inquiétudes autour de l’expérimentation dans dix-neuf départements


« Une culture du soupçon »

« Le gouvernement« Plus on cible les aides, plus on les conditionne, plus il y a de non-recours aux droits : les quinze heures de travail hebdomadaire annoncées sont donc potentiellement sources de pertes de droits », ajoutait le chercheur au Centre d’études et de recherches sur les emplois et les professionnalisations (Cérep).

« Une logique d’engagements réciproques et de devoirs »

« Il n’a jamais été question de travail gratuit ni de bénévolat obligatoire », tentait pourtant de rassurer le ministre du travail Olivier Dussopt, fin octobre devant le Sénat, après avoir évoqué, dans une lettre aux présidents de département, « quinze à vingt heures d’accompagnement et d’activités de tout type (formation, immersion, démarche sociale accompagnée, ateliers collectifs, etc.) pour travailler à son projet, dans une logique d’engagements réciproques et de devoirs ».Chargé du projet, le haut-commissaire à l’emploi et à l’engagement des entreprises, Thibaut Guilluy, traçait fin novembre dans La Croix un parallèle avec le contrat d’engagement jeune où « les quinze à vingt heures hebdomadaires doivent les aider à retrouver confiance, développer des compétences, découvrir un projet professionnel, l’allocation leur permettant de se concentrer sur leur engagement ».Selon Les Échos, un « contrat d’engagement » sera signé, un « conseiller référent » désigné et l’inscription à Pôle emploi systématique, alors qu’aujourd’hui ce n’est le cas que pour 60 % des allocataires.

inquiétudes autour de l’expérimentation dans dix-neuf départements

« Je ne veux pas que les gens s’installent dans le RSA »

« Nous avons perdu de vue certains des allocataires : dans mon département, certains sont inscrits depuis la création du RMI en 1988 ! », rappelait devant l’Ajis Stéphane Haussoulier, président (divers droite) du conseil départemental de la Somme, un des départements retenus pour l’expérimentation. Lui qui a réussi à diminuer le nombre d’allocataires de 19 000 à 17 000 insiste sur la nécessité d’accueillir très vite les allocataires après leur inscription.« Je ne veux pas que les gens s’installent dans le RSA. Avec 590 € de RSA, on survit. Moi je veux que les gens vivent et aient des projets », explique Stéphane Haussoulier, soulignant la nécessité du caractère « contraignant » du futur système pour remobiliser les gens.

« Je suis en tout cas assez surpris de ce que déploie l’État »

en plus des 115 millions de l’allocation elle-même salue-t-il, tout en s’inquiétant : « Pourquoi autant de moyens sur de si petits bassins d’emploi ? Comment fera-t-on demain pour généraliser à toute la France ? »