Le Vrai du Faux Junior répond aux questions des élèves sur la laïcité


Cette semaine dans le « Vrai du Faux Junior », nous répondons aux questions d’élèves sur la laïcité, en particulier à l’école.

Les élèves du collège André-Derain, à Chambourcy dans les Yvelines, nous ont interrogé sur le principe de laïcité dans la société, mais surtout à l’école. Pour répondre à certaines de leurs questions, le documentariste Jean Crépu. Il a réalisé le documentaire Liberté, égalité et laïcité. Avec sa caméra, il s’est rendu à plusieurs reprises dans une école primaire, ainsi que dans un collège de Rhône-Alpes pour voir comment était appréhendée la question de la laïcité, à la fois par les enseignants et par les élèves.

Le Vrai du Faux Junior répond aux questions des élèves sur la laïcité

Origines et signification de la laïcité

Louis nous demande « d’où vient le mot laïcité et depuis quand a-t-elle été instaurée dans les écoles ? » Grâce au site Eduscol du Ministère de l’éducation, et au site Junior Sénat, on peut retrouver beaucoup d’éléments pour répondre à ces questions. On apprend que le mot laïc vient du latin laicus qui signifit « commun, du peuple » pour désigner toutes les personnes qui ne font pas partie de l’église.

Jean Crépu explique à Louis que les origines de la laïcité « remontent à la fin du XIXᵉ siècle, où il y a eu les premières lois Jules Ferry, puis en 1905, la date vraiment emblématique, qui est la séparation de l’Église et de l’État et qu’on célèbre chaque année, le 9 décembre comme la Journée de la laïcité. »

Liberté de croire ou de ne pas croire

Ashley nous demande s’il est vrai « que la laïcité interdit quiquonque de se prévaloir de ses croyances religieuses ». La laïcité c’est le principe en France qui garantit la liberté de chacun de croire ou de ne pas croire. Cela repose sur trois principes, d’abord l’égalité : nous sommes tous égaux devant la loi quelles que soient notre religion ou notre opinion. Ensuite la liberté : nous sommes libres de croire, ou de ne pas croire, d’exprimer notre religion ou notre opinion, mais toujours dans le respect de la liberté des autres. Enfin la neutralité de l’Etat qui n’a pas le droit d’imposer à qui que se soit une religion ou encore de ne pas croire.

À l’école, la laïcité ne change pas de définition, elle est d’ailleurs enseignée comme on le voit dans le documentaire de Jean Crépu. On peut très bien parler de sa religion ou d’autres religions en général, mais dans le respect des convictions et des libertés des autres. Ainsi aucun adulte ou aucun de élèves ne doit dire et imposer ce en quoi doit croire ou ne pas croire un autre élève. Enfin à l’école on ne porte pas de signes religieux ostensibles, on ne montre pas de manière trop visible sa religion. 

Jean Crépu explique que la question d’Ashley revient souvent dans ses échanges avec les élèves et les professeurs, il rappelle que « la laïcité n’est pas là pour empêcher. Elle est là, plutôt, pour garantir une liberté et cela n’est pas toujours bien compris ». En revanche il a constaté au long de ses séances de tournage « qu’il y avait de la part des enseignants, en tout cas de la part de bon nombre d’enseignants, le temps nécessaire à expliquer, à débattre, parce que ce sont des notions qui méritent le débat. »

Oui, la FFF a bien rappelé à l’ordre les arbitres de foot au nom du principe de laïcité

Syffrandie nous demande s’il est vrai « que les arbitres français ont reçu l’ordre de ne pas interrompre les matchs de foot de Ligue 1 pendant l’Iftar (le ftour) avec pour seule excuse la laïcité ? » (Le ftour, ou l’iftar, c’est ce qui marque l’heure de la rupture du jeûne le mois du ramadan). C’est vrai, la Fédération française de football, la FFF, a fait passer le message par mail aux arbitres en mars dernier. Elle expliquait qu’il « a été porté à la connaissance de la Fédération des interruptions de matchs suite à la rupture du jeûne du ramadan. Ces interruptions ne respectent pas les dispositions des statuts de la FFF ».

D’après le président de la commission fédérale des arbites à la FFF, qui avait réagi à la suite de ce mail, les remontées venaient de certaines rencontres de niveau amateur qui auraient été arrêtées pour permettre aux joueurs pratiquants de s’hydrater, ce qui est contraire au règlement. Il avait aussi rappelé « l’article premier des statuts de la fédération sur le respect exigeant du principe de laïcité dans le football ».

La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra avait aussi réagi sur Mouv le 5 avril dernier : « En France, on a un socle de laïcité qui est là pour préserver les convictions religieuses de chacun, la liberté de conscience, la liberté de croire ou ne pas croire de chacun. »