La crise ukrainienne aurait dû être évitée


UN TEMOIN ET ACTEUR DE PREMIERE LIGNE DANS L’HISTOIRE DE 30 ANS D’EXPANSION DE L’OTAN QUI A CONDUIT A LA CRISE ACTUELLE AFIN DE LA COMPRENDRE AU-DELA DE LA VERSION PARTISANE DIFFUSEE PAR LES GRANDS MEDIAS.Originel  anglais  :https://.com/2022/02/16/ukraine-crisis-should-have-been-avoided/# au français  :La crise ukrainienne aurait dû être évitéepar Jack F.

Matlock*Une crise évitable qui était prévisible, en fait prédite, délibérément précipitée, mais facilement résoluble par l’application du bon sens, écrit Jack Matlock, le dernier ambassadeur US en URSSOn nous dit chaque jour que la guerre est peut-être imminente en Ukraine. Les troupes russes, nous dit-on, se massent aux frontières de l’Ukraine et pourraient attaquer à tout moment. Les citoyens des Etats-Unis sont invités à quitter l’Ukraine et les personnes membres du personnel de l’ambassade des Etats-Unis sont évacuées.

La crise ukrainienne aurait dû être évitée

Entre-temps, le président ukrainien a déconseillé d’alimenter la panique et a clairement indiqué qu’il ne considérait pas une invasion russe comme imminente. Vladimir Poutine, le président russe, a nié avoir l’intention d’envahir l’Ukraine.Sa demande est que le processus d’intégration de nouveaux membres à l’OTAN cesse et qu’en particulier, la Russie ait l’assurance que l’Ukraine et la Géorgie ne soient jamais membres.

Le président Joe Biden a refusé de donner une telle assurance mais a clairement indiqué sa volonté de continuer à discuter des questions de stabilité stratégique en Europe.Pendant ce temps, le gouvernement ukrainien a clairement indiqué qu’il n’avait pas l’intention de mettre en œuvre l’accord conclu en 2015 sur la réunion des provinces du Donbass en Ukraine avec un large degré d’autonomie locale – un accord avec la Russie, la France et l’Allemagne que les États-Unis ont approuvé.Peut-être que j’ai tort – tragiquement tort – mais je ne peux pas écarter le soupçon que nous assistons à une mascarade élaborée, grossièrement amplifiée par des éléments éminents des médias étasuniens à des fins de politique intérieure.

Face à la hausse de l’inflation, aux ravages d’Omicron, à la responsabilité (pour la plupart injuste) du retrait d’Afghanistan, ainsi qu’à l’incapacité d’obtenir le plein soutien de son propre parti pour la législation Build Back Better, l’administration Biden vacille dans les sondages au moment où se préparent les élections au Congrès de cette année.Puisque des « victoires » claires sur les malheurs intérieurs semblent de plus en plus improbables, pourquoi ne pas en fabriquer une en se faisant passer pour celui qui a empêché l’invasion de l’Ukraine en « tenant tête à Vladimir Poutine » ? En fait, il semble très probable que les objectifs du président Poutine soient ce qu’il prétend être – et comme il le dit depuis son discours à Munich en 2007. Pour simplifier et paraphraser, je les résumerai ainsi  : « Traitez-nous avec au moins un minimum de respect.

Nous ne menaçons ni vous ni vos alliés, pourquoi nous refusez-vous la sécurité que vous exigez pour vous-même ?

La fin de la guerre froide

Cette dernière phrase a été inspirée par les attaques du dirigeant géorgien Zviad Gamsakurdia contre les minorités en Géorgie soviétique.

Pour des raisons que j’expliquerai ailleurs, ils l’appliquent à l’Ukraine aujourd’hui.Conclusion  : Malgré la croyance répandue, tant parmi le « blob » aux États-Unis que parmi la plupart des citoyens russes, les États-Unis n’ont pas soutenu, et encore moins provoqué l’éclatement de l’Union Soviétique. Nous avons soutenu tout au long de l’indépendance de l’Estonie, de la Lettonie et de la Lituanie, et l’un des derniers actes du parlement soviétique a été de légaliser leur revendication d’indépendance.

Et, soit dit en passant, malgré les craintes fréquemment exprimées, Poutine n’a jamais menacé de réabsorber les pays baltes ou de revendiquer l’un de leurs territoires, bien qu’il en ait critiqué certains qui refusaient aux Russes de souche les pleins droits de citoyenneté, un principe que l’Union européenne L’Union s’est engagée à faire respecter.Mais passons à la première des affirmations du sous-titre  :

La crise était-elle évitable ?

nous avons appris que On aurait pu perdre Miami, et après quoi ? Nous ne savions pas non plus qu’un sous-marin soviétique avait failli lancer une torpille nucléaire contre le destroyer qui l’empêchait de remonter à la surface pour prendre de l’air.

C’était moins une. Il est assez dangereux de s’impliquer dans des affrontements militaires avec des pays dotés d’armes nucléaires. Vous n’avez pas besoin d’un diplôme supérieur en droit international pour comprendre cela.

Vous n’lavez besoin que de bon sens.OK, c’était prévisible. Cela était il prévu ?

« La plus profonde erreur stratégique commise depuis la fin de la guerre froide »

Mes paroles et ma voix n’étaient pas les seules.

