La 27e Conférence des Parties (COP) s’est ouverte lundi 7 novembre à Charm el-Cheikh (Egypte). Cette 5e COP « africaine » se tient dans un contexte international peu propice pour progresser sur le chemin de la lutte contre le réchauffement climatique, qui fait sentir ses effets de plus en plus fréquemment partout dans le monde. Tous les soirs, « Un jour à la COP » livre un condensé de ce qui s’est dit et noué durant la journée de négociations, et part à la rencontre de quelques-uns de ses acteurs. Ce vendredi était consacré à la décarbonation.
C’EST DIT !
« L’Agence internationale de l’énergie dit qu’avec tous les forages existant depuis vingt ans, on a assez de gaz et de pétrole pour les vingt ans qui viennent, qu’il faut développer des énergies renouvelables, des transports en commun, si on veut éviter un avenir apocalyptique. Malgré cela, TotalEnergie veut faire ce pipe-line, et M. Pouyanné, le patron de Total, refuse de répondre à nos questions »,
« La crise climatique concerne la sécurité des êtres humains avant d’appeler « tous les pays à faire plus » pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (Par Jeanne Richard)♦ La Fondation Rainforest publie un rapport accablant sur les menaces que constituent les projets pétroliers de RDC pour les forêts tropicales du bassin du Congo Actuellement il y a destruction du parc par des populations à la recherche du moyens de survie, la valeur biologique est en voie d’être détruite et si on y ajoute, ça serait catastrophique. »Pour sa part, la Fondation Rainforest craint des destructions forestières en cascade entre blocs pétroliers, bûcherons, colons et braconniers. Il est encore temps pour les nations africaines et la communauté internationale de suivre une autre voie pour le bien-être économique des populations, estime-t-elle, tout en protégeant ces forêts essentielles et les communautés qui en dépendent. (Par Claire Fages)
De leur côté et « continuent d’augmenter mi-temps entre les deux semaines de la COP, est traditionnellement le jour des manifestations de la société civile. Cette année, les cortèges seront réduits par les mesures de sécurité drastiques prises par les autorités égyptiennes. Kevin Ossah, Togolais de 25 ans et secrétaire général du Climate Action Network en Afrique de l’Ouest et du Centre, espère qu’il y aura malgré tout plusieurs centaines de jeunes à la manifestation, afin d’exiger une action concrète et rapide des dirigeants politiques sur le climat. (Recueilli par Claire Fages).
EGYPTE/COP _Son MATIN Manifestation de la société civile
l’ONU réclame la libération d’Alaa Abdel Fattah projet d’oléoduc entre l’Ouganda et la Tanzanie mené par (EACOP) et d’exploitation gazière au large de l’Afrique du Sud, salaire augmenté de 52% en pleine crise inflationniste… L’homme cumule les griefs.Global Witness sans surprise a fait le pied de grue. L’ONG britannique et bête noire des lobbyistes des énergies fossiles, a sorti hier son deuxième rapport sur la présence du lobby des énergies fossiles à la COP : de 503 à Glasgow, il compte 636 personnes accréditées.Étaient présents aussi médias, militants et même une poignée de jeunes étudiants français, issus d’écoles d’ingénieurs ou de Polytechnique, l’école de formation du patron. Tout le monde a quelque chose à dire ou à demander – selon le métier – à Patrick Pouyanné qui arrive et s’arrête même devant une jeune activiste de Global Witness : « Est-ce que vous allez reconstruire l’Ukraine avec l’argent de sang russe ? », lui demande-t-elle. Dépité par la question, il répond : « Probablement. » Pressé par l’agitation ambiante, il semble finalement contraint de s’isoler un moment dans une petite pièce du pavillon guinéen, juste en face de celui de l’IETA.
un projet pétrolier à l’heure du dérèglement climatique« Ceux qui vivent au dernier kilomètre »Plus tôt dans l’après-midi« Les grands groupes pétroliers et gaziers promettent de sortir les Africains de la précarité énergétique depuis des décennies. Mais c’est un mensonge. Les oléoducs, les lignes à haute tension, les centrales au fuel, au pétrole et au charbon n’atteindront jamais ceux qui vivent au dernier kilomètre. Le pétrole et le gaz que les grandes compagnies veulent forer en Afrique ne sera pas pour les Africains. Il sera chargé sur des bateaux vers l’Europe. Et les profits de ces nouveaux puits finiront dans les poches des plus riches. »Face au projet d’oléoduc EACOP, la solidarité Nord-Sud s’impose, estiment les manifestants, car le changement climatique déjà subi par les Africains à cause des énergies fossiles frappe le Nord à son tour.
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