En pleine guerre en Ukraine, la France s’apprête à relocaliser sur son sol une vingtaine de productions industrielles militaires, révèle mardi franceinfo. Ces relocalisations sont une déclinaison de « l’économie de guerre » réclamée par l’Élysée. Le brief politique de Jean-Rémi Baudot.
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Publié le 14/03/2023 07 :25
Mis à jour le 14/03/2023 09 :24
Temps de lecture : 1 min.
Dans le contexte ukrainien, Emmanuel Macron a appelé les industriels français de l’armement à produire davantage et plus vite, une question de souveraineté et de crédibilité sur la scène internationale. Le mois dernier, on a appris que la France s’apprêtait à relocaliser la production de poudre pour ses obus d’artillerie (de 155mm). Selon nos informations, en tout, il y aura une vingtaine de relocalisations stratégiques en France.
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Jusqu’à présent, ces pièces étaient élaborées aux Etats-Unis puis forgées en Angleterre. Bientôt, l’élaboration et la forge seront faites en France dans l’usine Aubert et Duval située dans le Puy-de-Dôme.
« Produire Français » aura un coût
Si le projet doit être lancé cette année, la production n’est pas attendue avant début 2025. Il y a une question de budgets, car cela « va coûter plus cher » mais « on sera moins dépendant », assume-t-on au ministère des Armées. Ce retour sur le sol français de cette industrie de l’armement est une bonne nouvelle pour l’emploi notamment chez Aubert et Duval en Auvergne-Rhône-Alpes. « Produire Français » aura un coût. Rien que pour ces pièces d’hélicoptère produites en France, la facture devrait augmenter de 250 000 euros pour le budget de la Défense chaque année.
Il va donc falloir encore augmenter les budgets. La loi de programmation militaire est actuellement en négociation. On parle, aujourd’hui, de 400 milliards d’euros entre 2024 et 2030. Il y a donc la question de l’argent, mais encore faut-il que le tissu industriel français soit en capacité de répondre à cette nouvelle demande. Rien n’est moins sûr de ce côté. En France, il y a des difficultés pour embaucher, mais aussi une perte de savoir-faire et un manque de machines dans certaines usines. Selon le ministère des Armées, sur les 4 000 industries françaises de défense, au moins 200, souvent des PME, « ne seraient pas en mesure d’augmenter leur cadence ».
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