En 1997, lorsqu’il a été question d’incorporer plus de membres à l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), on m’a demandé de témoigner devant la Commission des Relations Etrangères du Sénat. Dans mes remarques introductives, j’ai fait la déclaration suivante  :« Je considère que la recommandation de l’Administration d’accueillir de nouveaux membres dans l’OTAN à l’heure actuelle est malavisé. Si elle devait être approuvée par le Sénat des États-Unis,cela pourrait bien entrer dans l’histoire comme la plus grave erreur stratégique commise depuis la fin de la guerre froide.

Loin d’améliorer la sécurité des États-Unis, de ses alliés et des nations qui souhaitent entrer dans l’Alliance, cela pourrait bien encourager un enchaînement d’événements qui pourraient produire la plus grave menace sur la sécurité de cette nation depuis l’effondrement de l’Union Soviétique.La raison que j’ai citée était la présence dans Fédération de Russie d’un arsenal nucléaire dont l’efficacité globale équivalait, voire dépassait, celle des États-Unis. L’un ou l’autre de nos arsenaux, s’ils étaient réellement utilisés dans une guerre chaude, étaient capables de mettre fin à la possibilité d’une civilisation sur terre, peut-être même de provoquer l’extinction de la race humaine et de bien d’autres formes de vie sur la planète.

Bien que les États-Unis et l’Union Soviétique aient, à la suite des accords de contrôle des armements conclus par les administrations Reagan et Bush, les négociations pour de nouvelles réductions furent mise au point mort sous l’administration Clinton. Il n’y a même pas eu d’effort pour négocier le retrait des armes nucléaires à courte portée d’Europe.Ce n’était pas la seule raison que j’ai citée pour inclure, plutôt qu’exclure, la Russie de la sécurité européenne.

Je l’ai expliqué comme suit  :« Le projet d’augmentation du nombre de membres de l’OTAN ne tient pas compte de la situation internationale réelle après la fin de la guerre froide et suit une logique qui n’avait de sens que pendant la guerre froide. La division de l’Europe a pris fin avant même que l’on songe à accueillir de nouveaux membres dans l’OTAN. Personne ne menace de re-diviser l’Europe.

Il est donc absurde de prétendre, comme certains l’ont fait, qu’il est nécessaire d’accueillir de nouveaux membres dans l’OTAN pour éviter une future division de l’Europe ; si l’OTAN doit être le principal instrument d’unification du continent, la seule façon logique de le faire est de s’étendre à tous les pays européens. Mais cela ne semble pas être le but de l’administration, et même si c’est le cas, le moyen d’y parvenir n’est pas d’admettre de nouveaux membres au coup par coup.Puis j’ai ajouté  :« Tous les prétendus objectifs de l’élargissement de l’OTAN sont louables.

Bien entendu, les pays d’Europe centrale et orientale font culturellement partie de l’Europe et doivent se voir garantir une place dans les institutions européennes. Bien sûr, nous avons un intérêt dans le développement de la démocratie et des économies stables là-bas. Mais l’adhésion à l’OTAN n’est pas le seul moyen d’atteindre ces objectifs.

Ce n’est même pas le meilleur moyen en l’absence d’une menace de sécurité claire et identifiable. »En fait, la décision d’élargir l’OTAN au coup par coup était un renversement de la politique des Etats-Unis qui a produit la fin de la guerre froide et la libération de l’Europe de l’Est. Le président George H.

W. Bush avait proclamé l’objectif d’une « Europe entière et libre ». Le président soviétique Gorbatchev avait parlé de « notre maison commune européenne », avait accueilli les représentants des gouvernements d’Europe de l’Est qui renversaient leurs dirigeants communistes et avait ordonné des réductions radicales des forces militaires soviétiques en expliquant que pour qu’un pays soit en sécurité, il devait y avoir une sécurité pour tous.

Le premier Président Bush a également assuré à Gorbatchev lors de leur rencontre à Malte en décembre 1989 que si les pays d’Europe de l’Est étaient autorisés à choisir leur future orientation par des processus démocratiques, les États-Unis ne « profiteraient » pas de ce processus. (De toute évidence, faire entrer dans l’OTAN des pays qui étaient alors dans le Pacte de Varsovie serait « en profiter ».) L’année suivante, Gorbatchev était assuré, mais pas dans un traité formel, que si une Allemagne unifiée était autorisée à rester dans l’OTAN, il n’y aurait pas de déplacement de la juridiction de l’OTAN vers l’est, « pas d’un pouce ».

Ces commentaires ont été faits au président Gorbatchev avant l’éclatement de l’Union Soviétique. Une fois qu’il l’a fait, la Fédération de Russie avait moins de la moitié de la population de l’Union Soviétique et un établissement militaire démoralisé et en plein désarroi. S’il n’y avait aucune raison d’élargir l’OTAN après que l’Union Soviétique eut reconnu et respecté l’indépendance des pays d’Europe de l’Est, il y avait encore moins de raisons de craindre la Fédération de Russie comme une menace.

Volontairement précipité ?

Ses premiers mots lors de réunions privées étaient généralement quelque chose comme  : « Nous tenons la paix du monde entre nos mains les États-Unis n’ont pas eu suffisamment de personnel à Moscou pour délivrer des visas aux Russes pour visiter les États-Unis USA, le 16 février 2022*Jack F. Matlock a été ambassadeur des États-Unis en URSS (1987-1991).

Membre du conseil d’administration de l’American Committee for US-Russia Accord (ACURA), il écrit depuis Singer Island, en Floride. Biographie complète en anglaisTraduit de l’anglais pour El Correo de la Diaspora par  : Estelle et Carlos Debiasi

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