Une contravention de 4ème classe dont l’amende s’élève à 750 euros. Les contrevenants seront systématiquement poursuivis par le ministère public pour cette infraction. »

J’interroge le commandant sur la qualification de l’infraction car juste avant à Épagny, ce sont des faits délictuels qui ont été relevés par les militaires :

« Si les gendarmes ont déjà eu à connaître ce genre de rodéo : en zone police c’est la première fois que l’on est confrontés à ce genre de problématique. Si ce type de rassemblement devait à nouveau être constaté en zone police, il a été convenu avec le parquet d’Annecy qu’il y aurait une plus grande fermeté et que la procédure de rodéo urbain qui prévoit un délit passible d’un un an de prison et 15 000 € d’amende serait appliquée. Une peine doublée si les faits sont commis en réunion, triplée si l’auteur est sous l’emprise de l’alcool et ou de stupéfiants ou s’il n’a pas son permis et quintuplée s’il cumule deux de ces circonstances aggravantes. »

Delphine Bultez nous explique que le calme est revenu vers 2h30 du matin. Parallèlement, une enquête est en cours pour outrage mais le commandant ne rentrera pas dans les détails pour le moment. Selon l’officier : « une plus grande vigilance a été demandée aux forces de police pour constater ce genre de rodéo et pour réprimer le plus vite possible. »

A la question de savoir si des usagers qui avaient appelé le 17 s’étaient vu répondre qu’il n’y avait pas de patrouille disponible, la réponse de Delphine Bultez est ferme : « Je ne suis pas là pour chercher la polémique. Encore une fois, tous les policiers ont été sur place ainsi que des renforts d’Annemasse. Cet événement a tout de suite été pris en compte ainsi que les appels 17. Vous cherchez la petite bête et je pense que le directeur ne vous aurait pas répondu. »

Une question qui a dérangé le commandant qui explique qu’elle « n’aime pas le ton que prends l’interview » et que cette dernière va prendre fin si ce genre de question continue.

Delphine Bultez a visiblement été heurtée par le terme « déserté » utilisé par un riverain dans une de nos précédentes publications. Le commandant l’affirme : « Non, les policiers étaient présents ! Quand j’entends que les policiers ont déserté ça me met en colère. Vous faites votre travail, moi je fais le mien. Moi je sais que les policiers, ils étaient là tout le long de l’intervention. »

Concernant l’homme qui aurait été blessé par un plomb dans la tempe lors de ce rodéo, Delphine Bultez confirme qu’une enquête est ouverte et précise : « Je ne parle pas des enquêtes en cours. »