La colère des proches des victimes du «Rambo» des Cévennes : «Pour l’instant, nous ne sommes rien»


« Valentin est arrivé sans dire bonjour poursuit Camille, la compagne de Martial Guérin. Le jour du drame, elle était avec ses élèves, dans sa classe d’institutrice, lorsqu’une amie essaie de la joindre au téléphone coup sur coup. « J’ai fini par rappeler en me disant qu’il était curieux qu’elle insiste », souligne la jeune femme.

Aujourd’hui, elle préfère évoquer la joie qu’éprouvait son compagnon de travailler dans cette scierie et « la très bonne ambiance qui y régnait ». « Lorsque l’on faisait du sirop on en donnait à Luc, lui nous offrait des confitures », complète la jeune femme.« Cette affaire prend aux tripes car tout le monde peut s’identifier »Un habitant des PlantiersAvec Fiona, l’épouse de Luc Teissonnière, elles veulent rétablir certaines vérités par rapport à des déclarations ou des rumeurs circulant notamment sur le web depuis ce 11 mai.

La colère des proches des victimes du «Rambo» des Cévennes : «Pour l’instant, nous ne sommes rien»

« Il n’y a jamais eu de problème dans l’entreprise, de conflits entre mon mari et ses salariés. Mon mari était aux petits soins et il n’a jamais, jamais été question de licencier Marcone », affirme cette mère de famille. Elle a appris la tragédie qui s’est nouée dans la scierie sur le Facebook d’une radio locale 3h30 après les gestes criminels.

Elle dirige aujourd’hui l’entreprise car elle ne voulait pas la voir mourir. Elle a aussi été obligée de devenir la « patronne », pour pouvoir licencier pour faute grave le meurtrier de son mari. Elle a dû lui payer ses congés payés et les jours travaillés lors de ce tragique mois de mai.

« On vit dans une espèce d’état de sidération par rapport à ce qui s’est passé, estime un habitant de cette vallée. Il y a deux enfants du pays qui ont été tués pour rien, en allant tout simplement prendre leur service comme des millions de travailleurs tous les jours. C’est pour cela que cette affaire prend aux tripes car tout le monde peut s’identifier.

C’est moi qui aurais pu mourir. »Depuis ce drame qui a bouleversé leurs vies, les proches veulent comprendre. « On ne parle que de Marcone, on ne voit que lui.

Nous n’avons toujours pas été entendues par le juge d’instruction pour rétablir tout simplement la vérité. On ne sait pas où on en est dans la procédure, savoir ce qu’il a dit, apporter la contradiction. Nous aimerions avoir une place reconnue dans l’affaire.

Pour l’instant, nous ne sommes rien », soulignent en chœur les deux femmes unies et dignes dans la douleur.