Publié le 5 Avr 22 à 14 :51Â
Actu Grenoble
Voir mon actu
Suivre ce média
des compétences, les moyens financiers pour pouvoir agir sur les grands sujets ».
Le PPI c’est quoi ?
un esprit montagnard. Chacun travaille pour ce qu’il représente bien sûr, mais dans une intelligence collective, à l’écoute d’un ensemble.
« Nous sommes dans un monde du moment tout autant que du lendemain. Et je pense que c’est totalement contraire à ce que doit être le politique. »Christophe FerrariPrésident de Grenoble Alpes Métropole
Nous sortons de la crise sanitaire, une période de forte instabilité économique.
Ce PPI traduit votre volonté d’impulser une dynamique à la fois économique et de transition ?CF : Nous sommes dans un monde du moment tout autant que du lendemain. Et je pense que c’est totalement contraire à ce que doit être le politique. Le rôle du politique est de donner de la perspective. Pour y parvenir, il faut tracer une route, définir les grandes orientations tout en laissant l’espace aux évolutions imposées par le temps, par les contextes, en somme, par la vie. Tracer ce chemin, c’est aussi se dire : nos grandes questions, il nous faut les régler et positionner les équations financières adaptées, ce qui relève d’un magnifique exercice politique de partage. Parler des transitions n’est pas une fin en soi. Ce qui est capital, moteur, c’est de savoir comment nous allons accompagner ces transitions et faire en sorte que chacun et chacune soit demain acteur et actrice de ces transitions. Ces sujets liés aux transitions ne sont pas réservés à une caste ou une catégorie sociale. Donner de la perspective, c’est aussi montrer que le modèle économique et l’équilibre financier métropolitain permettent d’y répondre et de dire aux acteurs publics et privés que la route est tracée par ce PPI entériné, validé par le vote.
Quels sont les outils pédagogiques que va mettre en place la Métropole pour traduire ce PPI auprès des différents acteurs du territoire ?CF : Très vite, avec le concours des vice-présidentes et des vice-présidents dans leurs délégations respectives, nous mettrons en place une boîte à outils en direction de tous les acteurs économiques du territoire, je pense aux acteurs du logement, du BTP et à bien d’autres filières, afin de leur indiquer quelle est la feuille de route de la commande publique à l’horizon des années à venir. Je souhaite également que nous mettions autour de la table les promoteurs, les acteurs universitaires, le monde associatif afin d’élaborer la mise en œuvre des transitions, car mettre les moyens au service des transitions n’est pas suffisant. Il faut veiller à l’accompagnement de chacun des acteurs qui compose le territoire. Ceux qui vont vraiment opérer ces transitions sont ceux qui vont rénover leurs habitations, choisir des véhicules plus propres et, pour cela, il nous faut travailler sur de véritables outils, originaux, innovants et performants afin que les habitants soient entraînés dans cette dynamique. Nous partagerons ces communications avec les 1 000 élus communaux du territoire et nous leur présenterons le PPI afin d’observer ensemble comment ce plan se traduit sur chacune des communes de la métropole.Vous allez mettre en place des contrats de codéveloppement avec les communes de la métropole. De quoi s’agit-il ?CF : Ces contrats de codéveloppement seront établis entre la Métro et les communes qui le souhaitent ou avec des groupes de communes. Dans ce cadre-là , je laisse le soin aux maires de trouver la bonne échelle. Ce contrat est aussi une façon de croiser ce qu’est le programme communal des maires élus et l’action de la Métropole. Je serai exigeant sur la question des transitions en appuyant sur l’engagement des communes sur la baisse de consommation d’énergie, sur la baisse des gaz à effet de serre, comment les communes produiront des logements et quels types de logements.Il y aura également des fonds de concours aux communes dont il faut encore déterminer les montants et le règlement, même s’il est important de veiller à ce que le process demeure souple et sans lourdeur administrative. Et qu’il contribue à renforcer ce lien entre les communes et la métropole.
« J’ai aimé les flambées des feux de cheminée, mais il est aujourd’hui reconnu par tous que c’est très mauvais pour notre santé et celle de nos enfants, donc il est nécessaire d’arrêter. »Christophe FerrariPrésident de Grenoble Alpes Métropole
L’amélioration de la qualité de l’air est une des grandes priorités du PPICF : Améliorer la qualité de l’air est un impératif. D’abord pour la santé publique des habitants, mais aussi pour l’attractivité du territoire. Aujourd’hui, pour attirer des entreprises et donc des collaborateurs et des collaboratrices sur notre territoire, cette question de l’air demeure dans le cadre bien légitime de la qualité de vie. Là encore, il faut porter beaucoup d’ambition et d’accompagnement, notamment sur la question de la prime Air Bois. Pour ma part, je suis favorable à la suppression du chauffage non performant. Comme tout un chacun, j’ai aimé les flambées des feux de cheminée, mais il est aujourd’hui reconnu par tous que c’est très mauvais pour notre santé et celle de nos enfants, donc il est nécessaire d’arrêter. Là aussi , il va falloir accompagner les ménages avec de la pédagogie, de la communication et des moyens financiers dans l’objectif de faire comprendre à chacun qu’il a une responsabilité dans l’air que nous respirons. L’amélioration de la qualité de l’air questionne aussi la zone à faibles émissions (ZFE) qui permettra de baisser les niveaux de pollution en oxyde d’azote et en particules. Le déploiement de ces zones sera fait avec intelligence, mais il est temps d’avancer sur ces sujets. L’accompagnement en matière de mobilité permet de générer des alternatives fortes aux contraintes rencontrées par les habitants sur le territoire. Il faut les aider à construire leurs mobilités. Pour ce thème comme pour tous les autres, il est nécessaire de créer un véritable service public de l’accompagnement. Toutefois, il convient de demeurer réaliste. La qualité de l’air dans l’agglomération grenobloise ne sera jamais celle d’une zone rurale située en altitude. Nous sommes une métropole, en grande partie urbaine, et nous serons dans un niveau intermédiaire. Il faut être réaliste sur ce point et il est inutile d’aller chercher des niveaux qui resteront inatteignables. Comment expliquez-vous le succès rencontré lors du vote de ce PPI ?CF : Le résultat de ce vote est le fruit de plusieurs mois de travail. C’est aussi la réussite d’un vice-président, Raphaël Guerrero, qui a accompli une tâche absolument remarquable en allant à la rencontre de chaque maire afin d’identifier ses besoins et de croiser, d’hybrider tout cela avec notre politique métropolitaine.Sur le plan politique, je suis très heureux que nous soyons parvenus à ce que, de La France Insoumise jusqu’à LREM, tous aient voté ce PPI, bien au-delà de notre majorité.Je ne suis pas certain qu’il y ait, en France, un tel exemple de concorde sur ce qu’a été ce travail collectif et je remercie toutes et tous pour le travail fourni, car tout le monde a été partie prenante de ce projet. Ce PPI n’est pas celui du président de la Métropole, mais j’ai en effet souhaité que soit mise en place cette méthode d’animation, à la fois politique, sur des valeurs qui fondent la majorité de gauche, écologique et citoyenne, mais s’articulant également avec la volonté des maires et de l’ensemble des acteurs. Ce résultat montre que ce travail-là est possible.Propos recueillis par Sébastien Mittelberger (La Quinzaine)Vidéos : en ce moment sur ActuCet article vous a été utile ? Sachez que vous pouvez suivre Actu Grenoble dans l’espace Mon Actu. En un clic, après inscription, vous y retrouverez toute l’actualité de vos villes et marques favorites.