Jonction Est : pourquoi ce projet d'échangeur sur le périphérique toulousain fait polémique


Le projet ancien d’échangeur sur le périphérique toulousain à la Cité de l’espace et d’une route vers Quint-Fonsegrives est toujours vivement contesté par l’opposition métropolitaine au nom de l’écologie. Une concertation du public est en cours.

Haro sur la Jonction Est. Ce projet d’échangeur sur le périphérique à proximité de la Cité de l’espace, dont les premières études remontent à 2005, suscite toujours autant d’animosité du côté des opposants à la majorité de Jean-Luc Moudenc à la Métropole. La tension est même montée d’un cran dernièrement, début juin, lors d’une réunion des élus du bureau de la Métropole qui ont programmé une nouvelle concertation. Jusqu’à fin septembre, en attendant l’enquête publique qui aura lieu l’année prochaine, le public pourra dire ce qu’il pense de cet échangeur qui, entre les sorties Montaudran et Lasbordes, doit relier au périphérique la Cité de l’espace et le parc d’activité de la Grande plaine côté Toulouse, et, de l’autre côté, Quint-Fonsegrives, Entiore et la clinique Capio Croix-du-Sud, via une nouvelle route d’1,2 km qui passera au sud de l’aérodrome de Lasbordes.

Jonction Est : pourquoi ce projet d'échangeur sur le périphérique toulousain fait polémique

Le nouvel échangeur est prévu près de la Cité de l’espace.

Le maire de L’Union, Marc Péré, a aussi fait de la Jonction Est, un de ses combats. « Ajouter des voitures aux voitures, ce n’est pas ça l’avenir. » Et pour lui, cet échangeur, « à 800mètres de celui de Montaudran, n’a pas de sens ». Élu du même groupe à la Métropole, Maxime Le Texier pense également que la Jonction Est est « inutile » car elle ne dessert pas d’équipement. « Elle cache un projet d’urbanisation », dénonce-t-il. 

Une opposition frontale

Ces élus mettent aussi en cause le coût du projet. Dans le dossier de la consultation publique, l’échangeur, selon les chiffres 2016, est évalué à 33,5 M€, financés par la Métropole et Vinci, et la liaison vers Quint à 27 M€ à la charge de la Métropole. Mais quelle est l’actualisation de ces coûts ? Interrogent-ils en soulignant au passage l’opposition de riverains.

La Jonction Est, qui doit voir le jour en 2028, devrait donc essuyer encore bien des tempêtes. D’autant plus que l’opposition est frontale. Pour la majorité, à l’inverse, l’avantage de l’échangeur est clair. Le dossier de concertation présente ainsi « de nouvelles études de trafic routier » qui montrent que « la Jonction Est ne génère pas de nouveaux déplacements ». Elle viendrait « soulager les échangeurs de Lasbordes et Montaudran et « rééquilibrer les trafics dans ce secteur », est-il écrit.

Maire de Saint-Orens et vice-présidente de la Métropole, Dominique Faure veut se faire la porte-parole des élus du secteur mais aussi des habitants. « La Jonction Est, c’est une évidence », avance-t-elle au vu de la congestion actuelle du Sud-est. « Il est impossible d’absorber les flux à venir sans ouvrage de voirie et sans transports collectifs. » L’élue revendique également une approche écologiste mais avec « pragmatisme » et l’envie « de trouver une solution pour les habitants. » Le projet prévoit ainsi, pour « jouer sur tous les leviers », « une piste cyclable et une balade piétonne. »

Une concertation et. une manifestation

Le public peut s’exprimer par mail, courrier ou sur des registres. Les opposants, réunis dans un collectif « Non à la Jonction Est », ont, eux, programmé une manifestation ce dimanche, à 10 heures, sur le site du futur échangeur rue Maurice-Hurel.