Le premier ministre Blaine Higgs critique la politique énergétique et environnementale du gouvernement fédéral depuis des semaines lors des débats à l’Assemblée législative.
Il a toutefois monté le ton lors de la période de questions de jeudi, en affirmant que la tarification du carbone et la réticence du gouvernement fédéral à investir dans les oléoducs représentent une politique «fautive» qui «tue» l’économie du pays.
Il répondait alors à une question du chef de l’opposition Roger Melanson, qui lui demandait d’investir pour limiter l’impact du prix de l’essence sur la classe ouvrière.
Le premier ministre a répondu que la province n’avait pas l’influence nécessaire pour changer les prix mondiaux de l’énergie, et a attribué la hausse du prix du pétrole au gouvernement fédéral.
Il a qualifié la politique environnementale du gouvernement fédérale «d’extrême verte», et a affirmé que le gouvernement libéral fédéral cherche à «devenir vert, puis fermer les lumières».
«Les gens ne pourront pas se permettre de vivre dans cet environnement.»
Selon lui, bien que la guerre en Ukraine ait accéléré le phénomène, la hausse du coût de la vie était prévisible et intentionnelle.
«Vous savez qui se cache de ces conversations? Le premier ministre du Canada, qui a créé une politique nationale et qui laisse les provinces y faire face.
C’est exactement ce qui était planifié. C’est arrivé plus vite que planifié, mais c’est exactement ce qui était planifié à travers tout ce processus: augmenter les prix pour que les gens ne puissent pas se permettre de vivre.»
Il a affirmé que la transition énergétique devrait se faire de façon «abordable» pour la population.
«Nous devrions le faire d’une façon qui permettrait de gérer notre sécurité énergétique, notre sécurité nationale, sans devoir être menacés par un pays comme la Russie. Nous ne devrions pas être pris en otage.»
«C’est plus gros que notre province, c’est un problème de chaîne d’approvisionnement national et international. Finalement, notre énergie sera plus dispendieuse alors que nous dépendons toujours de sources d’énergie traditionnelles. Quand on coupe l’offre avant de contrôler la demande, ça donne une augmentation massive des prix.
C’est assez simple.»
en plus du programme d’aide aux personnes à faible revenu annoncé hier.
Il a répondu qu’une intervention du gouvernement provincial pour réduire d’une dizaine de cents le coût de l’essence à la pompe serait rapidement éclipsée par l’augmentation du prix du pétrole.
«Ce ne sera jamais assez», a-t-il affirmé.
L’opposition répond
Le chef libéral provincial Roger Melanson croit que Blaine Higgs tente simplement d’esquiver la question d’une politique d’aide aux consommateurs en lien avec le prix de l’essence.
«Le premier ministre a l’habileté d’essayer de dévier le vrai enjeu et d’émettre les responsabilités à d’autres paliers gouvernementaux.
La réalité est qu’il a totalement le contrôle d’agir immédiatement pour réduire le prix à la pompe.»
David Coon, chef du Parti vert, a ricané lorsqu’on lui a demandé si la politique énergétique du gouvernement fédéral relève de «l’extrême verte».
«Pas du tout.
Quand on voit ce que d’autres pays font pour faire la transition vers un futur sans carbone, nous sommes bien loin derrière.»
Il a aussi dénoncé les propos du premier ministre.
«Il délire s’il croit que la politique fédérale affecte le prix mondial du pétrole, ce qui est la cause primaire des prix d’essence que nous voyons actuellement.
Je ne sais pas sur quelle planète il vit, mais soit il ne comprend pas, ou bien il utilise cela à des fins politiques.»
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