« Y aura forcément Kylie Jenner »


en vrac  : la justesse du casting. Des corps plus ronds, rien de plus, au milieu de longues tiges. Juste ça, comme un curseur que l’on bouge. La beauté de ces corps qui font penser à celui de Bardot. Ensuite, l’empressement avec lequel on s’approprie les vêtements. Une certaine jupe portefeuille basse sur les hanches, avec sa découpe insolite (ornée de boucles) à l’ourlet. Les volumes des blousons, larges comme des poignées de main honnêtes. Les paillettes sur un ensemble bleu. Nicolas di Felice, rend un tel service à Courrèges. Il sort la marque de la fossilisation où son succès l’avait placée, et aussi d’une injonction de nouveauté. Il faut savoir désobéir sans dénaturer. Ce que l’on voit défiler là n’est pas le Courrèges d’Emily in Paris (lequel, trouvé chez Plaisir Palace, est fort beau), ou alors il faudrait qu’elle ait passé un peu plus de temps à la Capitale. Mais je n’ai pas de doutes  : dans le monde entier, par la grâce des réseaux sociaux, ces looks sont en train de devenir la France.Journal Humain de la Mode  : « Il va pleuvoir une fortune  !  »Journal Humain de la Mode  : « Moi-même, j’ai pleuré »

The Row

Acne studios

c’est sa vie 2022 Beaucoup de mes amies aux airs pourtant si doux, sont bardés d’épines. Les sacs en sont constellés. Mais bientôt les manches des manteaux et vestes, aussi. La couture des pantalons. Et pourtant, tous ces êtres ont un cœur, d’ailleurs ils les portent souvent sur eux, c’est pris dans l’imprimé de leur tenue, c’est brodé, c’est là, immense, partout. Ces êtres en rose comme une piqûre de rappel. La tentation de se protéger et l’envie de clamer sa tendresse. Les deux en même temps. Nous.Le défilé de la vraie rue

« Y aura forcément Kylie Jenner »

Shang Xia

h2>Chloé

chez Schiaparelli Des sandales décontractées mais déjà à la gloriole assurée parce queh2>Isabel Marant

Isabel Marant , Fashion Week de Paris, septembre 2022 (COLLAGE DE SOPHIE FONTANEL )J’arrive 45 minutes en avance, et sur Morgane Dubled, model avec qui j’ai sympathisé ces derniers temps. On prend un verre au café à l’entrée du show. Elle me raconte son sujet de mémoire à l’université, il y a quelques années de ça, sur la culture du selfie. Le temps passe et soudain on entend des cris hystériques en même temps qu’on constate la densification de la foule  : des célébrités arrivent. A côté de nous, un homme assez classique monte sur une chaise. Il en redescend illico  : « Je sais pas pourquoi j’ai fait ça ». Eh oui, on peut tous se faire prendre dans cette tension.À l’intérieur du lieu du défilé (jardins du Palais Royal), c’est plus calme même si une personne de la prod du show, qui pousse vers la sortie quelqu’un qui entend bien tenter un passage en force, se fait alpaguer par une Américaine scandalisée  : « You touched him  !  ».Il est 21 heures, une première créature d’Isabel Marant défile. C’est fou, toute cette collection me fait penser à mes premiers contacts avec la marque. Je reconnais les mousselines indiennes, l’esprit baba cool rencontrant la pimpante gamine. Blanc sur rouge, rien ne bouge. Des liens pendent, des shorts bouffent, des baggys baggysent, l’échancrure des débardeurs est iconique. Isabel, qui s’est longtemps amusée à tester sur elle-même les looks qu’elle avait imaginés, a l’air de beaucoup plus aimer habiller les garçons, désormais. Il n’y en a pas un de raté. Et les filles les plus réussies sont boyish. On dirait qu’Isabel Marant l’a senti, elle qui sent tout, que le grand dossier désormais était celui des hommes.Dehors, les gens attendent on sait pas qui.