Des bourgmestres et des sinistrés jugent que l’armée est intervenue tardivement sur le front des inondations et manquait d’effectifs et d’équipements. Au moment critique de l’évacuation des populations de la vallée de la Vesdre, des communes ont appelé les militaires en vain.
L’intervention de l’armée sur le front des inondations dévastatrices de la mi-juillet laisse, chez certains élus locaux et sinistrés, une impression de trop peu. Surtout dans la vallée de la Vesdre, zone la plus touchée et où les victimes ont été les plus nombreuses. Lors de l’évacuation des populations menacées par les eaux, des militaires ont été envoyés à Chaudfontaine comme à Liège, mais ils ont été attendus en vain ou sont arrivés trop tard à Trooz, Pepinster, Verviers, Dolhain, Eupen. Défaillance du centre de crise provincial dépassé par l’ampleur du désastre? Moyens humains et matériels de la Défense insuffisants ou inadaptés? Un mois après le drame, l’heure est au bilan, aux leçons à tirer des événements…
Le numéro 2 de la Défense ne le contredira pas: le lieutenant-général Marc Thys voit dans l' »érosion des services d’urgence » puis répartir les secours et l’aide en fonction des besoins »La Défense a mis plus de 1 500 militaires à la disposition des secours en provinces de Liège, Namur, Luxembourg et Limbourg, précise encore le cabinet Dedonder. « Ce n’est pas rien, car les effectifs opérationnels sont limités: des soldats sont en opération à l’étranger ou se préparent à s’y rendre. D’autres sont toujours déployés en rue et autour des sites nucléaires dans le cadre de la surveillance antiterroriste. Une partie des effectifs occupe des fonctions administratives. Par ailleurs, l’armée ne peut aider qu’en situation d’urgence. Il n’est pas question pour elle de se substituer aux administrations civiles ou au secteur privé pour la reconstruction de ponts et autres infrastructures. »