Erin O’Toole et Jagmeet Singh s’en sont servi pour reprocher, encore une fois, à Justin Trudeau d’avoir déclenché cette campagne. Le chef libéral, lui, a insisté sur les commentaires de son adversaire conservateur en appui au premier ministre albertain.
En octobre dernier, M. O’Toole disait que Jason Kenney gérait mieux la pandémie de COVID-19 que le gouvernement Trudeau. Mercredi soir, M.
Kenney faisait plutôt un mea culpa, admettant qu’il avait trop vite relâché les restrictions dans sa province.
«Comme le premier ministre Kenney l’a avoué hier soir, son approche était erronée, a souligné M. Trudeau.
Et le leadership, ça compte pour quelque chose dans cette pandémie. Le fait que M. O’Toole continuait d’applaudir le style de leadership et l’approche de M.
Kenney même il y a quelques jours, souligne à quel point ce n’est pas le bon leader pour en finir avec la pandémie.»
Cette question de son appui au premier ministre Kenney, M. O’Toole a refusé d’y répondre 11 fois pendant son point de presse à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick.
Les militants conservateurs ont applaudi pour enterrer les questions hors micro qui continuaient de réclamer des réponses. Puis, l’équipe conservatrice en est venue à menacer de mettre fin à l’exercice si les reporters insistaient.
«J’appuie les provinces dans leurs efforts d’essayer de lutter contre la COVID-19», a offert, à répétitions, M. O’Toole en guise de réponse. «Le gouvernement fédéral devrait (…) offrir de l’appui aux premiers ministres des provinces plutôt que de leur chercher querelle pendant une élection comme le fait M.
Trudeau, une élection qu’il a déclenchée au lieu de montrer du leadership en pleine pandémie», a-t-il ajouté chaque fois.
«Ce n’est pas le temps d’une élection… en pandémie», a répondu M.
O’Toole.
À Toronto, le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) a tenté d’écorcher à la fois le premier ministre conservateur de l’Alberta et le chef libéral en campagne. «C’est clairement un manque de leadership en Alberta de la part de M.
Kenney et on doit le blâmer (…) mais, M. Trudeau a une responsabilité aussi. Il est le premier ministre.
Et le premier ministre a décidé d’avoir une élection pour des raisons égoïstes au lieu de continuer de faire le travail pour aider les gens dans cette pandémie», a déclaré M. Singh.
Au point de presse de M.
Trudeau, à Montréal, on lui a demandé s’il n’aurait pas pu éviter à l’Alberta sa crise et intervenir.
«Malgré ce que certains pensent, je respecte profondément les champs de compétence des provinces», a offert le chef libéral, en rappelant les milliards de dollars transférés aux provinces depuis le début de la crise.
«Avec l’Alberta, nous avons offert de l’appui pour le traçage de contacts, on a envoyé des tests rapides, on a envoyé des millions de vaccins.
Assez pour (que) tous les Albertains (puissent se faire) vacciner. On a été là pour les encourager, les pousser dans la bonne direction. Mais on respecte et on ne va pas microgérer dans leurs champs de compétence», a-t-il ajouté.
Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, n’était attendu qu’en après-midi, jeudi, à Saint-Jérôme.