Concurrencer Monster Hunter sur son propre terrain. Vaste programme. C’est pourtant à cette lourde tâche que s’est attelée l’équipe d’Omega Force, division de Tecmo Koei, bien connue pour son travail sur les séries Dynasty Warriors et Toukiden, un jeu de chasse aux démons issus du folklore japonais. Son nouveau bébé, baptisé Wild Hearts et édité par Electronic Arts, arrive sur consoles et PC ce vendredi 17 février 2023, après plus de quatre années de développement.L’action se déroule dans un monde luxuriant d’inspiration féodale japonaise, la contrée d’Azuma. Les humains y côtoient les Kemonos, des bêtes sauvages aux proportions dantesques qui ont fusionné avec leur environnement. Intimement liés à la nature, ces monstres ont tendance à tout détruire sur leur passage. Les joueurs incarnent ainsi le héros ou l’héroïne capable d’affronter ces titans de chair et de protéger les villages humains.Un jeu de chasse au monstre « unique » ?Lors d’une présentation de Wild Hearts, Kotaro Hirata, l’un des directeurs du jeu, annonçait « un nouveau genre de jeu de chasse unique et innovant ». Mettons un terme au suspense tout de suite : non, Wild Hearts ne révolutionne en rien le genre. On y retrouve tous les ingrédients qui ont fait le succès de ses grands noms (enfin, celui de Monster Hunter) : d’immenses étendues, un souffle épique, des créatures impressionnantes et son lot de « personnages fonctions ».
rien de bien étonnant, l’amateur du genre arrive en terrain conquis.
Un gameplay souple, mais aussi déséquilibréAlors, qu’est-ce qui distingue Wild Hearts de ses aînés ? Manette en main, « la question est vite répondue ». Ce qui frappe d’abord, c’est la souplesse du gameplay. Dégainer et rengainer son arme se fait à une vitesse étonnante, les différentes actions (frapper, sauter, courir, glisser, rouler) s’enchaînent très rapidement. De quoi donner une énergie certaines aux affrontements… mais aussi un aspect brouillon à souhait, avec une caméra qui peine à suivre l’action, même lorsqu’on cible sa proie.
Dès le début, et malgré les efforts des PNJ pour nous faire croire l’inverse, le héros semble tout-puissant face aux Kemonos. ENTRETIEN. Jeux vidéo : chez EA, l’accessibilité au cœur de la créationCertes, les affrontements peuvent durer plusieurs dizaines de minutes, mais à aucun moment le joueur ne se sent en danger. La glissade est la solution à tous les problèmes et même une fois le héros blessé, pouvoir récolter (même en plein combat) des herbes de soin rend le défi anecdotique.Les Karakuris, une valeur ajoutéeVotre personnage a accès à une technologie ancestrale inédite en plus des armes conventionnelles : les Karakuris. Il s’agit de mécanismes sophistiqués permettant de combattre les Kemonos, mais aussi d’évoluer au sein d’Azuma. Les tentes (qui servent de checkpoint), un système de poulie pour surprendre un Kemono depuis les hauteurs, des tremplins en plein combat pour éviter des coups et riposter de manière optimale : tout un panel d’outils, déblocables au fur et à mesure de la progression, vient s’ajouter à l’arsenal du joueur.
Le jeu est beau, c’est indéniable, même s’il est gourmand en ressources. Forêts verdoyantes, plaines gelées ou cavernes tortueuses, on explore les terres d’Azuma avec plaisir. Les Kemonos d’une même espèce varient selon leur biome : ainsi, le Dos-de-Lave cobalt, qui vit dans le froid polaire, est le cousin direct du Dos-de-Lave, créature simiesque au corps volcanique.
Les animations des Kemonos sont plutôt réussies dans l’ensemble. Au gré du combat, ils peuvent passer en état de rage et ainsi utiliser de nouveaux coups. L’élément (feu, glace, vent…) auquel chacun est rattaché fonctionne comme une « extension » de son propre corps, et lui permet de gagner en allonge ou en force. Avec un peu de temps, il est possible de conditionner leurs réactions, pour prendre l’ascendant.Petite fonctionnalité bienvenue : avoir des gestes d’affection envers les créatures d’Azuma (en dehors des Kemonos, bien sûr) permet d’obtenir une aide ponctuelle ou des récompenses.Multijoueur et intérêt sur le long termeWild Hearts est jouable en coopération jusqu’à trois et non pas quatre joueurs. Une volonté des développeurs de « garder les affrontements tendus jusqu’au bout ». Cependant, même si les Kemonos sont évidemment plus forts lors des sessions multijoueurs, l’argument est rapidement balayé : il suffit que l’un des chasseurs attire le monstre pour que ses compagnons se soignent en quelques secondes. Les situations complexes sont donc rapidement désamorcées.
Lors de notre test, les serveurs étaient très stables. Reste à savoir si l’affluence à la sortie du jeu, combinée au crossplay entre consoles et PC, viendra entacher l’expérience.Est-ce que Wild Hearts est un jeu de chasse aux monstres accessible ? Oui. Est-il trop accessible, au détriment de l’expérience de jeu ? Probablement. Parviendra-t-il à nourrir l’intérêt des joueurs sur la durée ? En l’état actuel, on en doute. Les Kemonos, Karakuris et quêtes de haute difficulté ajoutés dans les mois à venir, sans doute accompagnés d’un équilibrage du jeu, pourraient cependant changer la donne. Wild Hearts, disponible vendredi 17 février 2023 sur PS5, PC et XBoxSeries. Prix : 79,99 €. Pegi 12.