Ainsi apprend-t-on qu’un an de prison avec sursis a été requis contre Jean-Marc Morandini pour avoir échangé des messages sexuels avec deux adolescents et poussé un troisième mineur à se dénuder lors d’un casting. Jugé pour « corruption de mineurs », l’homme de 57 ans a fait « basculer la vie » de « ces enfants » et ne fait preuve aujourd’hui « d’aucune prise de conscience », a estimé le procureur Aurélien Brouillet, en réclamant également qu’il se soumette à une obligation de soins.
Face ces accusations, il a plaidé tour à tour la « maladresse », « l’humour » ou « l’imprudence ». « On est dans le virtuel, pour moi il n’y aucune volonté de rencontre », a-t-il assuré avant de récuser toute « attirance particulière » pour les mineurs.
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Le tribunal s’est d’abord penché sur les messages qu’il a échangés en 2013 avec Romuald (prénom modifié). Un jeune homme qui était fan de lui à l’époque où il travaillait encore pour NRJ12. Il l’a ainsi contacté sur Twitter après avoir assisté à l’une de ses émissions. Et très vite, Jean-Marc Morandini a orienté la conversation vers les pratiques sexuelles de l’adolescent, en demandant notamment s’il avait des érections. Des messages lus à l’audience. L’animateur a alors assumé ce « jeu de séduction » et ces « échanges très ouverts parce que la sexualité ce n’est pas tabou ». Il affirme qu’il ignorait le jeune âge de son interlocuteur même si la présidente du tribunal a lu un message dans lequel Romuald interrompait une conversation parce que sa « mère doit lui faire réciter son (cours d’) histoire ». Et il a expliqué que quand il a appris son âge, il a cessé « immédiatement » tout échange avec lui.
« On était dans l’humour », a tenté le prévenu à la barre. La présidente Alice Perego lui a alors rappelé l’âge du jeune homme. « Ça n’empêche pas d’avoir de l’humour », a répondu l’accusé. Le plaignant, lui, avait un tout autre souvenir : « A aucun moment, ce n’était de l’humour. Je lui ai demandé d’arrêter. » Et d’ajouté qu’il a toutefois rechigné à cesser les échanges avec l’animateur dont il était « très fan ». « Je voulais travailler dans le milieu des médias, c’était la seule porte que j’avais pour pouvoir assister une émission », a-t-il poursuivi, en ajoutant être encore aujourd’hui « sous médicaments pour pouvoir dormir normalement ».
Un plaignant « traumatisé »
Une requête refusée par l’adolescent de 16 ans. « Ça m’a traumatisé », a-t-il confié. Jean-Marc Morandini a affirmé n’avoir gardé aucun souvenir de cet épisode et a contesté les faits.
une « quinzaine », a admis Jean-Marc Morandini – pour un film qui n’a jamais vu le jour. « S’ils voulaient se masturber, ils pouvaient le faire. Je ne pense pas que ce soit illégal », a rétorqué l’accusé. Et la présidente de répondre. « Ce n’est pas illégal pour des majeurs », lui rétorque la présidente.