Joe Biden et Xi Jinping vont tenter de faire baisser la tension


Joe Biden lors d’un entretien en visioconfĂ©rence avec le dirigeant chinois, Xi Jinping, depuis la Maison Blanche, le 15 novembre 2021. JONATHAN ERNST / REUTERS « GĂ©rer la compĂ©tition » : l’expression reflĂšte toute la stratĂ©gie des Etats-Unis vis-Ă -vis de la Chine. Elle a Ă©tĂ© Ă  nouveau employĂ©e par le conseiller Ă  la sĂ©curitĂ© nationale, Jake Sullivan, le 10 novembre. Ce dernier a Ă©voquĂ© devant la presse le cadre dans lequel Joe Biden, le prĂ©sident amĂ©ricain, et Xi Jinping, son homologue chinois, doivent se rencontrer, lundi 14 novembre, Ă  Bali (IndonĂ©sie), en marge du sommet des pays du G20. Lire aussi : Article rĂ©servĂ© Ă  nos abonnĂ©s Xi Jinping l’idĂ©ologue dĂ©finit sa vision pour faire de la Chine une puissance « au premier rang mondial » Il s’agira du premier entretien en tĂȘte-Ă -tĂȘte entre les prĂ©sidents depuis l’élection du dirigeant amĂ©ricain. Mais la frĂ©quence de leurs conversations – cinq depuis janvier 2021 – indique l’importance du dialogue bilatĂ©ral, malgrĂ© la dĂ©fiance mutuelle profonde et les intĂ©rĂȘts divergents qui caractĂ©risent les relations sino-amĂ©ricaines. Chacun redoute l’autre, lui prĂȘte des intentions cachĂ©es, croit dans les fragilitĂ©s du modĂšle adverse. Dans sa stratĂ©gie de sĂ©curitĂ© nationale, publiĂ©e le 12 octobre, l’administration amĂ©ricaine prĂ©sentait la Chine comme « le seul compĂ©titeur qui a l’intention de reformater l’ordre international ». Le 9 novembre, au lendemain des Ă©lections de mi-mandat, Joe Biden a prĂ©cisĂ© que chacun des deux hommes allait exposer ses « lignes rouges » dans tous les dossiers. Aucune avancĂ©e concrĂšte ni communiquĂ© commun ne sont attendus. Pour sa part, PĂ©kin est restĂ© Ă©vasif au sujet de cette rencontre prĂ©sentĂ©e comme une « proposition amĂ©ricaine ». « Le monde a besoin de savoir comment les deux pays les plus importants peuvent coexister et coopĂ©rer pour gĂ©rer les dĂ©fis globaux », Ă©crit le China Daily. Lire aussi : Article rĂ©servĂ© Ă  nos abonnĂ©s A la COP27, Joe Biden juge les efforts pour le climat « plus urgents que jamais »

Le contentieux taĂŻwanais

A la suite de la visite dĂ©but aoĂ»t de la prĂ©sidente de la Chambre des reprĂ©sentants, Nancy Pelosi, Ă  TaĂŻwan, la Chine avait rompu certains canaux de dialogue avec les Etats-Unis, notamment sur le climat et sur les questions militaires. Mais, au plus haut niveau, ces contacts ont repris trĂšs vite pour prĂ©parer le tĂȘte-Ă -tĂȘte. Le secrĂ©taire d’Etat amĂ©ricain, Antony Blinken, et son homologue, Wang Yi, se sont rencontrĂ©s en marge de l’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des Nations unies, Ă  New York, le 23 septembre. Une semaine plus tard, ils avaient un nouvel entretien tĂ©lĂ©phonique. Le 28 octobre, Wang Yi a accueilli le nouvel ambassadeur amĂ©ricain Ă  PĂ©kin, Nicolas Burns. Depuis la fin du 20e congrĂšs du Parti communiste chinois, qui lui a accordĂ© un troisiĂšme mandat de secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, en octobre, Xi Jinping n’a eu de cesse d’insister sur la nĂ©cessitĂ© d’ĂȘtre fidĂšle au marxisme et Ă  la pensĂ©e de Mao. « La modernisation n’est pas l’occidentalisation », a-t-il observĂ© dĂ©but novembre, Ă  PĂ©kin. Le flottement entourant les rĂ©sultats dĂ©finitifs des Ă©lections aux Etats-Unis, dus aux particularitĂ©s locales du dĂ©pouillement, permet Ă  la propagande officielle d’y dĂ©celer une vulnĂ©rabilitĂ©. « Le systĂšme amĂ©ricain est malade », clame le Global Times. En revanche, la Chine a peu rĂ©agi aprĂšs la limitation sans prĂ©cĂ©dent des exportations de puces Ă©lectroniques avancĂ©es, dĂ©cidĂ©e par la Maison Blanche en octobre. Une dĂ©cision de taille dans la bataille commerciale entre les deux pays et un coup dur pour la Chine. Il vous reste 43.2% de cet article Ă  lire. La suite est rĂ©servĂ©e aux abonnĂ©s.